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Sylvain P
335 abonnés
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3,5
Publiée le 20 septembre 2010
Beauté des acteurs, beauté des décors, beauté des musiques, beauté des images pour une galerie des horreurs. Le réalisateur garde ses distances, l'émotion ne fait donc qu'affleurer. C'est dommage dans un si bel écrin.
Le gouffre séparant l'intelligente introduction de "The Housemaid", montrant avec justesse le "non-évènement" du suicide d'une jeune femme (préfigurant sans doute la conclusion du film) au milieu de la vie agitée d'une métropole coréenne, et l'absurde épilogue "lynchien" sensé - enfin je l'imagine - montrer l'absurdité terminale de la vie mensongère de la famille de bourgeois immensément riches qui broiera l'héroïne, est la meilleure illustration possible du délitement effarant du film de IM Sang-Soo, au fur et à mesure de sa progression. "The Housemaid" démarre joliment, combinant la critique sociale avec le thriller hitchcockien avec le brio que l'on reconnaît toujours au cinéma coréen, même si IM Sang-Soo pèche clairement par une tendance lourde à la joliesse décorative : si la "belle image" est justement associée à la sophistication de la bourgeoisie, elle déréalise aussi un film qui gagne pourtant des points à chaque fois qu'il ose la trivialité inhérente à son sujet "d'amour ancillaire". Malheureusement, à mi-parcours, le scénario se défait, les personnages perdent leur cohérence, et le spectateur décroche, jusqu'à la fameuse scène choc finale, qui n'a d'intérêt que par son aspect spectaculaire, puisqu'elle est totalement gratuite, absolument pas amenée par tout ce qui l'a précédé. Une vraie déception, de la part d'un réalisateur dont on avait apprécié le travail ("Une Femme Coréenne", "le Vieux Jardin", "The President's last Bang")
Autant la version de 1960 de « The housemaid » m’avait fortement agacée, autant ce remake est une bonne surprise. Première différence, la jeune servante est ici présentée comme une victime, et non pas comme un personnage machiavélique et destructeur. Les rapports de classe sont également plus net, la famille de bourgeoises vit dans le confort et le luxe, mais leurs relations baignent dans le mensonge et l’hypocrisie, le profond mépris qu’ils ont pour les gens qui ne sont pas de leur rang social est clairement affiché. La mise en scène quant à elle, plutôt douce et raffinée, avec ses jeux de symétrie, remplace agréablement l’ambiance d’hystérie collective dans laquelle baignait la précédente version.
Version originale de 1960 non visionnée. Mais dans ce remake, on notera essentiellement la très belle esthétique et les magnifiques décors. La mayonnaise prend avec un certain suspense jusqu'à cette fin déconcertante. Les amateurs de scènes sexuelles hard asiatiques seront déçus car il n'y a quasiment rien! Seront également désillusionnés celles et ceux espérant plus qu'une constatation des rapports entre riches et pauvres voire une dénonciation des conditions esclavagistes de nombreuses femmes de ménage. Très bonne appréciation malgré tout car j'ai beaucoup aimé la fraîcheur de ce nouveau cinéma sud-coréen.
N'ayant pas vu la version originale de cette « Housemaid » je serais bien mal placé pour faire un quelconque comparatif, mais je dois reconnaître qu'en ce qui me concerne, le plaisir a été total devant cette leçon de méchanceté et de provocation. Ce qui est d'autant plus étonnant, c'est la manière qu'à le réalisateur de garder toujours une suprême élégance dans la mise en scène, mais également dans tous les détails techniques (photo, éclairages), ce qui rend en définitive beaucoup plus angoissant et étouffant un propos qui ne manquait déjà pas de sel et de violence. Inutile toutefois de vous en dire trop au cas ou vous ne l'auriez pas encore vu, mais sachez simplement que « The Housemaid » comporte au fond à peu près tout ce qui manque dans le cinéma d'aujourd'hui : un style, une personnalité, une audace et surtout un cynisme digne des sommets de Mankiewicz (rien que ça!) : c'est dire comme je vous recommande cette oeuvre certes peu aimable, mais brillante.
