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Eowyn Cwper
121 abonnés
2 039 critiques
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2,5
Publiée le 3 août 2018
La Nostra Vita part comme un drame sans surprise et on a des raisons de croire qu'il ne contreviendra en rien aux canons du genre. C'est une demi-erreur.
Pendant la majeure partie de son déroulé, le film nous laisse dans l'incertitude ; parfois, les coups d'œil involontaires à la caméra, ou cette dernière elle-même quand elle est au poing – à savoir tout le temps – et échappe aux mains d'un caméraman à qui l'on a de toute évidence pas inculqué la notion de stabilité de l'image, nous font croire que l'œuvre ne se veut ni technique, ni pointilleuse, ni artistique, tout au plus vaguement critique avec tellement de naturel que c'en est de la fainéantise.
La proportion de documentaire restera le mystère d'une création aux multiples arrière-goûts ; drame social, drame romantique, critique du racisme par le racisme, de la société régie par l'argent, étude d'un esprit en deuil... La Nostra Vita, comme l'indique justement son titre, cela pourrait être tout cela à la fois. Et s'il n'y parvient pas, ce n'est même pas par médiocrité, et même pas parce qu'il est en équilibre sur plusieurs lignes de crête à la fois, mais parce qu'il ne nous offre pas le moindre indice sur sa tendance véritable.
Alors on subit une histoire qui, somme toute, est acccrocheuse et à peine désagréable malgré le Malheur qui rôde, dans l'attente d'un signe. Ce signe, c'est peut-être bien Elio Germano, élite, le temps d'un visionnage et quoi qu'en dise son nom, du cœur de la société italienne, fantastiquement à l'aise dans ses gueulantes comme dans sa spartiate tendresse et son désarroi. Mais suffit-il d'un Messie pour signifier l'avènement d'un bon film ?
Toujours ravie de retrouver un cinéma italien sachant allier la comédie et le militantisme, même si ici nul n'est vraiment cité. Mais une chose est sûre: l'Italie de Berlusconi (en deux mots le pays de la corruption) n'en sort pas grandie. Elio Germano, par contre, si... il est parfait!
C'est un très beau film. J'aime regarder les films italiens car leur langue (comme le français d'ailleurs) est une très belle langue à écouter, une langue romane. Ici, c'est donc plus un drame social qu'une comédie à laquelle on à faire. Le film est émouvant et touchant mais il reste très sobre, il n'y pas trop d'exagérations. Les choses sont présentées simplement malgré la présence de quelques stéréotypes mais cela n'affecte en rien la qualité globale du film. Ce père qui se bat pour élever ses enfants le mieux du monde est une belle histoire. L'acteur principal, Elio Germano est excellent et porte le film à lui tout seul. Les acteurs secondaires sont aussi très bons et viennent renforcer le personnage du père. Une bonne réalisation et une histoire touchante, le film se laisse regarder tranquillement. 3,5/5.
Drame social par excellence, «La Nostra Vita» c'est le drame et le social désolidarisés l'un de l'autre autour d'un même homme: le décès de sa femme et sa vie de chantier compliquée. J'ai été surpris de voir que c'est cette deuxième trame qui prend peu à peu le dessus sur la première qui est pourtant au centre du premier tier du film et qui, il faut avouer, est franchement bon. Un point de départ réussi donc, doté d'une jolie émotion et d'un grand réalisme que les sous-intrigues de milieu de film viennent briser, souvent inintéressantes et plates, elles enlisent le rythme du film. Les déboires d'argent du héro (très belle interprétation à mettre au crédit d'Elio Germano – couronné à Cannes) semblent être la préoccupation première du réalisateur qui laisse sur le bord de la route les thèmes du deuil et de la famille qu'il avait commencé à (bien) effleurer... Le film perd peu à peu charme et intérêt initiaux, le scénario s'en va... Bien réalisé, bien interprété, «La Nostra Vita» est un drame bercé par la lumière du soleil romain et qui réserve de beaux moments mais qui malheureusement manque de profondeur et surtout de consistance dans son ensemble pour toucher.
Tranche de vie à la romaine : quotidien difficile pour Claudio, ouvrier dans le bâtiment et jeune veuf resté seul avec trois enfants après le décès en couches de son épouse. Menaçant son patron de révéler la mort suspecte d'un gardien de nuit roumain, nouvelle de nature, même dans une Italie peu regardante, à provoquer enquête et fermeture du chantier en cours, Claudio obtient de celui-ci de terminer les travaux en partie pour son propre compte - évidemment, cela va se passer très difficilement. C'est peu de dire que Daniele Luchetti, le réalisateur, a des visées politiques avec "La nostra vita" : au-delà de la fresque sociale (agrémentée de touches sentimentales et familiales) c'est la dénonciation d'un état corrompu via la "berlusconisation" qui est ici en démonstration. Trop de militantisme au résultat, une histoire traitée en mode languissant, des images hachées : on s'ennuie plus qu'on ne s'implique. Et que penser de la récompense d'Elio (Claudio) Germano à Cannes, en 2010 ? Prestation pour moi honnête, sans plus.
