Elephant man est un film culte réalisé par David Lynch en 1980 et volontairement retranscrit en noir et blanc pour apporter une ambiance particulière à l’atmosphère de ce film. En effet, ce film retrace l’histoire d’un Anglais John Merrick qui, en Angleterre à la fin du XIXe siècle qui attire l’attention d’un chirurgien du fait de son extraordinaire difforme, traité comme une « bête de foire » dans un cirque ou il est régulièrement battu. Cette histoire tiré de faits réels nous est racontée avec une telle force et un tel engagement qu’aimer ce film n’est qu’une simple formalité. La façon de filmer est admirable notamment le fait que durant les trente premières minutes, David Lynch nous parle de son aspect sans le montrer, car il est bien connu que moins l’on montre la chose, mieux c’est. Que ce soit dans « Les Dents de la mer » et dans le cinéma d’horreur avec également « Les Critters » ou dans le cinéma fantastique avec « E.T » et son début ou Steven Spielberg le décrit à travers Drew Barrymore enfant, sans qu’on le voit pour autant dès le départ. Ici, c’est un drame et ça marche aussi à merveille. Le casting est bluffant, notamment John Hurt (BAFTA du meilleur acteur pour ce rôle) interprétant John Merrick, l’homme éléphant lui apportant l’intelligence raffiné dont il dispose et le côté humain unique que revendique John Merrick à la fin du film. Quand à l’acteur principal, Anthony Hopkins (Hannibal, Le Silence des Agneaux, Le Rite) plus habitué pour ces rôles d’étranges homme solitaire que ce soit en cannibale connu de tous ou en père religieux, ici il interprète le chirurgien Frederick Treves, d’ailleurs pour information bien que ce personnage soit assez charismatique et bien développer, je n’ai même pas remarqué qu’il s’agissait d’Anthony Hopkins, honte à moi-même si dans ce film il semble méconnaissable ! Des références à Roméo et Juliette et quelques inspirations à « Freaks, la monstrueuse parade », de Tod Browning, Elephant Man est vraiment un film unique. L’on remarque également que les scènes demeurent très efficaces et riche en émotion notamment lorsque Frederick Treves présente John Merrick à sa femme et que celui-ci lui parle de sa mère « normale ». Ce film très « professionnel » a aussi reçu le césar du meilleur film étranger, le prix du meilleur film au festival du film fantastique Avoriaz, huit nominations aux oscars, quatre nominations au Golden Globes (meilleur réalisateur, meilleur drame, meilleur scénario, et meilleur acteur pour John Hurt). Néanmoins la fin est prévisible mais on lui pardonne pour l’émotion qu’elle procure chez le spectateur, de plus aucune transition n’est faite entre chaque scène mais tourner comme un film noir et blanc, cela ne choque pas du tout, ce n’est qu’une simple remarque. Tourner avec un budget de 5 millions de dollars il fit un carton réunissant près de 2 500 000 spectateurs en France lors de sa sortie. Une bande son travaillé, une mise en scène soignée, une leçon d’humaniste et de poésie, Elephant Man est un film touchant, culte, efficace, beau, bouleversant, un classique que tout cinéphile se doit d’avoir vu !