Im Sang-soo réalise ici le remake d'un célèbre film Coréen intitulé Hanyo (1960) de Kim Ki-Young. Ayant lui-même réécrit le script afin de mieux recentrer l'histoire à notre époque (l'original ne datant pas d'hier, le train de vie des Coréens ayant tellement changé depuis, qu'il était nécessaire de remettre au goût du jour le script original). Avec The Housemaid (2010), le cinéaste en restitue une oeuvre radicalement différente, puisque cette dernière se présente comme un thriller sexuel dans lequel une aide-gouvernante dans une maison bourgeoise devient petit à petit la maîtresse du riche propriétaire. Les choses s'envenimant les unes après les autres, le calme paisible régnant dans la maison va vite basculer en règlements de compte. Cette nouvelle adaptation fut présentée en Compétition Officielle lors du 63ème Festival de Cannes, mais il repartit bredouille. Pourtant, le film de Im Sang-soo mérite toute notre attention. Le scénario nous prend aux tripes, ses personnages tous passionnants les uns que les autres nous tiennent en haleine jusqu'au couperet final (un clin d'oeil renvoyant au prologue du film). Interprété avec beaucoup de sensibilité et de subtilité, les deux interprètes principaux sont remarquables (Jeon Do-Yeon & Lee Jung-Jae) aux côtés de Youn Yuh-Jung & Seo Woo. Une réalisation marquante pour une oeuvre qui ne l'est pas moins, ce huis-clos au sein de ce triangle amoureux risque à coup sûr de ne pas faire l'unanimité !
Ce nouveau film de Im Sang-soo est très différent de son précédent Le vieux jardin que j'avais adoré. Il est toujours question de lutte des classes ici mais mais l'univers a changé, le style aussi. On assiste là à un huit-clos étouffant, érotique et meurtrier. Un bel exercice de style à mon goût. Les images sont d'une grande beauté, d'un esthétisme froid, contrastant avec la bouillonnement des sentiments des personnages. La magnifique scène d'ouverture contraste elle aussi avec le calme apparent de la suite. L'interprétation est de haute volée. Jeon Do-Yeon est parfaite, oscillant entre le calme, la passion et la folie. Une prestation à la Adjani comme j'ai pu l'entendre. Youn Yuh-jung dans le rôle de la vieille gouvernante est tout aussi impressionnante. La mise en scène, virtuose, peut paraitre froide et distante. Alliée à un scénario machiavélique, on est tour à tour intrigué puis fasciné. Les scènes d'amour sont d'un érotisme troublant, ce qui ne gâte rien. Si l'intérêt faibli à un moment avec l'intervention de la belle-mère, le dénouement arrive inéluctable et terrible, avant une bizarre scène finale digne des meilleures David Lynch. Au final on assiste à quelque chose d'étrange, de visuellement magnifique, laissant dans la bouche un goût amer et dérangeant. Beau et troublant.
Cette année, le Festival de Cannes nous présentait en compétition deux excellents films coréens : "Poetry" et "The Housemaid". Entre les deux, au moins un point commun: l'actrice Jeon Do-Yeon qui avait obtenu le prix d'interprétation féminine à Cannes 2007 avec "Secret Sunshine", le film précédent du réalisateur de "Poetry". Sinon, il peut être intéressant de se rappeler que Im Sang-Soo, le réalisateur de "The Housemaid", avait réalisé il y a 5 ans "The President's Last Bang" et de savoir que "The housemaid" est le remake d'un film coréen de Kim Ki-Young, sorti en Corée en 1960 mais jamais sorti en France. "The Housemaid" présente l'intérêt majeur de nous introduire dans une famille de la grande bourgeoisie coréenne, chez une classe dirigeante qui vit dans le luxe, complètement coupée du reste de la société. Alors que sa femme attend des jumeaux, et déjà père d'une petite fille, Hoon, le "chef de famille" prend Euny, la nouvelle aide-gouvernante, comme maîtresse et arrive ce qui devait arriver : Euny se retrouve enceinte ! C'est fou comme la grande bourgeoisie est partout la même et ce film en apporte la preuve flagrante : d'après vous, qui arrivera à rebondir sans problème et retrouvera très vite son rythme de croisière, sans état d'âme ? Dans cette famille, on arrive à trouver quand même un personnage sympathique, la petite fille. A qui son père dit sans rire : "vu notre rang, montrer du respect aux gens, c'est leur montrer qu'on leur est supérieur". Je vous laisse méditer là-dessus ! En tout cas, "The Housemaid" montre une fois de plus la bonne santé du cinéma coréen surtout lorsqu'il s'intéresse aux gens plus qu'à la violence plus ou moins gratuite.
