Avis : Les Garçons et Guillaume, à table ! - Page 8

Pour sa première réalisation, Guillaume Gallienne adapte son propre spectacle et se met ainsi en scène d'une telle manière qui nous semble tellement sincère et qui ne tombe jamais dans le narcissisme qu'on ne peut qu'approuver cette "mise à nue" d'un homme qui doit apprendre à accepter son hétérosexualité alors que tout le monde le prend pour une fille (d'où le titre) et pour un homosexuel. Sans jamais verser dans la complaisance, Gallienne surprend et livre un film d'un genre assez nouveau dans lequel on ne voit jamais rien venir. Le rire se mêle ainsi aux larmes (notamment lors d'une très belle déclaration d'amour à sa mère) tandis que l'auteur/acteur/réalisateur revient sur les moments importants de sa vie qui l'ont mené là où il est aujourd'hui avec humour et finesse. Si le sujet n'est à priori pas très intéressant, il se révèle surprenant par la manière dont il est traité et même si certains moments sont plus faibles que d'autres, Guillaume Gallienne réussit ici un défi assez difficile et s'en tire avec les honneurs, jouant à merveille son propre rôle et celui de sa mère. Et puis on ne boudera pas la bande-originale qui utilise merveilleusement "Don't Leave me now" de Supertramp.

Il était une fois un (longtemps) benjamin d'une fratrie de 3 garçons (le dernier-né n'est pas en cause, plus jeune de 9 ans/lui, le récit ne l'évoque même pas) qui se rêvait en princesse. Une vraie, Sissi, devenue impératrice d'Autriche. Tant qu'à faire ! D'ailleurs, le jeune G. a du sang bleu (sa mère, Mellita, est issue d'une famille de la bonne noblesse russo-géorgienne). Bien différent de ses aînés, à l'image, eux, du père, très sportif, Guillaume, entretenu dans cette illusion par sa mère adorée, s'est donc construit en fille. Délicat, rêveur, intello volontiers, allant jusqu'à parler haut perché comme Mellita (abusant tout le monde, au téléphone par exemple), s'habillant au féminin (avec les moyens du bord), il est moqué par son entourage masculin (et même un peu plus, en pension pour garçons - les choses s'arrangeant cependant quand il va dans un internat mixte anglais), et sa préciosité semble lui assurer un avenir d'homosexuel - opinion générale. Mais les choses ne sont pas aussi simples !
Guillaume Gallienne fait le pitre à l'écran, comme déjà sur scène - mettant d'ailleurs la mouture initiale de cette singulière présentation de soi en perspective dans ce premier film : "Les Garçons et Guillaume, à table !". Mais sous le clown apparaissent en permanence les fêlures, voire les souffrances, d'un être hors-norme. Et l'on admire l'excellent comédien, autant que le conteur - tout en nuances.
Le ton est original, le point de vue inédit. Il y a des passages piquants, tordants, émouvants. Et de façon générale, une étude de milieu (la grande bourgeoisie) tendrement féroce - très réussie (y compris alors, voire surtout, dans le rendu des dialogues). Mais d'autres saynètes sont nettement moins bien venues, et même consternantes (le point d'orgue à cet égard étant le duo avec Diane Kruger, dans un centre de remise en forme de Bavière.. d'une lourdinguerie d'anthologie). L'exercice de style échappe au nombrilisme grâce à la distance mise par l'auteur/acteur, qui joue en double : son propre rôle à tous les âges (ce qui "passe" bien, car à 40 ans passés, GG a une allure lunaire très juvénile encore), et sa mère-modèle - jubilatoire ! En revanche, ces "Confessions", Guillaume Gallienne arrive-t-il à les rendre cinématographiques ? La mise en scène manque, elle, d'invention, quand le fond du propos est si atypique.
Si GG tente à nouveau la réalisation, il lui faudra affiner, et étoffer - mais ce premier essai est encourageant, assurément.

Le film alterne des scènes de narration, et les scènes de vie. Des allées et retours qui rendent bien chaotiques la comédie. Les scènes de narration se passent sur une scène de théatre, ces scènes filmées ne sont pas réussies et servent uniquement à montrer que le jeune homme est devenu comédien. Le film ne manque pas d’humour, de dialogues aiguisés, de moments drôles et décalés. Mais cette enfilade de sketchs est brouillon et parfois longue. La comédie ne m’a pas emballée. La campagne faite autour du film avant sa sortie, les critiques lues ici ou la ("Guillaume Gallienne touche au génie" "l’un des films grand public les plus désopilants de l’année"" Sur la scène du théâtre, c’était un sommet de rigolade. Au cinéma, c’est l’Annapurna, plus toute la cordillère des Andes"….) sont délirantes et doivent y être pour quelque chose dans ma déception. La franche poilade annoncée n’est pas au rdv. L’acteur réalisateur décrit le monde bourgeois dans lequel il a évolué, sujet largement abordé par d’autres. L’homophobie, ou la construction identitaire, les codes…et autres sont abordés car c’est l’histoire personnelle de l’acteur. La description du monde gay décrit est caricatural (la boite de nuit …).

