Quentin Dupieux est un petit malin, en pré générique il pose le principe de son film : « no reason ». Globalement pas d’explication à ce qui va suivre, on prend « Rubber » comme il vient. Facile. Donc que penser de cette histoire de pneu psychopathe ? Commençons par la fin, j’y ai pris un certain plaisir ! C’est dit. Pour autant, le film n’est pas à la hauteur de mes attentes. Certes on rie beaucoup à quelques réflexions cinglantes ou situations cocasses, on se prend aussi la tête pour trouver finalement un sens : critique sociétale ? Métaphore alambiquée des troubles humains ? Pas de réponse puisque « no reason ». Entre objet filmé non identifié et approche conceptuelle lorgnant du côté des performances vidéo de l’art contemporain Dupieux se perd un peu. Il n’a ni l’originalité de l’un ni la profondeur et le force du propos de l’autre. Rubber reste donc à la porte du film qui marquera les consciences. Il n’en reste pas moins une œuvre qui provoque un vrai capital de sympathie.
Un gros coup de coeur pour ce film qui ne ressemble à rien. Tout est intelligent et bob le pneu nous laisse un peu penser que l'homme n'a finalement pas beaucoup d'humanité
La presse bourgeoise a boudé ce film, mais c'est vraiment un film génial. C'est d'un relativisme décapant et la metalepse (mise en abyme) est particulièrement jouissive. Le film tient très bien la longueur sauf bien sûr pour ceux qui veulent une narration avec des personnages bien identifiés comme ils l'ont appris à l'école.
C'est un peu le meme probleme quavec "Boulevard de la mort" de Tarantino: "la serie B que vont adorer ceux qui n'en ont jamais vu". Dupieux intelectualise trop, dit souvent n'importe quoi, son film est froid, ennuyeux, lourd et jamais jouissif... Sois tout l'inverse d'une bonne serie B...
Alors alors... Le pitch était ultra original mais le film manque de quelque chose. Les comédiens sont bons Stephen Spinella en tête ! La réalisation est excellente mais il manque à cette histoire plus de piquant. Pourtant la parabole sur le cinéma en général est évidente et son poison fait déjà son effet. Mais n'empêche qu'on reste sur sa fin...
Bon ok, c'est très lent mais ce film est à classer dans la catégorie "comédie d'auteur indépendant" plutôt que dans "film d'horreur/épouvante de série B" (on en est loin !). L'univers est super décalé, les images magnifiques et les acteurs tous brillants. Hormis quelques scènes horrifiques, le réalisateur n'emprinte absolument aucun code propres aux film de genre. L'histoire , bien foutraque, est basée sur de très bonnes idées. Le budget est très serré mais cela ne se voit pas du tout à l'écran car la mise en scène est extrêmement fraîche et inventive (on a l'impression que le pneu est vivant, c'est dire...). Un film génial qui donne envie de faire du cinéma...
Aussi décalé que difficile à critiquer, «Rubber» est une oeuvre unique! L'histoire d'un pneu qui se promène dans le désert américain, qui roule, qui roule, qui fait sauter une tête, qui roule ... Un peu lassant par son côté redondant, et parfois imcompréhensible (la place du public assez énigmatique...) je dois avouer que j'ai quand même apprécié cette balade atypique aux côtés de ce pneu plus humain qu'il n'y paraît! Un «No reason» efficace, même si on a le sentiment que Quentin Dupieux aurait pu amener son idée beaucoup plus loin, pour éviter l'errance d'un pneu qui n'est pas loin de lasser... Un court métrage aurait certainement suffit mais on ne boudera pas son plaisir devant le décalage d'un tel film, surtout qu'il possède de réelles qualités de mise en scène. Culotté et intéressant.
Un film très étrange... les 5 premières minutes laissent présager un bon moment de poésie, mais les quelques "rebondissements" du film viennent vite nous décevoir... Le réalisateur a voulu un hommage au non sens, c'est réussi, amateurs de films logiques passez votre chemin ...
Faire un film sur un pneu serial-killer ? C'est le genre de film qui me fait déplacer juste pour voir comment une telle idée est traitée. A mi-chemin entre le grand art et le foutage de gueule, Quentin Dupieux s'en sort à merveille. Tourné avec un appareil photo (superbe image), le film est un objet filmique dément et hallucinant au scénario surprenant qui contient une mise en abime géniale. Un vrai plaisir, l'image de fin est superbe.
La théorie du "No reason" est un concept de promo surtout très facile mais ça n'empêche pas un minimum de travail sur le scénario. Décalé et original c'est certain (d'où l'étoile) avec une bonne dose d'idées qui parsème le film (les spectateurs notamment) mais il y a aussi un manque d'humour ; on ne rit jamais, on ne sourit pas, on se demande trop le pourquoi du comment pour tenter d'avoir un véritable plaisir même coupable. Le pneu psy qui est attiré par une jeune fille ne va pas au fond des choses ; l'attrait pour la jeune fille semble au final peu important (Roxane mesuqida est charmante mais à quoi sert-elle vraiment ?!). Rubber est un tueur en série qui ne surprend plus au bout de 15mn, les spectateurs aux jumelles restent le paramètre qui permet de rester éveillé.
Abusé ! le concept aurait pu être très intéressant mais c'est franchement mou. A croire que l'auteur se cache derrière le "no reason" pour s'autoriser n'importe que.
L'ensemble n'est certes pas parfait, mais on passera sur les défauts, effacés par l'originalité de ce petit film vraiment décalé et au ton unique, réussit tant au niveau du scénario que de l'image.