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Caine78
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2,0
Publiée le 30 septembre 2010
On attend toujours énormément de Sacha Guitry, sans doute trop parfois. La preuve avec ce "Mon père avait raison" jouissant pourtant d'une fort bonne réputation mais qui s'avère hélas quelque peu décevant à regarder. Car ne nous leurrons pas : ce sont ni plus ni moins que 90 minutes de théâtre filmé qui nous sont proposées ici, qui plus est de manière assez plate par un Guitry que l'on a connu plus inventif. Reste bien entendu les dialogues, souvent savoureux, et une interprétation une nouvelle fois hors-pair, Sacha Guitry en tête d'ailleurs. Bref, voila un film ma foi assez pauvre techniquement (pour ne pas dire sans intérêt aucun de ce point de vue là!), mais toutefois suffisamment bien écrit et pertinent pour demeurer honnête du début à la fin. A voir pour sa culture personnelle...
On est ici réellement dans le théâtre (bien) filmé avec une caméra assez paresseuse. Le film adapté d'une pièce de l'auteur de 1919 vaut surtout par le jeu de Sacha Guitry dont l'aisance est proprement stupéfiante, à tel point que le reste de la distribution semble écrasé. Le scénario est constitué d'une série de dialogues dont les propos sont intéressants pourvu que l'on partage l'épicurisme de Guitry, mais ont tendance à tirer à longueur.
Il y a eu deux Sacha Guitry cinéaste : le novateur qui a inventé le générique parlé, qui a été le premier a utiliser de manière magistrale la voix-off ("Le Roman d'un tricheur" en est le plus prodigieux exemple !!!) et puis celui qui a eu tendance à oublier d'oublier qu'il était un homme de théâtre et qui donc nous a servi du théâtre filmé. "Mon père avait raison", qui est bien évidemment adapté d'une pièce de théâtre du géant Guitry, a le droit à la réalisation du second Guitry. Donc l'intérêt de l'ensemble ne s'appuie nullement donc sur la mise en scène mais le jeu des acteurs (dont la troisième Madame Guitry, la plus belle de toutes ses épouses, Jacqueline Delubac, pétillante et fraîche !!!) et surtout sur les dialogues desquels on ne peut que savourer certaines répliques sur les femmes ("Je crois que les femmes sont faites pour être mariées... et que les hommes sont faits pour être célibataires. C'est de là que vient tout le mal !" ou encore "... les femmes n'ont pas d'âge... elles sont jeunes... ou elles sont vieilles!... Quand elles sont jeunes, elles nous trompent... quand elles sont vieilles, elles ne veulent pas être trompées !" !!!). Il vaut mieux regarder ce film plus comme un festival Guitry que comme une oeuvre cinématographique ; si on accepte de faire cela, on passe un agréable moment.
Porté par la virtuosité des dialogues et ode à la vie, " mon père avait raison" (1936) est un des titres que je préfère de Sacha Guitry.
Au travers de dialogues entre le cinéaste et son père puis avec son fils, Guitry évoque avec amusement les différences de tempéraments entre les sexes, la part de risque que présente l'union entre deux êtres, mais la joie de vivre, la bonne humeur est toujours présente dans cette exposition existentielle.
Certes, la fixité des plans chez Guitry est sans nul doute un défaut, mais avec un tel brio dans les dialogues (Audiard dans un autre registre est comparable dans son statut de dialoguiste de premier plan du cinéma français) , on ne boudera surtout pas son plaisir.
Comme souvent, il s’agit de l’adaptation de sa pièce éponyme (1919) avec beaucoup de plans fixes et des champs-contrechamps. A travers 2 hommes, Charles Bellanger (Sacha Guitry), 50 ans, qui a décidé d’élever seul, son fils Maurice (30 ans) après le départ de sa femme, Germaine, pour un autre homme, au Brésil, alors que Maurice avait 10 ans, Guitry traite, avec des dialogues brillants et enlevés, dans un style qui lui est propre, du mensonge, du sentiment amoureux (Maurice a été marqué par le départ de sa mère) et de l’expérience de la vie (d’où le titre). Pour une fois, Jacqueline Delubac n'est pas, sentimentalement, avec Sacha Guitry-Charles Bellanger mais avec son fils, Maurice.
