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    Un Homme qui crie
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    56 critiques spectateurs

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    Maqroll
    Maqroll

    157 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 octobre 2010
    Une très belle réflexion sur la situation épouvantable d’un pays africain - le Tchad en l’occurrence - déchiré par les guerres civiles, la pauvreté et l’ingérence des pays puissants (ici la Chine) dans son quotidien. Un homme simple, fier et attaché à ses valeurs se voit soudain remplacé par son propre fils en tant que maître nageur dans la piscine d’un grand hôtel. Cantonné à un emploi subalterne de garde-barrière (lui, l’ancien champion de natation qui a passé sa vie dans les piscines), il va développer une réaction œdipienne aux conséquences terribles qu’il ne pourra plus maîtriser. La fin, d’une esthétique raffinée et superbement travaillée, déroule sa sombre beauté dans la solitude d’un grand fleuve où le père et le fils vont unir leurs destinées à tout jamais. Un beau film aux allures de tragédie épurée qui montre le talent d’un cinéaste dont ce n’est pas le coup d’essai et qui a déjà produit des œuvres estimables (Daratt, saison sèche). Dans le rôle principal, Youssouf Djaoro, tout en retenue et en émotion rentrée, est magnifique de naturel et d’humanité.
    DarioFulci
    DarioFulci

    102 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 novembre 2010
    Adam est maître nageur dans un hôtel de luxe à N'Djamena. Son fils le seconde dans son travail. Jusqu'à ce que la directrice de l'hôtel décide de confier son poste à son fils.
    Cette fable tchadienne, pleine d'intentions louables sur la situation du pays, s'embourbe dans le symbolisme lourd et appuyé qui provoque l'effet recherché inverse: le désintérêt. On a vite fait de cerner les enjeux, les situations sont donc anticipées largement à l'avance. La fin est à la lisière de l'apitoiement. C'est bien dommage.
    Cluny
    Cluny

    74 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2012
    En publiant cette critique, je répare à la fois une injustice et une anomalie : sur 436 critiques clunysiennes, pas une ne portait sur un film d'Afrique Noire francophone. Il y a bien eu des films d'Afrique du Nord, marocains ou algériens, ainsi que d'Afrique du Sud, mais j'avais raté les sorties des films d'Abderrahmane Sissako, Souleymane Cisse ou Idrissa Ouedraogo.

    "Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse" : c'est ce vers d'Aimé Césaire qui a inspiré le titre à Mahamat Saleh Haroun. A la vision du film, on peut l'interpréter de deux façons : une dénonciation de l'indécence à monter en spectacle la douleur africaine (cela vise-t-il des films comme "Lord of War", " The Constant gardener" ou "Le Dernier Roi d'Ecosse" ?), ou, comme il l'explique lui même, "un cri face au silence de Dieu devant la tragédie", Dieu dont Adam dit à un moment : "Notre malheur, c'est que nous lui avons confié notre destin".

    L'originalité de "Un homme qui crie" réside déjà dans le choix du lieu principal de l'action, contrepoint de la première image qu'on peut attendre d'un réalisateur africain : un grand hôtel un peu défraîchi, accueillant la bourgeoisie tchadienne, les hommes d'affaires occidentaux et les casques bleus en permission. Comme l'élément déclencheur de la tragédie, le remplacement d'Adam par son fils, se passe dans cet hôtel, c'est donc là que démarre le film, dans cet univers clos, coupé de l'extérieur par une barrière qu'Adam va se retrouver à devoir ouvrir et fermer dans un costume de portier cheap trop petit pour lui.

    Monde clos, monde protégé et immuable, l'hôtel qui garantit un travail depuis trente ans à Adam et à son copain cuistot va se voir rattrapé par le monde extérieur : la mondialisation, qui a ici les traits de Mme Wang, directrice mise en place par des repreneurs chinois (même si Mahamat Saleh Haroun dit que" l'hôtel aurait pu être racheté par un Haïtien"), et la guerre civile, présente dès le début par les bourdonnements d'hélicoptères et les communiqués patriotiques à la télévision ou à la radio. Mahamat Saleh Haroun a certainement voulu opposer la quiétude artificielle de l'hôtel à la menace croissante représentée par l'avancée des rebelles ; mais pour lui, la guerre "est comme un vent qui souffle de temps en temps : au gré des mouvements, elle contamine le cours du récit. Cette guerre est comme un fantôme qui se manifeste de temps à autre."

    Adam est appelé par tout le monde "Champion", référence à un titre africain remporté en 1965. La natation, ce n'est pourtant pas le premier sport auquel on associe l'Afrique, aucune médaille olympique n'ayant jamais été remporté par un pays d'Afrique Noire. Cet exotisme est d'ailleurs souligné par la question d'un soldat à un barrage quand il apprend le métier d'Adam : "Cest quoi, un maître-nageur ?" Ce statut de champion s'additionne à celui de père, et quand Adam se voit à la fois remplacé par son fils et humilié par le chef de quartier qui lui reproche de ne pas avoir contribué à l'effort de guerre, sa fierté bafouée va dicter une conduite à l'encontre de ses valeurs.

