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In Ciné Veritas
89 abonnés
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3,0
Publiée le 14 avril 2017
Dans leur précédent film, L'artiste, Gastón Duprat et Mariano Cohn avaient fait preuve d’imagination dans la composition de leurs cadres. Dès lors, le synopsis de L’homme d’à côté suscite la curiosité en dévoilant que le film a été tourné dans l'unique construction dessinée par Le Corbusier en Amérique du Sud. La réalisation stylisée du film convient bien aux lignes épurées offertes par les intérieurs filmés. Malheureusement, les cadres proposés, classiques, déçoivent. Nous pouvons aussi regretter que la visite de la maison Curutchet ne soit que très partielle. Nous imaginons aisément que les réalisateurs n'ont pas été autorisés à filmer toutes les pièces composant cette propriété privée. Dans cette comédie noire empruntant au thriller dans son épilogue, les deux réalisateurs argentins mettent face-à-face deux voisins que tout oppose : classe sociale, tempérament, comportements, culture, etc. Sans surprise, cette opposition va déboucher sur des relations de voisinage complexes. Le conflit réaliste entre les deux hommes, monté en épingle au fur et à mesure du déroulement du film, est prétexte à brosser le portrait acerbe et sarcastique des relations entre individus de classe sociale différente. Dans le rôle-titre, celui d’un voisin parfois sympathique souvent inquiétant, Daniel Araoz est à créditer d’une interprétation dont il faut louer la qualité. Si le scénario et le casting du film donnent satisfaction, sa facture formelle maîtrisée mais trop classique nous a laissé sur notre faim.
Un de ses films dont on ne sort pas indemne et qui nous interroge même si on ne partage pas avec Sartre la foi que " l'enfer c'est les autres" De plus c'est une oeuvre ciselée et subtile qui nous vient d'Argentine dont j'apprécie les films qu'ils nous envoient.
Si L'Homme d'à côté rappelle Medianeras, c'est avant tout par son sens particulièrement poussé de l'esthétique qui lui donne souvent des allures de publicité, assez design. Avec la musique, il y a même des passages où on pourrait se croire dans un magasin de fringues. Enfin après, non, parce qu'en soi, on est toujours au cinéma. Juste un coup de patte assez originale qui semble être assez présent dans une certaine branche du cinéma argentin où l'on exploite un scénario simple (querelle de voisinnage, notamment accentué par une certaine différence sociale) à travers un style visuel inédit et très abouti. Très belle photographie, par conséquent. Ensuite, on peut déceler d'autres ressemblances dans le second degré qui occupe la totalité de ces deux films. On rigole d'une certaine innocence. De certaines gaffes. D'autres réactions. Un ton qui s'impose dès le début. Cette touche de légèreté citée précédemment est essentiellement liée à la présence d'un personnage hilarant (psychopathe ou homme amical, il faudra attendre le dénouement pour le savoir), incarné avec brio par Daniel Araoz, guère plus connu que le reste du casting et pourtant excellent, à l'image du cinéma argentin qui, on l'aura compris avec ce festival, n'est pas assez exporté dans nos contrées. Par ailleurs, le reste du casting est tout aussi talentueux. Rafael Spregelburg arrive aussi à faire décrocher plus d'un sourire, à travers son personnage quarantenaire blasé, nouveau-riche arrogant. Pour conclure, L'Homme d'à côté est une très bonne surprise qui vient s'ajouter à la liste des grandes découvertes de ce festival des Reflets 2012.
Petit film original est intéressant. Le point de départ est une banale querelle de voisinage entre un designer archi-civilisé et un type bizarre dont on ne sait s'il s'agit d'un excentrique sympa ou d'un psychopathe. Il y a un coté fable mais également un aspect bien réaliste dans cette description de l'intello qui ne sait que parler, mentir, et jamais affronter les situations simplement et honnêtement. Le personnage de Victor est très bien joué, toujours sur le fil du rasoir, nous baladant sans cesse entre les deux hypothèses le concernant. La fin sobrement cruelle dit sans doute où va la sympathie du réalisateur. Très bonne surprise que ce film qui se tient et déroule efficacement son propos.
L'argument est simple (un peu trop, se dit-on au début) : un voisin oppressant qui pousse un couple à l'implosion, mais son étirement débouche sur un véritable abîme existentiel. Les personnages ne sont guère sympathiques et le malaise nous gagne : d'où vient vraiment l'oppression ? Le voisin, tantôt bouffon tantôt inquiétant, est un vrai personnage dostoievskien et finit par emporter notre empathie face à ce couple bobo étriqué. A la fois retour du refoulé (politique et sexuel), son personnage ne cesse de se complexifier. On peut regretter le maniérisme du filmage, mais il faut reconnaître qu'il épouse avec efficacité les lignes épurées et fonctionnelles du Corbusier. Et même si la construction relève un peu du programme, on finit par se laisser embarquer : débutant comme une comédie caustique, le film se termine en cauchemar suffoquant. Efficace.
Ah le joli petit film! Deux mondes, le prolo et le bobo qui se télescopent, paradoxalement en voulant ouvrir un passage (le trou!). C'est délicieusement moqueur, les deux personnages finissent presque par entrer en fusion. La fin semble un peu baclée à première vue, mais il fallait bien finir le film... et il n'y avait pas 36 solutions.
Ce conte moral explore "la faille" dans le bastion existentiel d'un designer d'une humanité déplorable en le confrontant à l'inconnu : un voisin prolo mal dégrossi à la fois rugueux, inquiétant mais attachant. Parfois comique, parfois long, le film laisse un goût amer d'injustice et de trahison.
Partant d'une situation tellement anodine qu'elle est rarement représentée au cinéma, ce film se balade tranquillement, avec son rythme un peu lent, entre film social (opposition entre l'architecte, bobo fini, et son voisin, prolo complet), comédie absurde et drame. Les réalisateurs s'appuient un peu trop sur leur situation de départ et sur leur fin inattendue, mais il faut reconnaître que leur film intrigue autant qu'il gêne, le tout avec une finesse qu'on retrouve assez souvent dans les films argentins (ceux qui nous parviennent, en tout cas, et il y en a de plus en plus). Daniel Araoz, dans le rôle du voisin perturbateur, est à la fois sympathique et inquiétant, et n'est pas pour rien dans la petite réussite de ce film légèrement frappé...
Le cinéma argentin nous réserve parfois des films originaux...Celui ci en est un puisqu'il est construit sur la construction d'une fenêtre ayant un vis à vis.... Il y a beaucoup de fantasmes dans ce film, certains sexuels, d'autres sociaux et un humour latent auquel il faut être très attentif, car du troisième voire quatrième degré...Opposition de caractères, le macho contre l'artiste, oppositions sociale, prolétariat contre bourgeoisie, les relations des personnages sont plutot truculentes et dévoyées...Bref ça respire la spontanéité sud américaine avec un portrait attachant et ironique d'une famille bourgeoise qui n'a d'autres soucis qu'une fenêtre innoportune...Les acteurs sont super et même si le rythme est un peu lent, je conseille, une fin inattendue....
Plusieurs bonnes idées, à commencer par le choix du décor, mais le film est trop long et manque parfois de nuance. Une expérience à tenter toutefois, quelques scènes savoureuses.
Film très simple sur le plan du scénario, mais qui dépeint avec force le sentiment d'invasion et la spirale infernale du mensonge et du refus de faire un effort de remise en question ! Très bien filmé, le voisin nous est attachant !