Cinq ans après Lord of War, Andrew Niccol revient pour son quatrième film. Et il faut dire que le scénariste-réalisateur n'a pas perdu la main, son histoire de thriller futuriste tenant en haleine du début à la fin. Le temps est la nouvelle unité monétaire mondiale, payant factures, péages, denrées alimentaires ou biens de consommation depuis que l'être humain a été génétiquement modifié afin de ne plus vieillir après l'âge de 25 ans. À partir de cet âge, un compteur intégré à l'avant-bras de chacun, crédité d'une année, se met en marche: s'il tombe à zéro, l'individu meurt. Ce compteur est rechargeable au moyen d'appareils se plaquant sur le bras ou par apposition d'un bras sur le bras d'un autre, permettant un transfert. Quand Will Salas sauve la vie d'Henry Hamilton, homme ayant un siècle au compteur, celui-ci lui offre cette durée de vie avant de se suicider. Will Salas n'aura pas le temps de faire profiter sa mère de ce cadeau inespéré, cette dernière mourant après n'avoir pu se payer le bus. Will Salas part alors pour la zone de New Greenwich, où les habitants sont nantis de centaines d'années au compteur, contrastant avec le ghetto où une semaine fait de quelqu'un une personne « riche ». Après une partie de poker dans un casino prestigieux où il gagne un millénaire, il se fait inviter à une soirée. Il y fait connaissance de Sylvia Weis, sa fille, avant d'être rejoint par des gardiens du temps. Raymond Léon, leur chef, le suspecte d'avoir assassiné Henry Hamilton pour lui voler son siècle de vie. Will prend alors Sylvia Weis en otage pour s'échapper. Elle devient ensuite sa complice pour cambrioler des "banques" qui stockent des fortunes en appareils de recharge de temps, temps qu'ils vont ensuite distribuer à des pauvres. Mais le gardien du temps les poursuit sans pitié... Mettant en scène un casting composé principalement du très bon Justin Timberlake, de la jolie Amanda Seyfried et du toujours aussi terrassant Cillian Murphy, Time Out propose la vision d'un futur dans lequel la monnaie est remplacée par le temps. Time Out est une excellente réflexion satyrique sur le coût monétaire actuel et sur l'injustice concernant la loi du plus fort/riche face au plus faible/pauvre. Le metteur en scène nous livre donc un thriller haletant alternant entre courses-poursuites, face-à-face tendus et love story gentillette. L'idée de base est originale, et bien traitée, avec un scénario complet. La réalisation est superbe, signé Andrew Niccol. Les scènes d'actions s'enchaînent de manière fluide et sans tamps mort. Pourtant imparfait, le long-métrage souffre de quelques personnages pas toujours bien approfondis et de facilités scénaristiques quelque peu prévisibles. De plus, outre son côté futuriste assumé et bien entretenu, manque au film une certaine audace qui rend le résultat final un peu aseptisé. Quoiqu'il en soit, Time Out demeure un très bon divertissement.