    Car Mahamat Saleh Haroun inscrit son récit dans le registre de la tragédie antique et du récit biblique. Le père s'appelle Adam, le fils Abdel ; ils auraient pu s'appeler Abraham et Isaac. Pour le réalisateur, cette relation père-fils est une métaphore de la situation de l'Afrique depuis la décolonisation : "en Afrique, de manière métaphorique, ceux que l’on considère comme des « pères » – les dirigeants politiques – n’hésitent pas à sacrifier leurs « enfants » – autrement dit, leur peuple."

    Profondément africain et tchadien par son propos, "Un Homme qui crie" présente en même temps une facture qui le rapproche du film d'auteur européen, et particulièrement français : une prédilection pour le plan fixe, un rythme qui laisse le temps aux scènes de s'installer, sans peur des silences et de l'inaction censés révéler la pensée des personnages. En cela, il est à la fois bien plus achevé, mais aussi bien moins spontané que des films plus foutraques mais débordant de vitalité comme "Le Ballon d'or" ou le très touchant "La Petite Vendeuse de Soleil".

    Critiques Clunysiennes
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 800 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 octobre 2020
    Prix du Jury au Festival de Cannes 2010, ce film tchadien raconte avec humanité et sensibilité l’histoire d’Adam, un père de famille qui assiste impuissant à la fin d’un monde dans lequel il avait trouvé sa place sociale, professionnelle et intime. Sur fond de conflit armé et de mondialisation sauvage, ce drame familial prend une tournure plus universelle et mythologique lorsqu’Adam, spoiler: imaginant ainsi conjurer son déclassement, va faire le choix de sacrifier son propre fils, Abdel, la vingtaine, en l’envoyant se battre dans un conflit absurde et meurtrier.
    Un film intelligent et délicat.
    konika0
    konika0

    26 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2017
    « Retrouve-moi au fond d'la piscine avant que ça m'assassine ». L'action se déroule au Tchad à la fin des années 2000 lors de la guerre civile entre l'opposition et les partisans d’Idriss Deby président depuis 1990 et grand ami de la France qui aime beaucoup ce genre de pantins fervents démocrates. L’histoire, c’est celle d’un homme, récemment rétrogradé dans son entreprise rachetée par un groupe chinois. Faute de moyens financiers, il se voit contraint de livrer son fils à l'armée gouvernementale au titre de l'effort de guerre. Le film montre une triple déchirure. Celle du père qui voit son fils devenir un homme et prendre peu à peu sa place. Celle du chef de famille obligé de sacrifier un des siens. Celle d'un pays en proie à la division, nourri de propagande et asservi par ce qui ressemble à une nouvelle colonisation économique. Un film vraiment poignant et drôle à la fois à la photographie magnifique. Le récit dramatique est agrémenté d'une réflexion politique finement amenée, toujours présente en filigrane. Chouette chouette !
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 672 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2010
    Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi beau esthétiquement. Chaque plan est une sorte de tableau vivant. La lumière est d'une exceptionnelle douceur, donnant aux textures une sensualité extrême.

    Mahamat Saleh Haroun possède un don inouï pour le cadrage et la direction photo, et obtient des scènes visuellement parfaites, comme les 3 ou 4 derniers plans du film, à tomber par terre.

    Le scénario, lui, est presque celui d'une tragédie grecque. Un père voit son fils lui prendre son emploi qu'il adore (maitre-nageur) et en conçoit une profonde amertume. Parallèlement, on lui réclame de contribuer à l'effort de guerre en payant une grosse somme qu'il n'a pas. Ou alors de donner son fils pour la guerre... que fera t'il ?

    Le film s'attarde tranquillement sur l'évolution du personnage principal, joué par Youssouf Djaoro qui impose sa très grande présence avec beaucoup de naturel (il jouait dans le film précédent de Seleh Haroun, Daratt, primé à Venise). Peut-être certains trouveront que cette lente évolution dans le mutisme, puis la dépression, est insupportable. Ils auront d'une certaine façon raison. Moi même j'avais envie de prendre Adam par les épaules, de le secouer et de lui dire : réagis, c'est le moment.

    Dans une interview donnée au Monde, le réalisateur raconte comment il a du tourner ce film, dans des conditions de sécurité très difficiles, comme "avec un pistolet sur la tempe", dit-il. Vu le résultat, déjà remarquable, on peut imaginer de quelle qualité serait une de ses oeuvres réalisée avec des moyens conséquents et une tranquillité de travail assurée.