Mon père avait raison, ou les enseignements et conseils prodigués de père en fils sur la vie, les femmes, le mariage...Ce n'est sans doute pas la meilleure pièce de Sacha Guitry ni même son meilleur théatre filmé (et d'ailleurs, sur un plan technique, les comédiens sont mal sonorisés lorsqu'ils parlent de dos ou hors champ). A travers un sujet des plus simples, dénué de ressorts comiques ou complexité dramatique, l'auteur énonce volontiers quelques formules et aphorismes misogyniques...mais tellement spirituels. Et le ton n'est pas sans amertume parfois, voire désenchantement, car le sieur Charles Bellanger (Sacha Guitry), quitté par sa femme pour un amant quelconque y tient des propos, lorsque l'épouse prétend reprendre sa place après vingt ans d'absence (courte et subalterne péripétie) assez discourtois et vindicatifs à l'endroit de la fautive. Car, il va de soi que les femmes sont menteuses et infidèles par nature...Ce qui n'empêche pas l'auteur, comme souvent, de finir par un éloge de l'amour. Dans cette comédie, où de façon inattendue, Guitry fait jouer à Jacqueline Delubac -son épouse à la ville- le rôle épisodique de la maitresse de son fils, on mesure certaines faiblesses du sujet dans le peu de personnalité dont font preuve les interlocuteurs du personnage principal. En définitive, c'est le premier acte de la pièce et la conversation avec Bellanger père -le comédien Gaston Dubosc qui, né en 1861 tout de même, a l'âge du rôle- qui donne le plus de sens et de fantaisie au sujet.
Ce film, qui était en 1919 une pièce de théâtre de Sacha Guitry, fit les délices du public bourgeois dans la trouble période d'avant-guerre. Mon père avait raison déplaît généralement aux théoriciens du cinéma, aux amateurs d'esthétique et aux puristes de la forme. Cela est tout à fait compréhensible: l'espace est le même, l'écoulement du temps ne peut se saisir que par l'intermédiaire des dialogues et des visages dont l'expression est moyennement travaillée, le noir et blanc est convenu et la trame oscille entre badinage, mensonge et l'histoire d'une famille brisée comme il y en a tant. Malgré tout, on aurait tort d'arrêter l'analyse ici car on risquerait de passer à côté d'un véritable bijou d'intelligence. En effet, au-delà de la faiblesse plastique indéniable, Mon père avait raison est une méditation très profonde sur la vieillesse, le bonheur, l'amour, l'amitié, les femmes et, plus fondamentalement, la vie elle-même. Sacha Guitry réalise un film profondément philosophique orné de dialogues sublimes, lesquels nous feraient presque oublier que le réalisateur lui-même était d'un narcissisme outrancier. Outre cela, il y a dans l'image, dans l'élocution des protagonistes, dans les décors un je-ne-sais-quoi de désuet qui nimbe ce film d'un charme tout à fait particulier. Si Mon père avait raison n'est pas un chef-d'œuvre, y compris au sein même de la filmographie de Sacha Guitry, il n'en reste pas moins une formidable invitation à jouir de chaque instant de la vie et à cultiver un bonheur élevé, sans mièvres illusions; ce qui n'est pas sans rappeler des thèses philosophiques comme celles de John Stuart Mill par exemple. Un film agréable que l'on peut savourer pour peu qu'on se laisse prendre au jeu.
Réalisé en même temps que le Roman d'un tricheur, ce film est loin d'avoir la même flamme. C'est du théâtre filmé où la caméra est particulièrement statique avec un décor presque unique. Heureusement, il y a le texte, philosophique sur la vie, l'amour, les femmes, l'égoïsme des hommes. Le discours du père (joué à l'origine par Lucien Guitry) sonne un peu creux et tourne en rond. Les rapports entre le père (Sacha Guitry) et son jeune fils sont plus intéressants, tout comme la scène de retrouvaille entre la mère partie il y a 20 ans et le mari, qui ne manque pas de saveur. La morale, c'est que les femmes sont cruelles et l'homme n'est pas fait pour le mariage contrairement à celles-ci, mais peut-être que la belle-fille sera une exception (le rôle est tenu par Jacqueline Delubac, l'épouse de Guitry en ville, cela n'empêchera pas leur divorce par ailleurs). Un film sans doute très personnel (songeons au titre), mais quelconque.