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Un visiteur
4,5
Publiée le 20 février 2011
Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu un film coréen. Quel choc souvent. Quelle force, quelle puissance, et quelle élégance en même temps. Je suis toujours fascine par la force des artistes coréens pour dénoncer les travers d'une société qui est pourtant pleine de tabous.
Une timide jeune fille est engagée comme gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Très vite, elle tombe sous la coupe du maître de maison, qui veut assouvir ses fantasmes avec elle, sous le regard jaloux et suspicieux de l’épouse et de la vieille bonne… "The housemaid" est le remake d’un classique du cinéma coréen.
Im Sang-Soo alterne les scènes d’érotisme chic et un brin pervers avec des séquences plus inquiétantes, au point qu’on s’interroge sur les intentions réelles de son film : parabole dénonciatrice ou brillant exercice de style ? Le cinéaste se garde bien de donner la réponse. Présenté en compétition au dernier festival de Cannes, "The housemaid" est reparti bredouille.
Un film d'une qualité plastique sans équivoque, une mise en scène maîtrisée et des acteurs principaux d'un haut niveau - servante, enfant, époux, vieille servante (ceux de la belle-mère et de la femme sont un peu à revoir à mon goût). Le hic ? Un résultat tellement plus plat que la version de 1960 qui donnait des frissons ! Les changements scénaristiques font que la scène finale, bien que parfaitement maîtrisée, tombe un peu à plat comme une mauvaise blague un peu décevante. Et je ne suis pas sûre que l'ajout de la scène finale de la famille chantant soit nécessaire ; elle casse le réalisme instauré jusque là dans la narration (leitmotiv du cinéma coréen depuis ses débuts) sans réel objectif ; c'est une ouverture qui s'évapore sans donner grand chose à penser, à mon goût.
En bref, un sujet et une image maîtrisés, mais un denouement qui laisse à désirer, en particulier en comparaison de la version de Kim ki Yong.
Un film cruel à l'esthétique bling-bling, souvent vulgaire et dénué de poésie qui plaira aux attardés congénitaux. L'histoire est incohérente: comment le patron et la bonne ont-ils pu faire l'amour alors qu'il est bien précisé que la chambre de la bonne est mitoyenne de la fille du patron et que la porte est ouverte de "30 centimètres" chaque soir? Un film qui donne une très mauvaise image du cinéma coréen. A éviter sauf si vous êtes masochiste!
Un film et des acteurs porteurs de la grâce qu'on attribue souvent au cinéma asiatique. Un film silencieux, fait de réserves et de silences où les regards et les gestes occupent une place très importante. Dommage que cette belle et impitoyable histoire se termine en fin ridiculement grossière comme si les réalisateur n'avait su comment clore son huis clos.
Engagée dans une riche famille pour s'occuper des enfants, Euny est séduite par son patron. La gouvernante s'aperçoit très vite qu'elle est enceinte... Une histoire très classique magnifiquement filmée dans des décors luxueux et théâtraux. Car il s'agit d'une tragédie. La classe aisée imbue de ses privilèges, condescendante à l'égard des modestes, jusqu'à considérer les difficultés de leur vie comme prédéterminées et inéluctables. Rien de neuf certes, mais quelle maîtrise du propos. La caméra est glaçante. L'ambiance hautaine, jamais mielleuse, sans prendre parti pour l'héroïne pour autant. Un climat dérangeant, avec des comédiens excellents. La palme pour la gouvernante, parfaitement blasée.
Un film qui nous emporte dans une dimension parallèle. Des plans de sons qui transporte qui magnifie. Tout parait magnifié par ces prises de vue qui dénudent l'image.
D'un autre coté et à l'attention de ceux qui fustigent le cinéma asiatique car trop lent, accrochez vous vous allez être étonnés! Sure d'après les extraits de vouloir le voir, je n'avais pas lu le pitch. De quoi réconcilier les inconditionnel de "thriller". Mélange de sensualité, intrigue, sexe, trahison; le rytme est au rendez-vous. N'en lisez pas trop pour garder la surprise...
Excellent. Hitchcockien à souhait. Une intensité qui ne cesse d'augmenter. Une justesse du jeu avec des acteurs brillants. Une froideur éclipsée par une sensualité puis une atmosphère lourde, vous oscillez pendant tout le film entre l'envie et la répulsion, la haine et le dégoût. La dernière demi-heure du film est époustouflante de cruauté. Et la scène final vous donne tout simplement la gerbe. La lutte des classes comme rarement elle a été montrée au cinéma.
Difficile d'illustrer la lutte des classes sans tomber dans la caricature. Ou alors avoir le talent d'un Losey dans "The servant" et doubler la satire d'une dimension subtilement sexuelle ou d'un Chabrol dans "La cérémonie" et pousser la perversité des personnages jusqu'à la folie meurtrière. Ici, Im Sang-soo s'enferre dans un décorum de pacotille, froid et empesé et pense apporter le vertige par un recours quasi systématique à des plongées/contre-plongées, des décadrages ou des mouvements de caméra qui tournent plus au système qu'à une réelle idée de mise en scène. Esthétique certes mais vide de sens. Quant aux dérèglements grandiloquents du dénouement, ils s'inscrivent si peu dans l'esthétique générale du film que l'on est en droit de se demander s'ils n'ont pas été scénarisés et filmés par un autre réalisateur. Navrant.
Original, a voir absolument. Ce film coréen nous apporte une mise en scène sobre et glacial, un parfait rendu des relations distantes et retenues entre maîtres et servants. Parfaite direction des acteurs et mention particulière pour la petite fille. Les scènes érotiques, tournées pour nous placer en voyeur, sont crues et brutales limite humiliantes. Bonne étude des relations humaines tourné en huit clos.
Bonjour je vous propose une super critique du film ( avec un comparatif par rapport au film original) sur un nouveau site internet, destiné au cinéma asiatique "East Asia" :
Dans ce film construit malicieusement - et tragiquement - en boucle, le début dramatique et tremblant restant longtemps à la fois impossible à intégrer au récit glacé de la partie d'échec domestique et impossible à oublier, le spectateur est confronté à une excitante aporie. Il assiste en voyeur aux jeux et aux surprises de l'amour, de la jalousie, du pouvoir, de la maternité, de la condition ancillaire. Mais il n'a jamais l'entière compréhension de personnages dont les sentiments et les actes même restent un mystère pour les autres et peut-être pour eux-mêmes. Le sujet du film semble bien être ce mystère irréductible des individus alors même qu'ils sont pris dans le jeu pourtant réglé à l'extrême des relations familiales et domestiques.