Eva arrive sur les écrans avec une réputation de film à voir.
Il a été nominé dans de multiples catégories aux Goyas (et aux Gaudis, leurs équivalents catalans), a reçu le grand prix du public à Gérardmer, a été montré à Venise, Angers, etc...
Un casting très solide (mené par le charismatique Daniel Brühl, vu dans Inglorious Basterds, et bientôt dans 2 days in New-York), des effets spéciaux de qualité américaine, une histoire émouvante, le film a tout pour plaire à un large public.
Et disons le tout de go, le début du film est bluffant. La séance d'ouverture est décoiffante, puis l'ouverture dans le genre "8 jours plus tôt" installe une ambiance de science-fiction à la fois quotidienne et rétro-futuriste (l'action se déroule en 2050 environ). On est également captivé par le générique de début, d'une beauté sidérante, elle aussi à la fois rétro (on dirait un lustre de crital) et techno. Quelles relations entretient Alex avec son frère, la femme de ce dernier, quel projet mystérieux doit-il mener à bien ? Tout cela se présente bien, dans un décors enneigé qui sent la Suisse plutôt que l'Espagne, et la petite Eva, qui doit servir de modèle à un nouveau type de robot, est craquante. Enfants, robots, émotions reconstituées : on pense évidemment au AI de Spielberg.
Le film s'essoufle malheureusement assez vite (vers la fin du premier tiers) et une fois toutes les bonnes idées du commencement (incroyable Luis Homar en robot domestique) épuisées, le film devient une sorte de bleuette sentimentale assez prévisible. Les choses se dégradent donc progressivement pour atteindre dans le dernier tiers du film des sommets de banalité convenue, et même à la toute fin une niaiserie new-age assez dérangeante.
De très bonnes choses donc, qui auraient pu fournir la matière d'un court ou moyen métrage de qualité. Sur la durée d'un long-métrage, et accompagné de sa sirupeuse sauce aux sentiments, le film m'a déçu. D'autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/