Les premières minutes de "Stars 80" laissent présager le pire, avec cette immersion dans le monde carcéral des sosies du groupe Kiss, ou plutôt des sosies de sosies, de sosies, et de sosies… remarque, avec tout le maquillage digne d’une exposition étalant un choix en teintes de peinture, n’importe qui peut prétendre être le sosie de quelqu’un d’autre. Bon j’avoue, il fallait bien une introduction à ce film produit pour immortaliser la tournée des grands noms de la chanson des années 80. Bien que l’idée soit bonne en soi, elle est maladroite, tellement que j’ai vraiment craint que ça ne tourne à la farce : entre le banquier à mi-chemin de la déprime et de la colère, un dirigeant de maison de disques pas du tout influençable (ça en est même caricatural), et un Jean-Luc Lahaye détestable qui en fait quelques tonnes de trop, je suis désolé, mais le début agace. Mais il faut être patient, car au final, c’est la bonne humeur et l’ambiance bon enfant qui l’emportent pour une épopée partie de rien du tout, tout cela saupoudré d’une bonne dose d’autodérision. Malheureusement, comme bon nombre de films français, je déplore la présence de clichés affreux
comme l’arrivée de la partition du film "Le parrain" quand Lahaye se comporte comme tel
, ou encore de détails franchement ridicules touchant notamment Gilbert Montagné
avec son énorme pirouette alors qu’il est au piano ou encore le lancer de micro à une hauteur démesurée pour le rattraper comme s’il ne l’avait jamais lâché
. En dépit de ce que j’ai commencé par dire, tout n’est pas mauvais dans ce film. Il y a même d’excellentes séquences, comme la scène où Patrick Timsit (alias Antoine) prouve à une des stars de l’époque que bien des gens se souviennent d’elle, amenant par la même occasion de l’émotion. Evidemment "Stars 80" plaira davantage à ceux qui ont connus les années 80, petits ou grands à l’époque, jeunes ou vieux, et qui fredonnent encore quelques airs bien connus à ce jour toujours diffusés par bon nombre de radios. Les séquences où les artistes se retrouvent autour d’un instrument pour pousser la chansonnette sont très sympas tans ça respire la cohésion, la camaraderie et la solidarité, ainsi que les petites frasques et mésaventures connues dans cet hôtel où ils deviennent "tous cinglés" pour reprendre l’expression prononcée par Bruno Lochet (alias Willy). Nostalgiques ou pas, nul ne peut pas rester insensible à ces tubes intemporels, et en prime on doit se rendre à l’évidence : les années 80 ont été particulièrement prolifiques en matière de tubes, bien que nous n’en ayons ici qu’un maigre échantillon. J’ai d’ailleurs surpris mes pieds en train de battre la mesure, revisitant avec un certain plaisir le répertoire qui nous est proposé
, et redécouvrant à quel point Jeanne Mas est superbe de beauté dans cette robe digne des plus grandes tenues de scène de Mylène Farmer, mais aussi auteur d’une scène poignante, forte en émotions tant le trac suscité par son retour sur scène lui noue le gosier
. Pour finir, il faut laisser courir le générique de fin car il nous offre la possibilité d’entonner quelques extraits de chansons avec toutes les stars présentes dans le film grâce à une succession de petits karaokés. Film sans chichis, mais gare à vos cordes vocales !