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Un visiteur
3,5
Publiée le 31 décembre 2016
Un film d'un cynisme terrifiant et qui porte un regard bien amer sur le passage des Américains à Naples en 1943, car les "libérateurs" n'y ont pas apporté que joie et bonne humeur alors que les Allemands qui venaient de partir n'y avaient pas laissé d'heureux souvenirs... mais des prisonniers que quelque mafieux tente de "revendre" à l'armée américaine !
En fait, La Peau est une revue ininterrompue d'horreurs toutes plus abominables les unes que les autres... comme nos fidèles soldats marocains qui combattaient pour la patrie -une chance pour la France- et qui étaient apparemment très friands des petits Napolitains (pas les gâteaux, les enfants...).
Ou bien le défilé tout aussi ininterrompu des soldats de l'oncle Sam pour aller tirer leur coup et choper la chtouille auprès des chères Napolitaines. Ou bien ce dîner exquis où est servi un drôle de poisson... ou alors la fin avec cet "accident" de la circulation !
La liste est longue comme le bras et enfonce le clou à chaque fois pour nous montrer la détresse et le déshonneur de ces Italiens perdus (et ces Italiennes) prêts à tout pour bouffer et survivre. Tout le monde en prend pour son grade : les Américains, les Italiens, les soldats, les civils...
Et le Capitaine Malaparte, dépité et désabusé nous sert de guide et de témoin dans ce musée des infamies, filmé comme un documentaire glauque et sinistre, cruel et en même temps très distancié. Pas de guimauve ici, seulement la froideur des faits qui étaient cachés, ceux dont on ne parle jamais pendant une "libération".
Cette froideur peut être un atout ou un défaut, c'est selon. Mais l'objectif est atteint : nous sommes choqués, éberlués et nous en rions presque, parfois. De dépit.
La Peau est un film provocateur qui rue dans les brancards et ne plaira pas à tout le monde, à déconseiller aux âmes sensibles. Mais il reste unique en son genre.
Un film qui ne déshonore pas le roman qu’il adapte. Le raccourci cinématographique a l’avantage de rendre plus percutante l’ironie de Malaparte. On perd par contre la charge visionnaire des descriptions des scènes les plus spectaculaires (qui sont souvent des réminiscences de morceaux classiques), on perd aussi la complexité du narrateur, dont, le moins que l’on puisse dire, le parcours a été bien « sinueux » (du parti fasciste, de la protection de Mussolini jusque dans les années de guerre, à guide officier des armées alliées en Italie…). La vision du personnage donnée par la réalisatrice dans les suppléments du DVD paraît bien simple et innocente… Les reconstitutions sont réussies, les ajouts restent dans l’esprit du roman, fait d’un mélange d’ironie et de compassion, de bouffonnerie, d’horreur et d’émerveillement. La sensibilité féminine apporte quelque chose à l’évocation de la prostitution, à celle du mâle italien aussi (tel qu’incarné par Mastroïanni). Le film ne gomme pas ce qui fait sans doute la grande faiblesse du livre : une vision finalement assez stéréotypée des américain (plein de bonne conscience et de naïveté), en miroir avec celle des américains sur les italiens, les latins et les européens en général.
Si le ton outrancier du film peu par moment déranger il n'en reste pas moins que La Peau est un film passionnant racontant sans pudeur l'arrivée des troupes alliées à Naples en 1943. De plus le casting est sublime, il faut voir La Peau comme une farce grinçante ou ni les vainqueurs ni les vaincus sortent grandi de cette terrible épreuve qu'est la guerre. La mise en scène de Liliana Carvi est élégante et nous offre quelques séquences très sanglantes voire violentes bien qu'aucun combat ne soit montré dans le film. A découvrir.
Le film décrit les évènements de la vie de Curzio Malparte, lors de la libération de l'Italie par les forces américaines. Il était officier à l'époque et devait aider les soldats américains à s'adapter à la vie italienne. On voit donc la vie de ces soldats, leurs relations avec les femmes (prostituées). Malaparte vit une petite aventure amoureuse avec une femme américaine, pilote d'avion.