On ne peut pas reprocher à l’acteur de ne pas être bien dans ses deux rôles. Aussi bon quand il joue son propre rôle que dans celui de sa mère. Il a de vrais talents, il est sympatoche, drôle, intelligent…

Les Garçons et Guillaume, à table ! font visiblement l’unanimité, donc n’hésitez pas à aller le voir. Ce n’est pas non plus un ratage. Les Garçons et Guillaume, à table ! semble sincère. Au vue du sujet traité, on aurait pu aller droit à la cata. Cette critique n’étant qu’un avis personnel, je suis passée à côté.

Genial, drole, fin... à voir et à revoir.
Acteur encore peu connue, certainement dans la veine de Lucchini dans son jeu mais tres accessible.
On ne s'nnuie pas du tout. j'ai envie de dire: Ah sa faisait longtemps...

Un OVNI cinématographique : original, émouvant, intelligent, drôle, dans le fond et la forme. Ce film et son auteur / acteur principal mérite les très bonnes critiques dont il fait l'objet. A ne rater sous aucun prétexte!

L'horreur...d'un ennui mortel....et pourtant je suis très bon public !!! Fuyez ce film à tout prix c'est d'ailleurs ce que j'ai fait à la moitié du film...

Il faut tout d'abord admirer la prestation de Guillaume Gallienne, scénariste, réalisateur et assumant deux rôles dans cette comédie. J'avoue avoir été bluffée dans la mesure où je n'aime guère les comédies que je ne trouve pas drôles en général et là j'ai RI, chose qui ne m'arrive jamais (ou très rarement). J'ai été prise par ce jeune homme qui fait tout pour plaire à sa mère qu'il admire au point de vouloir lui ressembler en endossant le rôle d'une fille. A travers sa jeunesse, il se met dans des situations à la fois drôles et pathétiques. Un peu de soleil dans cet hiver précoce !