    Un prix du jury à Cannes 2010 mérité. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
    ygor parizel
    ygor parizel

    239 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juin 2012
    Un beau drame social qui joue la carte de l'intimisme. Pas mal de belles scènes sobre et qui sont remplis de regards et de non-dits. Les personnages sont très forts et on ressent bien leurs peurs et leurs tristesses. La fin est particulièrement touchante.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    79 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2015
    Le titre m'a un peu dérouté; c'est un beau film fin et subtil.
    Un hôtel de luxe au milieu d'une ville déchirée par une guerre civile.
    L'hôtel devient un lieu clos,hors du temps. Le père, perd TOUT en perdant son travail, son statut mais surtout sa dignité. La noblesse des sentiments côtoie le "prêt à tout" pour conserver son travail.
    Le fond de l'âme humaine et ses noirceurs sont finement suggérés.
    Enfin, le rachat, le père parti à la recherche de son fils sont parmi les plus belles scènes du film.
    Le chaos de N'djamena fait place à la beauté de la steppe, jusqu'au bord du fleuve avec une scène bouleversante.
    Austère le film est plein de sensibilité
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 29 septembre 2010
    Un homme qui crie est donc le coup de cœur du moment, un drame sensible et touchant, parfaitement mené par la caméra de Mahamat-Saleh Haroun et par la prestation toute en émotion de Youssouf Djaoro. Une leçon de cœur que l’on n’est pas prêt d’oublier.
    rayonvert
    rayonvert

    21 abonnés 253 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2010
    Très beau film tout en subtilité et sensibilté Une belle mise en scène servie par une interprétation impeccable. Un film à ne surtout pas laisser passer.
    toka59
    toka59

    22 abonnés 269 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 octobre 2010
    Film lent et quasi mutique mais néanmoins puissant et superbe. Tout est dans les expressions et je trouve que la longueur des plans n'est pas inutile, elle montre le poids des choix à faire, le poids de la douleur. Ce film nous montre l'horreur de la guerre sans jamais la montrer mais aussi la difficulté de vieillir et d'avoir à "passer le relais". Les images sont magnifiques. Seule question , puisqu'il n'avait pas les moyens de payer l'effort de guerre, pourquoi n'a t-il pas vendu son side-car ? Je ne pense pas comme certain qu'il ait donné son fils par rancoeur.
    Julien D
    Julien D

    1 195 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 octobre 2010
    Ce drame tchadien a une atmosphère très pesante qui est due aussi bien au rythme très lent de sa narration qu'au contexte de guerre civile frappant le pays. Le jeu partageons à merveille les choix, et les remords qui s'ensuivent, de ce vieil homme au cœur d'un dilemme moral cornélien auquel personne n'aimerai être confronté. Sa mise en scène pleine de retenue peut sembler être une preuve de manque de créativité artistique de la part du réalisateur mais ses choix nous permettent finalement d’assister à une belle œuvre minimaliste paradoxalement filmée au cœur de décors grandioses.
    Ciné2909
    Ciné2909

    69 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 octobre 2014
    Derrière Un homme qui crie se cache un drame familial qui se focalise notamment sur les relations Père/Fils sur fonds de guerre civile au Tchad. Un père supportant mal l’idée que son propre fils ait pu lui voler son travail et perdant par la même occasion son rôle familial se retrouve face à un choix crucial. De par son sujet, on tient un scénario assez fort mais associé à une réalisation plutôt sommaire et à un jeu d’acteurs qui manque souvent de conviction. Dans l’ensemble, on reste impassible devant ce film qui tente ce qu’il peut pour nous tirer quelques larmes. Un cri qui ne sera véritablement perçu que par les passionnés du 7ème art et qui ne sont pas réfractaires aux découvertes cinématographiques de tous horizons.
    annereporter94
    annereporter94

    49 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 octobre 2010
    Un film magnifique à recommander à tous ceux qui chez nous sont toujours en train de se plaindre de la pénibilité de leur emploi... certes, ce film ne se passe pas en France, mais la souffrance est universelle, je remords aussi...
    PhilippeToile
    PhilippeToile

    43 abonnés 740 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2010
    Dans un Tchad en pleine guerre civile, un père laisse une faction militaire enrôler de force son fils. Cette famille paisible et sans histoire ne s'en remettra pas et la relation père-fils se compliquera jusqu'au drame. Le réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun opte pour une pudeur expressive poussée jusqu'à l'austérité, mais de cette retenue maîtrisée nait une émotion intense. La parcimonie des dialogues et les silences assourdissants génèrent une atmosphère pesante et profonde. On regrettera juste une certaine lenteur narrative bien que le film ne soit pas particulièrement long. Un prix du jury à Cannes tout à fait justifié.
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