Dans le film de Steven Spielberg "E.T.", pourquoi l'extraterrestre est t'il marron ? No reason.
Première phrase du film, dès les premières secondes on comprend que Dupieux le maître du non-sens va encore frapper très fort, après un court métrage déjà bien barré et un premier film également très what the fuck, Dupieux revient prôner le non-sens avec son deuxième long métrage, cette fois ci plus de Chivers mais un pneu tueur, et oui vous lisez bien, un fucking pneu, comment un pneu peut-il tuer des gens me demanderez vous, et bien je vous répondrais "le faite qu'il soit vivant ne vous étonnent pas ?!".
Robert qui à la prononciation n'est pas très éloigné de Rubber (sans aucun doute pas une coïncidence) est un pneu usé et totalement normal jusqu'au jour où il se dresse et commence à écraser des objets puis des bestioles et finit par télépathiquement tuer des animaux ainsi que des personnes, à coter de ça, une bande de spectateur perché dans les collines suit le parcours sanglant et vengeur de Robert grâce à des jumelles, oui oui.
Rubber est comme dit dans le monologue de départ un film qui condense le non-sens, et cela dès le départ, le film commence simplement, dans le désert, sur une grande route de sable se trouvent une quinzaine de chaises, soudain une voiture arrive et les écrases toutes, un flic sort du coffre et vient sortir le fameux monologue face caméra, un monologue franchement jouissif et quelque part très vrai.
Dupieux nous offre un film qu'on ne peut ranger dans une catégorie, personne au cinéma n’oserait faire ça, et encore moins un français, casser les codes avec autant d'ardeur et de folie c'est juste remarquable, très peu de personne essaye de proposer autre chose que les films formatés qu'on nous sort toutes les semaines, en France surtout, nous avons bien Noé, Kervern et Delépine ou encore Dupontel mais il y'en a vraiment peu, et Dupieux fait vraiment parti des réalisateurs qui n'ont aucune prétention, il font ce métier par amour du cinéma, car ils veulent apporter quelque chose de nouveau et surtout faire ce qui leur plait, Quentin le dit lui même, il ne fera rien qu'il n'a pas envie de faire et c'est tant mieux.
Comme à son habitue Mr Oizo de son nom de musicien, Quentin Dupieux nous propose une mise en scène impeccable, il l'a déjà prouvé quatre fois maintenant, il dispose d'un matériel vraiment stupéfiant, l'image surtout en haute définition est aberrante, tellement elle est propre et net, c'est vraiment ce que j'appelle une photo somptueuse, et niveau réalisation c'est vraiment vraiment parfait, les plans sont archi soignés, tout est magistralement fluide, pour un amateur Dupieux est vraiment balèze, les décors sont magnifiques surtout et encore une fois en HD, les effets spéciaux qui se résument à faire bouger le pneu sont vraiment incroyables, aucun effets 3D, tout à la main, du vrai travail de pro, quant à la bande son elle est peu présente mais efficace, c'est plus souvent du bruit que de la musique, des bruits bizarres qui nous captivent et qui collent divinement avec l'ambiance glauque et décalé de l'univers, Mr Oizo (Dupieux) propose également quelques morceaux aidé de Gaspard Augé, de très beaux morceaux.
Ensuite niveau casting c'est que des inconnus pour moi, enfin après avoir vu Wrong, Jack Plotnick n'en est plus un, ils sont tous excellents, Stephen Spinella en tête, ce mec est juste énorme dans son rôle et arrive à nous captiver dès ses premières paroles, faut dire que le texte aide pas mal, Roxane Mesquida est super sexy en femme pourchassé par le pneu tueur, Jack Plotnick en petit gringalet à cravate qui porte son vélo est franchement top, tout le reste du casting est également très bon.
En bref, ce cher Quentin Dupieux dont je suis fan absolu nous sort un film d'1h20 mémorable, comment oublier ce pneu, longue vie à toi Robert.