Depuis un peu plus de 10 ans, Guillaume Gallienne traverse le cinéma français avec un extraordinaire talent, son jeu si particulier en faisant un second rôle de choix des comédies françaises de "Jet Set " à "Fanfan la tulipe" en passant par le dernier "Astérix". C’était oublier un peu vite que derrière cette façade fantaisiste se cachait, également, un pensionnaire de la Comédie Française et un auteur exigeant. Pour son premier passage derrière la caméra, Gallienne a choisi (comme Maïwenn avant lui) d’adapter son spectacle où il déballait son histoire familiale et, plus précisément, sa relation pour le moins particulière avec sa mère, persuadée qu’il est homosexuel… au point qu’il se persuadera lui-même d’être une fille. Un sacré passif, propice aux séances chez le psy, que l’acteur traite avec légèreté et une pointe de vénération pour sa mère qui, malgré son caractère peu démonstratif et des propos souvent blessants (dont le fameux "Les garçons et Guillaume, à table !"), est dépeinte comme une icône. Seule l’explication finale dans la cuisine, entre cette mère enfermée de sa certitude et ce fils assumant son hétérosexualité, la fait tomber de son piédestal… mais c’est pour mieux lui déclarer, par la suite, un amour intact malgré l’incompréhension. Ce portrait presque idéalisé permet au film d’éviter le piège du "règlement de compte" dans lequel Maïwenn avait volontairement choisi de tomber avec "Pardonnez-moi". On ne s’étonnera pas, dès lors, que Gallienne ait refusé de confier ce rôle sacré à une actrice et qu’il ait fait le choix d’interpréter, à la fois, son propre rôle (où il se montre magnifique de candeur et brille par ses ruptures de rythme) et celui de sa mère. Et c’est peu dire qu’il se montre confondant de justesse et époustouflant de crédibilité dans ce second rôle… au point qu’on n’a jamais l’impression de se trouver face à un acteur travesti. Cette interprétation phénoménale (et césarisée à juste titre) a, cependant, un revers : celui d’éclipser un peu les seconds rôles. Ainsi, le père (joué par André Marcon) est expédié en deux scènes et les deux frères (Renaud Cestre et Pierre Derenne) tiennent plus du subliminal alors que leur rôle aurait pu être intéressant dans le quiproquo planant sur l’orientation sexuelle du petit dernier de la famille. Quant aux autres personnages, ils n’apparaissent pas assez à l’écran pour retenir l’attention, à part, peut-être, Diane Kruger dans un rôle caricatural mais amusant. L’interprétation de Gallienne est, donc, sans surprise, l’atout majeur du film mais, plus surprenant, son sens de la mise en scène brille par son originalité. En effet, le néo-réalisateur use d’effets de mise en scène intéressants (la vue subjective, les trois fils joués par des adultes même lorsqu’ils sont enfants…) et surprend par la pertinence de ses choix musicaux (dont l’excellente reprise de "Vous les femmes" par Arno). Mais surtout, Gallienne s’amuse à brouiller les cartes en naviguant entre réalité et onirisme (les apparitions impromptues de la mère sont souvent savoureuses) mais, également, entre film d’auteur (ce qui rappelle constamment les plans de l’acteur déclamant son texte sur scène) et comédie. A ce titre, mise à part une ou des scènes plus burlesques (le soin en cure thermal, la tentative de rapport gay…) qui font un peu bourgeois qui veut s’encanailler, l’humour du film est d’une grande finesse et peut s’appuyer sur des dialogues tout en décalage. Ce ton si particulier correspond parfaitement à l’image de Guillaume Gallienne mais colle, également, au film une étiquette "rive gauche". Il faut dire qu’on gravite dans un univers très bourgeois où la mère n’a pas besoin de travailler, où l’on envoie les enfants dans des universités étrangères et ou on consulte le psy comme va chez le coiffeur. Cet univers très "bourgeoisie parisienne" est renforcé par le sujet du film, très autocentré sur son auteur et ses problèmes existentiels, et par son rythme parfois incertain (surtout lors de certaines séquences étirées au-delà du raisonnable). "Les garçons et Guillaume, à table ! " n’en demeure pas moins une œuvre d’une formidable originalité qui a réussi à éviter le piège de l’austérité auteuriste en insufflant une fantaisie bienveillante et salvatrice à un sujet pas forcément propice à un tel traitement. Pour autant, et malgré le succès critique (voir la presse et la pluie de césars) et (plus surprenant) public du film, je n’irai pas jusqu’à dire qu’on est devant le chef d’oeuvre de l’année, ne serait-ce qu’en raison des limites que suppose un tel sujet.

Cela arrive : c'est après être sorti de la salle que l'on apprécie le plus « Les Garçons et Guillaume, à table ! » qui, mine de rien, présente pas mal d'atouts, surtout pour un premier film. D'abord, Guillaume Gallienne évite d'emblée le piège du théâtre filmé en nous plongeant « réellement » dans ce qui a été son quotidien durant des années, ne revenant à la scène que rarement. De plus, alors que l'œuvre aurait vite pu souffrir de nombrilisme tant l'acteur-réalisateur ne parle que de lui et de sa famille, cela n'est presque pas le cas, celui-ci évitant élégamment tout aspect prétentieux ou narcissique, ne cachant jamais certains aspects irritants de sa personnalité. Et puis il n'y a pas à dire : Gallienne est un super acteur, s'interprétant aussi bien lui que sa mère. Malgré tout, j'avoue que j'ai parfois vraiment eu du mal (au point de songer à à enlever une étoile), le film se compromettant à plusieurs reprises dans une lourdeur proche de la vulgarité, notamment dans une seconde partie perdant parfois toute subtilité et analyse. C'est d'autant plus dommage que sans nous concerner directement, cette réflexion sur l'identité est souvent pertinente, voire touchante, notamment à travers une voix-off de belle facture. Et si le résultat n'est pas aussi drôle qu'espéré, voire légèrement agaçant, Guillaume Gallienne a signé une œuvre qui lui ressemble, un one-(wo)man show qui n'en est pas vraiment un, et surtout l'histoire d'un homme aussi talentueux qu'attachant : plutôt prometteur.

Un film écrit hors des sentiers battus, entre farce, autobiographie, fable moderne et comédie... Guillaume Gallienne se met en scène et filme sa vie avec une étonnante vitalité. Le résultat est un pur bijou de comédie, enlevé, profond, parfois grave, mais toujours d'une incroyable légèreté. Pétillant et drôle, "Les garçons et Guillaume, à table" emporte tous les suffrages et plonge les spectateurs dans un grand bain d'humanité. Inclassable et irrésistible. Une grande réussite couronné par un César mérité.

