Godzilla se définit comme le film que j'attendais le moins cette année. Le genre monstre, science fiction, post-apocalypse, très peu pour moi. J'ai quand même été intriguée par ce film, et autant dire que je me suis pris une claque. Je m'attendais à une sorte de blockbuster explosif, sans âme, avec de la destruction à tout bout de champ.
Au lieu de cela, je me suis trouvée devant un film qui, après un prologue qui commençait très bien, s'est mis doucement en place. On assiste donc,
après la mort de son père
, à l'histoire d'un soldat qui fait tout pour retrouver sa famille. Et c'est là l'un des seuls défauts du film, son personnage principal qui ne sert à rien.
Enfin si, il sauve la planète, mais
son histoire est assez ennuyante...
J'ai vu que beaucoup ont crié au scandale à la mort du personnage joué par Bryan Cranston, un acteur inconnu pour moi, afin de voir l'histoire de son fils, joué sans vraiment de plus par Aaron-Taylor Johnson. Très franchement, sur ce coup là ça ne m'a pas dérangé, mais
j'aurai préféré l'histoire d'un fils et d'un père qui tentent de se pardonner, scénario facile, mais qui aurait été beaucoup plus intéressant.
Nous suivons, en parallèle, le Dr. Serisawa joué par Ken Watanabe. Et c'est vraiment dommage aussi que ce personnage soit assez bâclé, parce qu'il y avait quand même de quoi faire avec. Les autres personnages sont, malheureusement, assez oubliables, et toujours joués plutôt normalement.
Viennent ensuite les monstres. Encore un autre facteur de surprise : il n'y a pas que Godzilla qui détruit tout, mais il est accompagné de deux autres bêbêtes nommées MUTO. Ceux-ci ne m'avaient d'abord pas trop plus, je trouvais leur design un peu trop robotique. Mais je m'y suis fait. Et Godzi, magnifique, gigantesque, avec son souffle nucléaire spectaculaire, son cri magnifique, et qui devient ici une sorte d'anti-héros. Nous voyons donc le MUTO mâle avant Godzilla, qui va écraser deux ou trois immeubles, et là, le roi des monstres arrive, lance un cri magnifique, et... on passe sur la tête de Samy. Un choix qui a encore assez fait crié au scandale, qui m'a assez énervée aussi au début. Si on doit voir les monstres, montre les ! Mais après d'autres visionnages, je trouve ce choix judicieux et culoté. D'abord, parce que cela permet de faire redescendre la tension accumulée, ce qui peut être une bonne, ou bien pour certains une mauvaise chose. Ensuite, c'est parce que Gareth Edwards avait l'air de savoir que ça dérouterait le public, mais il l'a fait.
Après, le film entier se révèle être comme ça. On privilégie de masquer les monstres dans de la fumée et des nuages plutôt que de nous les mettre sous un immense soleil.
(ce qui aurait pu arriver, étant donné que le combat final se déroule le jour).
Et, cacher les monstres de la sorte, cela fait monter la tension jusqu'à un final complètement dantesque, qui malheureusement est gâché en partit par les soldats et leur bombe.
D'ailleurs, la fumée est, je trouve, un très bon choix. Déjà, parce que cela rend le film bien réaliste, et ensuite parce qu'on peut se souvenir du 11 septembre. C'est en ça que le film se veut être un reboot de celui de 1954 : on a toujours la peur du nucléaire avec Godzilla et les bombes lancées un peu partout, mais aussi la peur que l'on peut avoir fasse à des buildings qui s'effondrent.
C'est donc pour ça que le film s'est révélé être une grosse surprise : il ne se veut pas bourrin et stupide, mais réfléchit, réaliste de par la façon de tenir la caméra toujours à hauteur d'Homme, et, en masquant ses monstres, Edwards nous fait visionner un film avec un sentiment de tension que je n'avais jamais ressentit devant un long-métrage.
Enfin, la musique orchestre magnifiquement le tout, et les effets spéciaux sont vraiment étonnants de réalisme.
Ce film est donc un grand spectacle, qui aurait pu atteindre le chef-d'œuvre si le traitement et l'histoire des humains était plus intéressant.