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velocio
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4,0
Publiée le 13 septembre 2010
Cette année, le Festival de Cannes nous présentait en compétition deux excellents films coréens : "Poetry" et "The Housemaid". Entre les deux, au moins un point commun: l'actrice Jeon Do-Yeon qui avait obtenu le prix d'interprétation féminine à Cannes 2007 avec "Secret Sunshine", le film précédent du réalisateur de "Poetry". Sinon, il peut être intéressant de se rappeler que Im Sang-Soo, le réalisateur de "The Housemaid", avait réalisé il y a 5 ans "The President's Last Bang" et de savoir que "The housemaid" est le remake d'un film coréen de Kim Ki-Young, sorti en Corée en 1960 mais jamais sorti en France. "The Housemaid" présente l'intérêt majeur de nous introduire dans une famille de la grande bourgeoisie coréenne, chez une classe dirigeante qui vit dans le luxe, complètement coupée du reste de la société. Alors que sa femme attend des jumeaux, et déjà père d'une petite fille, Hoon, le "chef de famille" prend Euny, la nouvelle aide-gouvernante, comme maîtresse et arrive ce qui devait arriver : Euny se retrouve enceinte ! C'est fou comme la grande bourgeoisie est partout la même et ce film en apporte la preuve flagrante : d'après vous, qui arrivera à rebondir sans problème et retrouvera très vite son rythme de croisière, sans état d'âme ? Dans cette famille, on arrive à trouver quand même un personnage sympathique, la petite fille. A qui son père dit sans rire : "vu notre rang, montrer du respect aux gens, c'est leur montrer qu'on leur est supérieur". Je vous laisse méditer là-dessus ! En tout cas, "The Housemaid" montre une fois de plus la bonne santé du cinéma coréen surtout lorsqu'il s'intéresse aux gens plus qu'à la violence plus ou moins gratuite.
Im Sang-soo fait partie de cette nouvelle vague de cinéastes coréens, extrêmement intéressants, qui nous offrent depuis quelques années une salve de films remarquables comme peu de nations peuvent le faire.
De Im Sang-soo on se souvient d'un excellent Le vieux jardin, non critiqué pour l'instant sur ce blog, et du bouffonnant et très étonnant The president's last bang.
Présent à Cannes 2010, The Housemaid mérite vraiment le détour. La réalisation au sens large y est brillante : plongée, contre-plongée, champ / contrechamp subtilement dosés, montage rythmé et subtil, décors ébouriffants, jeux des acteurs très fins (sublime Jeon Do-Yeon, déjà excellente dans Secret Sunshine), excellents seconds rôles (la vieille servante). C'est presque trop beau pour paraître vrai.
L'intrigue, remake d'un classique coréen si j'ai bien lu, est digne des grands thrillers psychologiques style Clouzot (je pense aux Diaboliques) ou Hitchcock (veine Notorious, ou Psychose).
Extrême sensualité, suspense, mise en scène franchement baroquisante (cf la dernière scène, onirique), récit par ailleurs limpide, critique sociale balzacienne, le film est donc tout cela à la fois et au final une franche réussite à aller voir d'urgence. La première scène est à montrer dans toutes les écoles de cinéma comme un exemple de montage parfait.
Comme Tournée, bien supérieur à la Palme d'or, évidemment. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Une atmosphère cloisonnée dans une maison à la fois perturbante mais chic, « The Housemaid » nous offre un zoom sur la bourgeoisie coréenne qui ne diffère pas tellement de celles que l’on connaissait déjà. Relation interdite, ou pas, cela dépend de la tournure que prennent les évènements pour cette jeune femme Eun, employée pour servir une famille qui sera de plus en plus inquiétante au long du film. Ce n’est pas visuellement que le film nous angoissera mais plutôt par une ambiance de plus en plus tendue, incertaine, mystérieuse et menaçante. On restera cependant un peu sur notre « fin », partagé entre une petite déception ou une perplexité. Jeon Do-Yeon joue le rôle principal de manière tout à fait convaincante avec ce côté imprudent, aventureux et naïf malgré les conseils qu’on lui donne. Un côté provocateur, de fierté qui ne sera pas sans conséquences sur la suite du film. Les plans se succèdent et ne se ressemblent pas, offrant un esthétisme permanent, que se soit à l’extérieur ou à l’intérieur de cette maison qui est un personnage à elle seule. Ni trop lent, ni trop ennuyant, « The Housemaid » devrait satisfaire un large public.