Les garçons et Guillaume à table !...Le buzz a commencé pendant le festival de Cannes et s’est amplifié jusqu’à maintenant, faisant du premier long métrage de Guillaume Gallienne «la comédie» de l’année avant même que le film ne sorte.
C’est en effet une comédie, l’adaptation de son one-man-show, autobiographique, dans lequel il interprète son propre rôle et celui de sa mère. C’est une chronique de ses années d’adolescence, quand toute sa famille (et sa mère en tête) est persuadée que Guillaume est homosexuel. Guillaume aussi d’ailleurs ! Il pense même être une fille ! La question ne se pose même pas tant elle est évidente. Pourtant les choses ne sont pas si simples et les bouleversements vont être nombreux.
Le personnage le plus intéressant reste bizarrement celui de la mère. J’attends avec impatience que Guillaume Gallienne utilise cette figure, tout droit issue du pire cauchemar de Chatilliez, pour en faire un film. Sinon ça reste plaisant à voir parce que l’on adore ce comédien hors normes, c’est tendre, émouvant parfois, mais malheureusement insuffisant pour le vieux routard que je suis.
La voix off, venant sans doute de la pièce de théâtre est trop littéraire pour coller aux images, et cela met une distance entre l’écran et nous. Les passages sur scène, vestiges encore du one-man-show sont inutiles. On sait que Gallienne vient du théâtre, et donc il est inutile d’en remettre une couche.
L’humour est là, mais souvent «gentil» alors que les circonstances étaient propices à des saillies incorrectes qui n’arrivent pas. On sent comme une gêne, comme s’il n’avait pas eu le courage de pousser le bouchon là où il fallait...à mon goût.
Conclusion, c’est pas mal, ce n’est pas LA comédie de l’année, ça ne révolutionne rien, ça se regarde sans peine, mais franchement après ce tumulte médiatique depuis six moi, je m’attendais à beaucoup mieux.

Excellent montage qui donne du rythme. Excellent texte. Excellent acteur.
À voir. Un film qui faut du bien et fait réfléchir.

L'OVNI du moment.
Magnifique. Incongru. Personnel. Impudique et pudique.
Du grand art.

Déjà un classique.

"Les Garçons et Guillaume, à table !" est sûrement le film français qui a fait le plus parler de lui en 2013, récoltant pas moins de 5 Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur acteur pour Guillaume Gallienne. Guillaume Gallienne, parlons en d'ailleurs de ce jeune acteur issu de la Comédie française. Il adapte ici au cinéma sa propre pièce de théâtre qu'il a lui même écrit. Pour ce film, il est donc scénariste, acteur (où il joue Guillaume, le personnage principal, et la mère de Guillaume) et réalisateur. Et quoi que l'on pense du film, que l'on accroche ou pas, qu'on affirme que ses récompenses sont méritées ou pas, il y a bien une chose sur laquelle on doit (ou du moins devrait) être tous d'accord : le talent de Guillaume Gallienne. Pas forcément un talent de mise en scène, ni un talent scénaristique, mais un évident talent pour la comédie. Dans son film, le jeune homme y est absolument épatant. Déjà dans le rôle principal, mais en plus dans celui de la mère. C'est littéralement stupéfiant de voir à quel point il est parvenu à interpréter deux personnages différents avec une telle aisance mais surtout avec un tel brio. C'est limite si on n'en viendrait pas à se dire que ce sont deux acteurs différents (tous les deux très bons) qui jouent le fils et la mère. Mais non, c'est M. Gallienne qui se charge de tout et franchement, son César du meilleur acteur est entièrement mérité. Forcément, à côté de cela, les autres personnages paraissent bien fades, ils sont tout simplement invisibles car pas assez développés. De plus, ce film a beau être une comédie, on ne rit pas tant que ça même si certaines scènes fonctionnent plutôt bien. Ce qui est intéressant, c'est surtout le sujet du film : un garçon qui se croit homosexuel car tout le monde le prend pour un homosexuel. C'est assez original et même presque courageux de traiter d'un tel sujet, peu de films en font autant. Au final, "Les Garçons et Guillaume, à table !" est une bonne comédie même si elle n'est pas extrêmement drôle mais elle marque surtout par le talent de son créateur et par le sujet traité.

Film drôle et surtout d'une grande sensibilité. Comment sait on ce que l'on est ? Ce que l'on veut ? Comment identifier ses peurs puis y échapper ? Bref, tout simplement, comment trouver SA place dans la famille, avec les autres. Le jeu de tous est excellent. Film magnifique