Film dont le thème aurait pu être passionnant et bouleversant mais bon sang que c'est poussif ! Il ne se passe rien, les personnages sont antipathiques, l'émotion est absente et on ne ressent ni tristesse, ni désarroi chez le personnage principal alors qu'il est censé petre en deuil et franchement je me suis ennuyé ! Je m'attendais à nettement mieux !
"La Nostra Vita" est à la fois un mélo et un film social. Mélanger les deux, c'est assez casse-gueule, et Daniele Luchetti n'y arrive pas entièrement, d'ailleurs. Le mélo est parfois un peu balourd (la scène très embarrassante où Elio Germano chante/gueule après la mort de sa femme), et manque même d'émotion. Le film social est bien plus réussi, même si la fin est assez ambiguë sur la question du travail au noir. C'est un peu l'exemple typique du film pas mauvais, mais qui ne marque pas non plus les esprits. Elio Germano, mis à part qu'il chante très faux, est cependant un jeune acteur prometteur, comme on avait pu le voir récemment dans l'excellent "La Bella Gente". Un acteur à suivre.
Le message du film est intéressant mais maladroitement mis en scène. Après un évènement dramatique qui sera survolé dans le film (et c’est voulu), un père et ses fils vont devoir continuer à vivre autrement. Le problème c’est que leur vie n’est pas très passionnante… Etant chef de chantier, les péripéties tourneront surtout autour des difficultés financières du père de famille et des magouilles pour y remédier. Le message est visible dans la forme du film qui placera l’évènement dramatique du début au rang de simple péripétie sans suite. Certes, mais dans le fond, le film manque beaucoup de dynamisme. Un film décevant non recommandé.
La majeure partie de La nostra vita se déroule sur le chantier d'un immeuble en construction. Pas besoin d'être grand clerc pour y voir une représentation de l'Italie actuelle : vous parlez d'un chantier ! Travail au noir, petits arrangements avec les morts accidentelles, argent sale, exploitation de la main d'oeuvre immigrée et tutti quanti. Que Luchetti soit à la tête du film n'est pas une surprise, proche de Moretti, son engagement politique alimente son cinéma depuis toujours (Le porteur de serviettes). La nostra vita, réalisé avec rage et nervosité n'est pas là pour plaire, pas plus que ne l'était It's a free world de Loach, auquel il fait beaucoup penser. En parallèle du chantier, Luchetti s'attache aux pas du nouvel entrepreneur, à sa vie privée, dévastée par la mort d'une épouse. Faut-il pour autant parler de mélodrame ? Oui et non. Le cinéaste, à deux ou trois scènes près, ne cherche pas à tirer des larmes. Claudio, son "héros", incarné par un Elio Germano à fleur de peau, qui a bien mérité son prix d'interprétation à Cannes, est en colère contre le monde entier et ne montre pas ses émotions en public. Bien sûr, il y a la famille. C'est le côté "violons" du film. Comme le dit sa belle soeur que l'on félicite pour sa prestance en talons aiguilles : "les talons, c'est comme la famille, c'est chiant, mais ça peut aider." Peu importe que les critiques trouvent la chose "convenue", c'est oublier un peu vite que le cinéma italien se nourrit de ce lait depuis son origine. La nostra vita est autre chose qu'un mélodrame social que certains pourraient soupçonner de démagogie. C'est une photographie d'un pays à la dérive où chacun fait ce qu'il peut, avec pour seule ambition de gagner de l'argent. Le message a peut-être le défaut d'être trop évident. Mais il a aussi ce mérite.
Un film social italien plutot vivant même s'il y a un certain académisme latent au cinéma italien depuis quelques années, ce n'est pas ce film qui rendra sa vigueur à un cinéma convalescent ...Malgré tout cela reste un portrait juste d'une famille heurtée par la vie..Le film n'est pas morose et les acteurs jouent juste..Autrefois dans les années 60 les réalisateurs savaient faire marcher un héros en silence dans les rues de Rome....On peut regretter que ce regard n'existe plus sans nostalgie aucune, le film est essentiellement concentré sur les dialogues ce qui nuit par moments à l'émotion....Le silence est une ponctuation nécessaire dans la vie et sans doute au cinéma...Quoiqu'il en soit cela reste un film efficace actuel et intéressant, la vie d'un homme à Rome en proie à des difficultés.
