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jeremie747
44 abonnés
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3,0
Publiée le 7 juin 2010
Comme souvent dans le cinéma coréen, "The Housemaid" est à la confluence de plusieurs genres. Sur un ton qui fait beaucoup penser au cinéma de Claude Chabrol, le film oscille d’abord entre une satire de la bourgeoisie et la dénonciation d'une certaine forme de lutte des classes. Puis dans le déroulement de cette histoire assez classique de mari riche se tapant la bonne alors que sa femme est enceinte, Im Sang-soo convoque également le drame familial, le conte érotique et même des bribes de film de vengeance. Cette diversité apporte beaucoup de surprises et le film change souvent de registre, prenant le spectateur à contrepied. C’est un plaisir mais il en découle également parfois un sentiment un peu confus d'hétérogénéité, voire d'incompréhension. Quoi qu'il en soit, "The Housemaid" impressionne par son incroyable virtuosité de réalisation. Im Sang-soo filme magnifiquement cette immense maison très froide, laissant ses personnages un peu perdus dans l'espace, écrasés par les lignes de fuite. Sa mise en scène illustre alternativement le désir, l'aliénation et l'exclusion dans des plans construits comme des photos magnifiques et symboliques.
Jusqu'ici le cinéma coréen ne m'avait jamais déçu. J'allais donc voir ce film à la bande annonce plaisante avec confiance. Et au bout d'une heure j'étais, non pas comblé ce serait exagéré, mais disons satisfait. Hélas c'est à ce moment que le film se dérègle, que le scénario s'enlise, que le parti pris de mise en scène froide se répète et devient trop présent, que finalement on n'y croit plus ... Et ensuite ça va de mal en pis jusqu'aux 2 scènes finales complètement ratées. J'ai vu dans certaines critiques évoquer Chabrol. Par la critique de la bourgeoisie peut être. Mais Chabrol savait jouer sur de nombreux registres dans le même film. Humour grinçant, angoisse, mystère. Ici au bout d'une petite heure il ne reste que de l'ennui. Dommage.
Sur un sujet finalement assez convenu (la femme, le mari, la femme de ménage enceinte du mari), Im Sang-Soo signe un film à la fois troublant et fascinant à la mise en scène soignée qui n'épargne rien au spectateur. Les interprètes sont tous très bons et le scénario intelligemment écrit, reposant surtout sur les non-dits.
Im Sang-soo fait partie de cette nouvelle vague de cinéastes coréens, extrêmement intéressants, qui nous offrent depuis quelques années une salve de films remarquables comme peu de nations peuvent le faire.
De Im Sang-soo on se souvient d'un excellent Le vieux jardin, non critiqué pour l'instant sur ce blog, et du bouffonnant et très étonnant The president's last bang.
Présent à Cannes 2010, The Housemaid mérite vraiment le détour. La réalisation au sens large y est brillante : plongée, contre-plongée, champ / contrechamp subtilement dosés, montage rythmé et subtil, décors ébouriffants, jeux des acteurs très fins (sublime Jeon Do-Yeon, déjà excellente dans Secret Sunshine), excellents seconds rôles (la vieille servante). C'est presque trop beau pour paraître vrai.
L'intrigue, remake d'un classique coréen si j'ai bien lu, est digne des grands thrillers psychologiques style Clouzot (je pense aux Diaboliques) ou Hitchcock (veine Notorious, ou Psychose).
Extrême sensualité, suspense, mise en scène franchement baroquisante (cf la dernière scène, onirique), récit par ailleurs limpide, critique sociale balzacienne, le film est donc tout cela à la fois et au final une franche réussite à aller voir d'urgence. La première scène est à montrer dans toutes les écoles de cinéma comme un exemple de montage parfait.
Comme Tournée, bien supérieur à la Palme d'or, évidemment. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
"The housemaid" brille par sa réalisation et son esthétisme très travaillé. Chaque plan est magnifique aussi bien d'un point de vue de la photographie que du cadrage des scènes. Malgré tout, "The housemaid" pèche par son rythme qui est beaucoup trop lent. L'ambiance a du mal à se mettre en place et celle ci ne se maintient pas constamment. L'ambiance aurait pu être d'avantage glauque. C'est un huis clos que nous livre Im Sang-soo, mais il n'est pas assez étouffant. Au vu de la bande annonce les attentes sont beaucoup plus grandes mais la photo et les mouvements de caméras sont merveilleux.