Très beau film de Liliana Cavani. Belle réalisation, des bons dialogues dits par des acteurs excellents (Mastroianni, Lancaster). Mastroianni est vraiment très bon. Il y a quelques séquences inutiles mais l'ensemble est de bonne facture cinématographique.
Un beau film fort et puissant inspiré du fameux livre de Curzio Malaparte au sujet de la libération du sud de l' Italie par les armées américaines. Livre un peu scandale , provocateur et iconoclaste , car les américains n'y avaient pas toujours le beau rôle. Le film est très fidèle, mais dans une mise en scène un peu académique , un peu pesante. Liliana Cavani a d'ailleurs toujours un peu pêchée par son manque de génie dans la mise en scène. Les sujets sont scabreux, dérangeants , politiquement incorrects , mais tournés avec lenteur, sans style et de ce fait les films ont souvent mal vieillis.. Il y a quelques scènes cultes tirées du roman : le tank américain dépecé par des hordes de jeunes garçons, les jeunes filles qui vendent leur virginité aux soldats, les poils pubiens blonds vendus en touffes pour exciter le bon soldat américains.. Cela choquait à l'époque cela ne choque plus beaucoup aujourd'hui, et le film reste fade.. Cela reste un beau témoignage , mais prouve toute la difficulté d' adapter au cinéma un chef d'oeuvre de la littérature.
Dans une Italie de fin de guerre, appauvrie, insalubre, avec un peuple crevant de faim, les soldats américains profitent de la prostitution bradée. Il se dégage de ce film de 1981 une ambiance particulière, sale, les scènes gores et les dialogues crus abondent, et même des scènes de prostitution infantile sont suggérées, mais on n'est pas dans le glauque complet, parce il y a aussi l'engouement des soldats victorieux, leur légèreté, et leur joie assez malsaine de disposer d'une Italie soumise. La peau ramène autant à l'achat de la chair qu'aux horreurs de guerre avec des corps déchiquetés, mutilés... Le sexuel dans son côté sordide, et l'aspect viande. Une bonne restitution ici d'une misère prête à tout pour se maintenir en vie face à un oppresseur sans scrupules disposant d'un peuple à sa merci, d'autant plus que redevable.
A la libération de l'Italie tout se vend et s'achète les prisonniers, les enfants et la notoriété, un film provocateur et iconoclaste où tout le monde en prend pour son grade. La réalisation déroute par moment mais on ne s' ennui pas cependant a force de noircir le tableau on soupçonne comme une nostalgie fasciste.
Réalisatrice de renom, notamment pour "Portier de nuit" qui fit scandale lors de sa sortie en 74, Liliana Cavani a une réputation assez sulfureuse il faut dire. Et ce n'est pas "La Peau", sorti en 1981, qui viendra adoucir cette considération. Loin d'être un simple film de guerre, "La Peau" est un véritable ovni cinématographique dans lequel l'horreur côtoie l'amour, la comédie et le drame. L'histoire est tiré du roman autobiographique de Curzio Malaparte, écrivain italien qui fut aussi correspondant de guerre, et interprété dans le film par Marcello Mastroianni. Toutefois, loin de se concentrer uniquement sur le personnage de Malaparte, "La Peau" est avant tout un film sur les affres de la guerre et de ses conséquences tragiques. Ainsi, on a le droit à plusieurs scènes d'une horreur assez insoutenable, en passant par du comique pur et dur ou l'on rigole avec franchise, avant de retomber aussitôt dans le drame et le tragique. Alors que certains réalisateurs ne feraient de ce mélange de genres, qu'un gloubiboulga indigeste, Cavani parvient à rendre le tout crédible et à passer d'une émotion à une autre de manière extrêmement fluide. "La Peau" se distingue de par l'originalité de son traitement, porté de plus par un casting cinq étoiles composé de grandes figures de proue à l'instar de Mastroianni, évidemment, mais aussi de Burt Lancaster ou encore Claudia Cardinale. Un véritable ovni qui révolutionne en lui même le genre du film de guerre.