Si le sujet du film avait de quoi emballer : comment un père vit le deuil avec la mort de sa femme, cependant le réalisateur reste en relief et même s'il ne critique jamais son personnage principal avec ses idéaux assez berlusconiens et préfère juste le montrer, c'est là la réussite du film qui repose notamment sur le jeu de l'acteur, quant à l'écriture, on peut être moins convaincu.
Le film démarre comme un portrait de famille puis bascule dans le drame lorsque la femme de Claudio décède lors de l’accouchement. S’engage alors, pense-t-on, une réflexion sur le deuil d’un père qui se retrouve seul à devoir assumer l'éducation de ses trois fils. C’est alors que « la nostra vita » prend le contre-pied de ce que l’on attendait en se focalisant sur l’activité professionnelle de Claudio qui travaille dans le bâtiment et emploie sur ses chantiers des travailleurs immigrés souvent dans des situations illégales. Cette activité et le soutien de sa famille après la perte de son épouse vont lui permettre de surmonter cette épreuve. La réalisatrice tente ainsi de traiter de nombreux sujets mais le mélange des genres n'est pas toujours très heureux. A vouloir aborder trop de thèmes dans le même long métrage, la réalisatrice Daniele Luchetti n’en approfondit aucun et le tout reste assez superficiel et finalement très conventionnel. L’émotion n’est cependant pas absente et l’acteur principal Elio Germano, au centre du récit, est très bien. Entre réalisme social et drame familial, « La nostra vita » est un film inabouti mais pas inintéressant.
Moi qui travaille comme agent d'accueil dans un cinéma d'art et d'essai audois, je suis le premier à percevoir les tendances, les avis, les critiques lors des sorties de salles. Beaucoup ont ici ressenti un lourd pathos... J'avoue qu'en me rendant en salle, je craignais que cette dramaturgie à tout va soit exacerbée.... Eh bien, je dois vous avouer, après avoir ce film, que je ne partage pas l'avis de la majorité... Car je trouve au contraire que ce film, qui ne fait que s'inscrire dans le renouveau du cinéma transalpin, porté par des "Gomorra", "Vincere" ou des Sorrentino, nous épargne tout un théâtralisme exaspérant.... Je souhaite en effet souligner que l'oeuvre, portée par un Elio Germano en colère, ravagé par la mort prématurée de sa femme en couches, mais toujours debout pour ses trois petits gosses et qui se bat pour s'en sortir, quitte à franchir les limites de la légalité, dresse le portrait d'un Etat italien faible, néant, dont les citoyens sont obligés de se noyer dans un système meurtrier pour s'en sortir dignement... Par ailleurs, j'ai trouvé ce vrai film d'auteur beau à regarder, appuyé par une mise en scène vivante et sans complaisance, et je pense qu'il aurait fait un beau prix du jury à Cannes l'an dernier....
Film éprouvant à caractère social. La caméra sur l’épaule suit un jeune entrepreneur, subitement veuf, dans le bâtiment qui jongle entre ses trois enfants en bas âge, sa famille, des amis et des gens peu recommandables au point d’agir macabrement. Seulement, le jeune entrepreneur en question, exerce dans l’illégalité, embauche au noir des émigrés, galère pour les payer et pour finir dans les temps le chantier. Au-delà de sa démarche professionnelle des plus douteuses, cela montre un pan de l’Italie peu reluisante ; ça fait peur de savoir que des chantiers sont bâtis entre les mains de voyous et d’ouvriers qui s’improvisent comme tels. Ce doit être partout pareil... Le film étant déjà assez sombre, le réalisateur a opté pour un final optimiste tel un joli conte que l’on raconte aux enfants... aux enfants du jeune entrepreneur joué par un Elio Germano très concerné. Sa douleur, durant la scène de l’enterrement est très réussie.
Une tranche de vie. Acteurs parfaits. Parfois semble aller dans le mur à cause d'un sentimentalisme sirupeux méditerranéen (la scène larmoyante de l'enterrement), mais c'est pour mieux servir le propos du pétage de plomb de notre "héros". Un film sur le deuil qui ne traite que de tous les à côtés du deuil, la caméra n'a pas la prétention de saisir ce qui est invisible à l'oeil. Au contraire elle insiste sur le pur quotidien, cette fameuse vie qui continue. La marche du temps. C'est une question de rythme à prendre, comme dans une activité sportive. Et là la maîtrise du pays de Ferrari et de la Camora nous étonne encore piétinant les préjugés.