The housemaid Commence par des scènes érotiques pour s'enliser peu à peu dans un film grinçant. Ce drame audacieux, à la fois glaçant et sensuel, qui mérite d'être vu. Un thriller somptueux...
Très bon film. La 1ère partie est absolument excellente dans tous les sens du terme. La 2ème partie moins rythmée est un peu plus difficile à suivre mais ça vaut le coup d'attendre la fin vraiment grandiose...
Un film et des acteurs porteurs de la grâce qu'on attribue souvent au cinéma asiatique. Un film silencieux, fait de réserves et de silences où les regards et les gestes occupent une place très importante. Dommage que cette belle et impitoyable histoire se termine en fin ridiculement grossière comme si les réalisateur n'avait su comment clore son huis clos.
A ma grande honte, je ne connaissais pas Im Sang-soo (j'avais notamment raté son "vieux jardin"). C'est bien dommage, car ce type est un vrai virtuose. Sa mise en scène et sa façon de filmer ce huis clos bourgeois et quasi-Hitchcockien, pleines de talent, de maîtrise et de bonnes idées, font d'un remake qui aurait normalement du être sans intérêt, un nouvel avatar extrêmement réjouissant de la vitalité du cinéma Coréen. C'est juste dommage que l'acteur masculin ne soit pas au niveau des actrices, car on est passé tout près du très très grand film.
Remake d'un film du début des années 60 qui m'a guère emballé pour le dire gentiment, "The Housemaid" réussit à être un tout petit peu au-dessous de l'original. Il y a beaucoup de différences qui font qu'on a pas du tout la moindre impression de regarder un même film ; ce qui est tout à son honneur. Le fossé entre les classes sociales remplace ici le destruction de la cellule familiale, et la servante n'est plus le bourreau mais au contraire la victime. Cela donne lieu à quelques scènes bien tendues mais le film fait dans la très grosse ficelle. Et c'est là sa grande faiblesse. Les personnages apparaissent très vite comme des caricatures à l'exemple de la charmante belle-mère qui n'a l'air de s'occuper uniquement qu'à ne faire le mal. Bref si on arrive à passer sur beaucoup de lourdeurs, on peut réussir à apprécier un minimum ce film.
Le plus plaisant dans le remake modernisé qu’Im Sang-Soo a fait du classique coréen "La servante" vient de sa mise en scène et de sa photographie qui en font une sorte de pièce de théâtre magnifiquement chorégraphiée, si se n’est dans les scènes de charme où la froideur visuelle est inopportune. Les acteurs, dont particulièrement Jeon Do-Yeon, font preuve d’un jeu intense. C’est donc dommage que le scénario, sorte de drame social érotique en huis-clos, soit si peu abouti et que la narration ait un rythme bien trop lent.
