Après Mulholland Drive, Blue Velvet et Lost Highway ( la première saison de Twin Peaks ) Elephant Man est ma quatrième excursion dans l'univers de son auteur, le très grand David Lynch. Au premier abord la morale peut semblé quelques peu facile mais en fin de compte le sujet est encore d'actualité, les choses n'ont pas tant que cela bougé et l'apparence physique prime bien plus que la bonté intérieure, ce que je dis peut paraître un peu naïf, certes, mais malheureusement c'est le constat que je fais ... Pour en revenir à ce long métrage, il y'a bien longtemps que je n'ai pas été ému aux larmes comme ce fut le cas ici ! Pourtant Lynch n'en fait pas des caisses, au contraire le fond est sobre, on ne tombe pas dans les simagrées le tout est plein de justesse et la sensibilité n'en est qu'accrut. Les comédiens sont hors pairs, en premier lieu Anthony Hopkins et John Hurt qui trouvent tout deux des rôles phares dans leurs carrières respective. Les seconds couteaux sont géniaux également que ce soit John Gielgud, Anne Bancroft, Wendy Hiller, Freddie Jones, Dexter Fletcher, Kenny Baker ... Chacun contribue à la réussite de ce long métrage, loin d’être dépourvu de rimes, à l'atmosphère si particulière et dont l’envoûtement ne m'a pas quitté durant les deux heures du film. Des séquences fortes en intensité, parfois insoutenable tant la cruauté qui est réservé à John Merrick est abominable, le summum étant lorsque Bytes l'enferme dans la cage avec les singes. Le final est poignant,
les derniers instants et joies de John avant que celui-ci ne décide de mettre un terme à sa vie en s'endormant comme le petit garçon sur la peinture accroché à sa chambre le tout avec la merveilleuse musique de Samuel Barber, Adagio pour Cordes, le même morceau utilisé dans Platoon lors de la mort d'Elias.
Elephant Man est un film merveilleux, bouleversant et captivant de bout en bout, un véritable choc artistique, métaphysique ( les dernières images ), et au fond plein d'humanité ...
" On ne saurait surestimer l'imbécillité générale. "
Charles Bukowski.