Shark 3d est le dernier film de David R. Ellis, et on ne peut malheureusement pas dire qu’il termine en beauté. Ce film est en effet pas terrible du tout, et même s’il y a bien pire dans le registre requin, ce métrage ne concurrence pas du tout le récent Bait 3d par exemple.
Coté casting déjà on est sur du très moyen. Les acteurs en effet sont loin de s’avérer très convaincants, en tout cas pas suffisamment pour apporter de la consistance au film. Le souci tient certes aux interprètes, qui en dehors peut-être d’un Chris Carmack assez inquiétant en beau gosse psychopathe ne sont pas terrible, mais surtout aux rôles. Honnêtement voir Milligan, étudiant en médecine ne même pas pratiquer un massage cardiaque à un type qui ne respire plus, ça tue direct la crédibilité du personnage. Voir un autre acteur se sacrifier sans aucune raison, comme ça, parce qu’il a dû se dire que s’était bien de se faire bouffer, c’est juste hallucinant de n’importe quoi. Bref, même si les acteurs avaient donné leur mieux je doute que ça aurait donné quelque chose de percutant.
Le scénario est malheureusement foncièrement handicapé de ce point de vue. Les incohérences crasses des personnages correspondent aux incohérences crasses des situations. Les eaux sont pleines de requins mais tout le monde est toujours en train de faire trempette, les méchants ont les raisons les plus absurdes du monde d’être méchant, et puis bonjour les gros poncifs. Le méchant discute ainsi dix minutes histoire que tu puisses te libérer par exemple. Non, honnêtement si l’on ajoute à cela une histoire manquant sérieusement d’enjeu et se concluant faiblement, Shark 3d, qui manque en plus beaucoup de second degré ne vaut pas grand-chose. Son rythme est heureusement correct, quelques attaques sont réussis, mais bon, faut pas s’attendre à du bien prenant.
La réalisation est d’ailleurs assez peu probante. C’est bourré d’effets de style discutables (les accélérations des filles en bikinis par exemple je n’ai pas compris), on sent qu’Ellis veut exploiter la 3d ce qui nous gratifie de trucs assez mauvais (le requin qui te fait un sourire frontal, c’est plus ridicule qu’effrayant) et finalement en dehors d’une ou deux attaques spectaculaires, et de quelques moments bien fichu (le premier rescapé !) on ne peut pas dire qu’Ellis termine sur une bien bonne note. C’est encore le cas des décors de bayous, bien mal utilisé, et de la photographie, plus clinquante qu’autre chose. Ellis aurait mieux fait avec ses décors de se détourner du style Piranha 3d et consort pour virer vers un métrage visuellement plus âpre. De même Shark 3d n’est pas franchement horrifique. Quelques scènes un peu sanglantes sont toutefois moins spectaculaires que dans les Dents de la mer (même le 4 qui proposait une première attaque puissante), et les requins ne profitent pas du budget. C’est assez terrible mais entre Peur Bleue et ce film j’ai le sentiment que les gros budgets ne profitent pas aux requins en image de synthèse, qui sont bien peu crédibles. Jaws et autre requins robotisés ont encore de beaux jours devant eux, car là, à part peut-être les squaletet, les autres requins ne sont pas terribles. Enfin la bande son ne présente aucun intérêt particulier.
En clair Shark 3d est un petit film dispensable dans le registre requin. J’aime pourtant bien le genre en général, mais faut avouer que là c’est assez médiocre. Bon, on n’est pas au niveau de ridicule d’un Shark Attack 3 par exemple, mais, malgré son budget, ce film ne parviendra pas à détrôner les références du genre. Par ailleurs beaucoup moins fun que Peur Bleue, il ne s’imposera guère davantage sur ce registre plus second degré. 1.5.