Comment pouvais-je éviter « Ted » ? Comment aurais-je pu oser passer à côté d’un film ayant une idée de base aussi géniale ? Le vœu d’un petit garçon est exaucé : son ours en peluche prend vie, et à ses 35 années, il lui pourrit la vie ! Je crois que même si les critiques avaient été négatives, j’aurais tout fait pour voir ce film rien que pour sa prémisse ! Partir d’une idée aussi poétique pour finalement devenir un gros délire, il fallait oser ! Après, est-ce que le reste du film tient la route ? Oh que oui ! Et pourtant, j’ai eu peur au début du film ! Le premier quart de « Ted » alterne entre de très bonnes blagues (le narrateur qui s’emporte au sujet d’un hélico Apache ou encore les réactions des gens devant l’existence d’un ours en peluche vivant) et d’autres très moyennes voire lourdes (les copines de Ted qui chient sur le parquet…). Mais plus le film avance, plus les gags s’enchaînent et s’améliorent ! Certaines scènes du film telles que le combat entre
Ted et Johnny
ou la soirée avec
Sam Jones
resteront dans ma mémoire encore longtemps ! Non seulement le film propose des répliques comme « -Ted va déménager. –Je sais ce que tu ressens : mon copain iranien s’est fait expulsé du pays. –Ouais, on a perdu deux poilus dans l’affaire… » qui sont juste poilantes (aussi amusantes que ce petit calembour), mais en plus, Seth Macfarlane s’amuse à casser les codes de la comédie et de la comédie romantique tout au long du film ! Parce que contrairement à ce que je pensais avant de visionner « Ted », le film n’est pas centré sur Ted mais sur l’idylle entre Johnny et Lori. C’est donc un mélange entre pure comédie lors des scènes avec Ted, et comédie romantique lors des scènes avec Lori. Et lorsque le film décide de se moquer des clichés de ce genre de film, ça devient juste énorme ! En effet, dans toute comédie romantique qui se respecte, il y a toujours un troisième acte où les deux amoureux se séparent puis se remettent ensemble après que le personnage principal lui ait redéclaré sa flamme (souvent en ravivant les souvenirs de leur première rencontre). Ici, c’est la même chose mais les clichés n’arrivent jamais au moment où l'on s’y attends le plus ! Je ne vais pas spoiler la scène mais ceux qui ont vu le film sauront à quoi je fais allusion. « Ted » ne se contente pas de casser ces codes-ci mais il se moque également des placements de produits via divers clins d’œil ou caméos. Ne vous étonnez donc pas que le narrateur s’énerve sur « cette bouse de Superman Returns ! » (le seul point du film que j’ai détesté), ou qu’un personnage vénère la burne de
Lance Armstrong
. Les caméos ridicules de Sam Jones (l’acteur de Flash Gordon), Tom Skerrit ou même Ryan Reynolds sont très drôles également !
Mais évidemment, l’atout principal du long-métrage, c’est Ted ! Son animation est une vraie merveille ! Du début à la fin du film, on croit à cet ours en peluche vivant et sa démarche est tellement mignonne et crédible (mouais je sais que pour une peluche vivante, c’est pas le meilleur adjectif) qu’on aimerait tous avoir un Ted à nos côtés ! Même si ce personnage est, avouons-le, déjà vu, un ours en peluche obsédé par l’alcool, la drogue et le sexe, ça ne peut que fonctionner. En plus, on ressent vraiment de l’empathie pour lui de par son animation et de par son humour.
Après, est-ce que ce film a des défauts ? Il en a un, mais cela reste très subjectif : je n’aime pas Mark Wahlberg. C’est simple, il joue toujours de la même manière : il est blasé. Dans « Fighter », ça colle plutôt bien avec son personnage mais dans d’autres films comme « Phénomènes » ou « La Planète des Singes », il plombe le film à lui tout seul. Et dans « Ted » où il est sensé jouer un mec drôle, jovial, amoureux et enfantin… il est encore blasé !!! Heureusement, il a quand même quelques bonnes scènes (la soirée avec
Sam Jones ou le fight avec Ted
) où il décoche un sourire, mais j’ai rarement cru à son personnage. Définitivement, je considère cet acteur comme le Kristen Stewart masculin : « j’ouvre la bouche en prenant un air perdu et vide mais j’oublie de faire passer des émotions. ». Mais heureusement, le reste du casting rehausse le niveau avec une Mila Kunis dynamique, un Giovanni Ribisi… étrange mais drôle, et un Joey Starr en forme (oui, je regarde mes films en VF) bien que la VO de Seth MacFarlane colle quand même mieux au personnage de Ted.
Sinon, le film est impeccable techniquement que ce soit dans ses effets spéciaux, sa réalisation (la scène d’action finale n’est pas incroyable mais comporte quelques bonnes idées de mise en scène) ou son montage. Même la BO est plutôt bonne ! La chanson « Everybody Needs A Best Friend » est assez sympa et les autres musiques (pour la plupart, des musiques non créées pour le film ou reprises d’autres long-métrages) accompagnent plutôt bien l’ensemble.
Finalement, « Ted » est une très bonne comédie qui m’a rendu hilare de nombreuses fois mais il est évident que tout le monde ne peut pas accrocher à cet humour (très) vulgaire et décalé. Mais je conseille néanmoins aux non-fans du genre d'y jeter un coup d’œil car l’ours en peluche Ted vaut le détour à lui tout seul !