C'est l"histoire de John Bennet, en 1985, un gamin qui a du mal à se faire des amis (même les juifs l'envoient bouler, c'est dire). Il reçoit pour son anniversaire un ours en peluche, qui, à la suite d'un souhait de John, devient vivant.
De nos jours, on retrouve John et Ted (l'ours), en train de se fumer de grosses douilles sur le canapé. John est adulte et il a une copine qui commence à avoir du mal à voir son mec fumer avec son ours en peluche. Elle aimerait bien qu'il prenne sa vie en main et devienne un homme responsable, ce qui est encore loin d'être le cas.
Évidemment, résumé comme ça, tout ça est très cliché. Et ça l'est. Le film est sauvé de la niaiserie grâce à ses qualités d'écriture, à son humour féroce, mordant et bêta : le réalisateur, Seth MacFarlane, est le créateur des Griffin et d'American Dad, pour situer. C'est donc très drôle, et c'est tant mieux, parce que c'est ce qu'on demande à ce film.
Pourtant, est-il besoin d'être aussi basique dans le déroulé de l'intrigue ? On a l'impression d'avoir vu ce film 250 fois déjà (c'est-à-dire dans presque l'intégralité des comédies romantiques « pour garçons », celles « pour filles » ayant plus ou moins un autre scénario). Et pourquoi est-ce toujours l'homme qui est un grand enfant, la femme une adulte responsable qui pousse l'homme à changer, et jamais l'inverse ? Pourquoi, comme toujours, la copine du héro est-elle une bombasse (Mila Kunis, même pas très jolie) ? Il y a dans ce film une forme de sexisme latent, renforcé par le choix de Mark Wahlberg dans le rôle principal. Ce n'est pas qu'il joue mal (au contraire), c'est plutôt qu'il ne colle pas au rôle, et pour une raison très simple : il est trop musclé. Il a littéralement des biceps comme mes cuisses. Pourquoi, bon sang de bois ? Comment un type qui passe ses journées assis à fumer des gros bangs et à manger des chips peut être baraqué comme ça ? Il faut passer plusieurs heures par jours à la salle de gym, sans doute prendre des produits, ce qui ne colle pas du tout avec le personnage.
On me dira que je fais une fixette sur un détail, mais c'est le genre de truc qui me sort du film. Et c'est un travers qui est de plus en plus présent dans les films : par exemple, dans Elysium, pourquoi Matt Damon est-il aussi baraque ? Son personnage a un accident qui l'oblige à porter un exosquelette, un type « normal » aurait été au moins aussi bien.