Le remake est un exercice de haute voltige, et ce qu'a réussit là Im Sang-Soo est remarquable. Il a déjoué tous les pièges, encrant pleinement son film dans le XXIe siècle et laissant sous son aspect travaillé et sophistiqué un message social intéressant et assez saisissant. Un scénario sans grande originalité (la servante qui devient maîtresse de l'homme de maison) mais très bien tenu avec un réel sens du rythme, de la reflexion, et surtout mené par des acteurs proches de la perfection dans des rôles souvent intrigants, la palme à la magnifique Jeon Do-Yeon qui tient l'ambiguité de son rôle dans tout sa nuance, apportant même son petit grain de folie par la relation assez forte qu'elle établie avec la petite fille de la maison, personnage clef du film. Mais c'est grâce à sa présentation que «The Housemaid» s'éloigne des genres et des codes en déployant ses ailes. Une gigantesque maison sous la neige coupée du monde, où chaque pièce exploite son goût pour le luxe à l'extrème, sa grandeur en vient à inspirer le vide, le froid et participe grandement a cette ambiance si singulière que le réalisateur coréen injecte à son film par sa maitrise insolente de la caméra, sa mise en scène millimétrée, la beauté de son image, de ses décors, de ses acteurs ... C'est sublime en tout point, non dénué d'une certaine émotion ni d'une certaine tension, le film fait son effet et capte tout l'attention. La fin m'a un peu surpris, un peu déçu aussi mais elle reste marquante, et l'ensemble est d'une qualité ésthétique époustouflante mais pas seulement, le film sait tenir ses promesses sous sa parure dorée, la critique du monde bourgeois est efficace, les personnages plus complexes qu'ils en ont l'air, l'histoire en elle même saisissante... Il ne faut donc pas confondre «The Housemaid» avec un simple exercice de style, il est bien plus que ça : une oeuvre fascinante!
Im Sang-soo réalise ici le remake d'un célèbre film Coréen intitulé Hanyo (1960) de Kim Ki-Young. Ayant lui-même réécrit le script afin de mieux recentrer l'histoire à notre époque (l'original ne datant pas d'hier, le train de vie des Coréens ayant tellement changé depuis, qu'il était nécessaire de remettre au goût du jour le script original). Avec The Housemaid (2010), le cinéaste en restitue une oeuvre radicalement différente, puisque cette dernière se présente comme un thriller sexuel dans lequel une aide-gouvernante dans une maison bourgeoise devient petit à petit la maîtresse du riche propriétaire. Les choses s'envenimant les unes après les autres, le calme paisible régnant dans la maison va vite basculer en règlements de compte. Cette nouvelle adaptation fut présentée en Compétition Officielle lors du 63ème Festival de Cannes, mais il repartit bredouille. Pourtant, le film de Im Sang-soo mérite toute notre attention. Le scénario nous prend aux tripes, ses personnages tous passionnants les uns que les autres nous tiennent en haleine jusqu'au couperet final (un clin d'oeil renvoyant au prologue du film). Interprété avec beaucoup de sensibilité et de subtilité, les deux interprètes principaux sont remarquables (Jeon Do-Yeon & Lee Jung-Jae) aux côtés de Youn Yuh-Jung & Seo Woo. Une réalisation marquante pour une oeuvre qui ne l'est pas moins, ce huis-clos au sein de ce triangle amoureux risque à coup sûr de ne pas faire l'unanimité !
Ce film ne laissera pas indifférent...à partir d'un scénario plutôt simple, le réalisateur nous entraîne dans une chute vertigineuse vers l'hypocrisie la plus totale et la cruauté à l'état pur. Par le contraste du rang des protagoniste, on assiste à une lutte de pouvoirs et des genres, chacun usant de ses ressources pour garder la main sur une situation qui paraît inextricable. Le jeu est splendide, Jeon Do-Yeon est magnifique, on n'en sort pas indemne.
Une bande annonce à couper le souffle! Elle donne juste envie de courir dans la salle pour voir ce film... Mais une fois qu'on y est, c'est la chute. Malgré un bon scénario et de bonnes idées, le film ne va vraiment pas au bout des choses. Film érotique? Pas vraiment. Thriller? Pas vraiment. Drame psychologique? Pas du tout. Dommage. Meme si la fin donne un peu de piment au tout, le film reste sans gout. GRANDE chute.
Comme souvent dans le cinéma coréen, "The Housemaid" est à la confluence de plusieurs genres. Sur un ton qui fait beaucoup penser au cinéma de Claude Chabrol, le film oscille d’abord entre une satire de la bourgeoisie et la dénonciation d'une certaine forme de lutte des classes. Puis dans le déroulement de cette histoire assez classique de mari riche se tapant la bonne alors que sa femme est enceinte, Im Sang-soo convoque également le drame familial, le conte érotique et même des bribes de film de vengeance. Cette diversité apporte beaucoup de surprises et le film change souvent de registre, prenant le spectateur à contrepied. C’est un plaisir mais il en découle également parfois un sentiment un peu confus d'hétérogénéité, voire d'incompréhension. Quoi qu'il en soit, "The Housemaid" impressionne par son incroyable virtuosité de réalisation. Im Sang-soo filme magnifiquement cette immense maison très froide, laissant ses personnages un peu perdus dans l'espace, écrasés par les lignes de fuite. Sa mise en scène illustre alternativement le désir, l'aliénation et l'exclusion dans des plans construits comme des photos magnifiques et symboliques.