Les nouveaux monstres, réalisé en 1978 par le trio infernal du cinéma italien composé de Ettore Scola, Dino Risi et Mario Monicelli est la triste suite du classique Les Monstres, shooté lui en 1963.
Les nouveaux monstres, c'est 12 sketches censés nous décrire une Italie au bord du chaos. Les réalisateurs s'en prennent à l’Église, au sexisme et à la crise économique. Sur la papier, le film fait vraiment envie. En tant que grand admirateur des comédies italiennes et carrément fan de Risi, Scola et Monicelli, je m'attendais à des sketches vraiment caustiques et politiquement incorrects. Que nenni monseigneur! Les nouveaux monstres, c'est une accumulation de scénettes inoffensives et ringardes, qui plus est interprétées par des acteurs en totale roue libre. Et quels acteurs! On ne parle pas ici de Frédéric Diefenthal, Samuel Le Bihan ou Pascal Elbé, non, il s'agit quand même de Vittorio Gassman, Uga Tognazzi et Alberto Sordi. Soit les comédiens les plus marquants, les plus doués et les plus drôles de leur génération. C'est avec tristesse que j'ai regardé mes chéris sombrer dans le sur-jeu et la banalité.
Tout le monde semble s'amuser comme des petits foufous dans ce film. Les mecs devaient bien se marrer: "Ho Vittorio! La soutane te va à ravir! Toi le mec le plus anticlérical que je connaisse, tu vas jouer un archevêque hahahah". C'est comme se retrouver dans une soirée avec des gens qu'on ne connaît pas et que l'ambiance est à la private joke. On se sent bien seul.
J'entends déjà les défenseurs de ce film me dire que je n'ai rien pané, que justement, tout ceci n'est qu'une farce, de la commedia dell'arte, et que le sur-jeu est une forme de dénonciation dans le sens ou celui ci permet de critiquer les travers de la société italienne par le biais de la caricature. Soit. Mais Les nouveaux monstres, c'est plein de bonnes intentions, dans le fond, je suis d'accord avec eux, mais bordel, le film est difficilement regardable aujourd'hui. Jean Dujardin et Gilles Lellouche se sont inspirés de ce film pour leur film à sketches Les Infidèles. Je n'aurais jamais pensé pouvoir dire ça un jour, mais le film de Jeannot et Gillou est bien mieux que celui de Risi, Scola et Monicelli. Un jour sombre dans la vie du cinéphage.
Quand on parle de commedia dell'arte, on parle forcément d'improvisation, et la plupart des sketches du film ont été improvisés. Normalement, on devrait dire que les mecs sont vraiment balèzes d'avoir improvisé sur un film. Mais là, on va dire que...,Bah ça se voit putain! Vous avez pas bossé les gars! Bande d'escrocs!
Ce qui me donne l'idée d'une petite morale pour la fin de mon article, à savoir: Les acteurs connus tout comme les comédiens débutants, doivent à chaque fois se sortit les doigts du cul pour nous en mettre plein les dents.
Arrivederci.