Ce film commence par un prologue saisissant qui constitue la première leçon de cinéma d'un maître qui nous conduit peu à peu dans l'enfermement d'une famille bourgeoise où malgré tous les clichés habituels (liaison patron bonne, femmes riches égoistes et insupportables, fric puant,..), on s'enroule dans une spirale virtuose. Aucun plan, aucun dialogue n'est gratuit. Le rythme de ce film est une alternance de scènes enlevées et de lenteurs calculées qui peuvent cependant, parfois, avoir un effet soporifique...Les acteurs coréens sont tous excellents.
Un drame asiatique plutôt réussi dans son ensemble même si la fin n'est pas remplie de suspense. Les acteurs sont convaincants surtout la protagoniste qui tient un rôle qui lui convient à merveille. La bande originale est des plus intéressante et appropriée. Cependant, certaines scènes sont un peu longues et sont trop "téléphonées". La photographie est variée et bien faite. Un sujet tabou difficile à traité sur et en dehors des écrans. 13/20.
Après une curieuse introduction suicidaire, une jeune femme, Euny, est engagée pour assister la vieille gouvernante d'une famille bourgeoise. La femme est enceinte de jumeaux, le mari est un homme de pouvoir qui ne se refuse rien... même pas Euny, avec qui il finit rapidement par coucher... tout pourrait continuer ainsi, sauf que cette dernière tombe enceinte et que la vieille gouvernante a tout compris. The Housemaid est un film extrêmement intéressant et esthétiquement splendide. A la manière de Chabrol, le réalisateur Im Sang-Soo se sert de son film pour dénoncer l'accroissement du fossé qui sépare les très riches des gens ordinaires. Chaque personnage est très bien écrit, il faut surtout retenir les prestations de Jeon Do-Yeon (Secret Sunshine) parfaite et de Youn Yuh-jung, la gouvernante, dont les ambivalences du personnage en font l'un des plus intéressant du film. La mise en scène est virtuose, certaines scènes sont très tendues, le scénario est limpide et passionnant. L'ensemble est froid malgré l'érotisme des scènes de sexes et la tendresse qui lie Euny à son amie-confidente. The Housemaid est donc une magnifique surprise, entre drame social et thriller tétanisant. A voir absolument.
Engagée dans une riche famille pour s'occuper des enfants, Euny est séduite par son patron. La gouvernante s'aperçoit très vite qu'elle est enceinte... Une histoire très classique magnifiquement filmée dans des décors luxueux et théâtraux. Car il s'agit d'une tragédie. La classe aisée imbue de ses privilèges, condescendante à l'égard des modestes, jusqu'à considérer les difficultés de leur vie comme prédéterminées et inéluctables. Rien de neuf certes, mais quelle maîtrise du propos. La caméra est glaçante. L'ambiance hautaine, jamais mielleuse, sans prendre parti pour l'héroïne pour autant. Un climat dérangeant, avec des comédiens excellents. La palme pour la gouvernante, parfaitement blasée.
Si l'histoire reste relativement peu originale, le fil est portée par un sens de la mise en scène assez inouïe et une construction des personnages assez remarquables. Ainsi, si le film a du mal a démarré, le drame finit par s'installer et instaure dans le film un caractère étouffant. L'évolution des personnages est bien amenée, et même si l'action n'est pas très développé, les images fortes, les jeux de regards et de silence, et la tension qui pèse au -dessus du film, font de celui-ci un drame authentique et prenant.
"The Housemaid" est un de ces films que j'ai du mal à juger. Autant la première moitié est presque parfaite (en tout cas sur la forme), autant la seconde se barre un peu en quenouille pour finir sur quelque chose de pas forcément imprévisible et de bizarre. Je m'explique : tout au long du film, le réalisateur impose avec l'aide de l'équipe technique une esthétique très soignée, magnifiée par des éclairages précis, des cadrages audacieux et des choix de photographie en général très réussis. Même si tout ne dégage que froideur, furtivité et cynisme, on y croit tout de suite. De côté-là donc, pas de problème. Là où ça pêche, c'est sur l'histoire. Dans un premier temps spoiler: on découvre sans surprise que le maître de maison fait de la nouvelle bonne sa maîtresse. Une fois qu'elle est tombée enceinte la famille, alertée par la gouvernante, cherche à la faire partir et ainsi supprimer de futurs ennuis. Mais comme elle résiste, ils la font avorter d'une manière affreuse. C'est là que ça part en vrille, et je ne saurais le dire comment, mais cela sonne faux à plusieurs endroits si bien que j'ai eu plus de mal à suivre l'intrigue. Pas mal mais loin d'être exceptionnel.