Un film qui peine à se trouver une identité, qui se veut original et décalé mais rente trop vite dans le carcan habituel des comédies classiques. Le postulat de départ était pourtant alléchant, tout comme le casting réunissant l’un des plus grands génies de l’humour (l’immense Steve Carell), ainsi que pas mal de grands noms du cinéma (Kevin Bacon, Julianne Moore, Ryan Gosling, Emma Stone, Marisa Tomei …). D’ailleurs la première demi-heure de film semblait prometteuse, on imaginait assez facilement tout le potentiel comique d’un Steve Carell looser, coaché et changé du tout au tout par un Ryan Gosling, plus sexy et séducteur que jamais (c’est pas moi qui l’ai dit, mais les femmes présentes dans la salle). Malheureusement, les gags sont assez creux et ne font pas vraiment rire, les histoires, trop nombreuses et confuses, se mélangent et font perdre le fil aux spectateurs. De plus, le tout souffre de pas mal de longueurs, il est rare de regretter qu’un film ne dure pas 1h30, mais là, clairement, c’est le cas…2h c’est vraiment trop long pour une comédie de ce genre. En bref, on ne retiendra qu’une réplique savoureuse sur les abdos « photoshop » de Gosling, et une presque scène finale de bagarre générale où toutes les situations se regroupent, dans un cafouillage total relativement jouissif.
Au final, une comédie dans laquelle Steve Carell ne fait pas du Steve Carell. A la manière de Jim Carrey dans certains de ses films, il choisit de jouer avec davantage de sensibilité et d’émotion qu’à l’accoutumé, au risque de perdre une partie de son génie comique. Dommage, car même s’il s’avère très juste dans ce rôle, il fait de cette comédie aux apparences loufoques, un film classique où l’on rit assez peu…malgré ce que l’on pouvait espèrer.
Auteur du livre "Guide de Survie du Cinéphile Amateur" (sortie janvier 2019)