Euny est jeune, pas très jolie, et surtout naïve autant que gentille. Elle entre au service d'une riche famille de Séoul très occidentalisée, à la fois comme bonne à tout faire et comme nurse de la petite Nami. Hera, la maîtresse de maison, est presque au terme d'une grossesse gémellaire, et Euny est prévenue qu'elle devra aussi s'occuper des futurs bébés. La jeune fille est alerte et toujours de bonne humeur en dépit de sa charge de travail. Lui arrive cependant très vite une charge supplémentaire, celle de pallier l'indisponibilité d'Hera (en dépit des louables efforts de celle-ci !) : Hoon, le mari, en fait son jouet sexuel. Et arrive ce qui devait arriver : l'innocente Euny, éblouie par les attentions de Hoon (rétribuées d'ailleurs - sorte de gratification pour heures supplémentaires ?), ignorant tout de la contraception, tombe illico enceinte. La seule à s'en être aperçue, à certains signes cliniques, est Byung-shik, la gouvernante, qui s'en ouvre à la mère d'Hera. Mère et fille décident alors froidement d'éliminer le "problème". Euny tombe "accidentellement" alors qu'elle nettoyait un lustre. Las, non seulement elle ne se tue pas, mais l'embryon tient bon ! Euny apprenant à la clinique qu'elle est enceinte veut garder l'enfant, et refuse l'avortement (même contre un gros chèque de dédommagement) à Hera et sa mère. Le sort de la malheureuse servante est désormais scellé : elle perdra de toute façon son bébé à naître. Ne lui reste alors que la vengeance..... Im-Sang-soo, à l'origine sociologue, a déjà une solide filmographie derrière lui, et "The Housemaid" dénote une grande maîtrise technique et une impeccable direction d'acteurs. On dirait une sorte de Chabrol à la coréenne, pour la peinture impitoyable d'un milieu bourgeois où tout peut être arrangé en y mettant le prix - ceux qui ne comprennent pas les règles du jeu seront éliminés ! Mais un Chabrol supplémenté efficacement en noirceur, un Chabrol lorgnant vers l'horreur. A découvrir.
Film exploitant pleinement le sempiternel fantasme masculin de la femme de chambre. On se souvient aussi du très bon "Une femme de ménage", réalisé par feu Claude Berri en 2002. L'affiche de ce film sud-coréen est d'ailleurs explicite, avec une magnifique scène de gâterie. Maintenant, reste à savoir ce que vaut cette œuvre. Du point de vue de la sensualité, il mérite le déplacement, bien que toutes les parties de jambes en l'air soient concentrées au début. On est certes à un degré moindre que "L'amant", mais c'est quand même pas mal. La partie thriller est intéressante elle-aussi, bien que trop mollassonne dans la seconde partie. J'aurais aimé un peu plus de retournements de situation. La joute qui oppose la boniche à la famille m'a laissé sur ma faim, les scénaristes auraient pu se sortir un peu plus les doigts du cul. Mais le principal défaut du film est tout autre. En effet, il baigne dans une sorte de surréalisme qui tombe parfois dans le ridicule. Voyez un peu ça. On a affaire à une famille de gros bourges vivant dans un palace avec piscine intérieure, jacuzzi, escaliers intérieurs gigantesques... Il se baladent sans cesse avec un verre de rouge à la main, et écoutent exclusivement du classique. Comment voulez-vous croire à une telle histoire. La fin est à ce titre exemplaire tellement elle est peu crédible et étrange". Donc finalement, quel est le point fort de "The housemaid" ? Comme de nombreux films asiatiques, l'esthétique. Utilisation des lignes, de la symbolique avec par exemple le feu de cheminée, musique envoûtante, mise en valeur des corps... autant d'éléments qui rendent le film très agréable à regarder.
Il m'a bien plu ce Housemaid, mais je ne dirais pas plus que ça; c'est assez vide, la lutte des classes à l'intérieur d'une maison bourgeoise pourquoi pas mais a vrai dire on apprend pas grand chose d'autre que ce qu'on savait déjà. Ce qui m'a plu c'est la mise en scène, très esthétique, qui dépeint une lieu clos immaculé, qui sent l'argent et la méprise. Cette mise en scène est bourgeoise, volontairement "très propre" sur fond de piano et violoncelle, à la lumière blanche écarlate et aux acteurs parfaitement clean. C'est beau et travaillé, ca masque les carences du scénario, ca rend le tout très agréable et on le parcours sans ennuie. Ca aurait pu être parfait si il n'y avait pas un coup de mou en milieu de film. L'introduction, comme la conclusion sont géniales, mais l'élément de la grand mère, introduit en cours de film, donne un aspect trop caricaturale à l'oeuvre. On croit que Im Sang Soo dépeint le mode bourgeois avec justesse mais son introduction flingue un peu tout ca. Dommage, on retiendra quand même de bons acteurs, la servante Jeon Do-yeon, le très convaincant Lee Jung Jae, la vieille gouvernante Yoon Yeo Jeong. Seo Woo est magnifique mais ne joue malheureusement pas très bien, tout comme sa mère Park Ji young, fort belle, mais qui vient plomber le film.