Godzilla de Gareth Edwards était un des films les plus attendus de cette année cinéma 2014 car rebootant les aventures d’un des plus célèbres monstres du Septième Art. Le film se faisait énormément désirer notamment grâce à son intelligente campagne promotionnelle qui n’en montrait pas trop et faisait petit à petit monter la tension. Alors verdict : à la fois dément et ultra divertissant ce nouveau Godzilla laisse tout de même un léger goût de déception. Philippines, 1999. Appelés dan une mine à ciel ouvert dont le sol s’est effondré, le docteur Serizawa et sa collègue, le docteur Wates découvrent un gigantesque squelette fossile ainsi qu’une impressionnante tranchée creusée vers l’océan. Au Japon, Joe Brody, responsable d’une centrale nucléaire, décide d’éteindre le réacteur à l’approche de violentes secousses sismiques. Quelques instants plus tard, le complexe est détruit par un violent tremblement de terre et son épouse, Sandra Brody, perd la vie dans la catastrophe. 2014. Le sergent Ford Brody, 25 ans, retrouve sa femme Elle à San Francisco après une mission de désarmement. Il est appelé en urgence pour se rendre au Japon, là où son père Joe a été arrêter par la police pour des raison encore mystérieuses. Maintenant, pour débuter cette critique, opérons un petit retour en arrière avec notre DeLorean sur l’Histoire du personnage ou du monstre appelé Godzilla. La créature est apparut pour la première fois sur les écrans avec le film d’Ishiro Honda en 1954. Le succès à l’époque fut énorme et l’attraction principale du long-métrage qu’est Godzilla est vite devenue une icône au Japon et le film, lui, un objet de cinéma culte. Face à ce succès le film connaîtra de très nombreuses suites comme Le Retour de Godzilla en 1955 de Koji Hashimoto, King Kong contre Godzilla en 1962 d’Ishiro Honda et ainsi de suite avec au total près de trente films dont les trois quarts sont des nanars atomiques (in)oubliables où un type en costume de Godzilla se ballade sur des maquettes et écrase tout ce qu’il a sous la main. Le Kaiju Eiga, « cinéma de monstre » en japonais, apparaît alors comme un sous genre qui donne dans la série B voir la série Z. Et c’est en 1998 que les américains vont s’approprier le monstre née des radiations atomiques, pour faire un remake du film original de 1954. La réalisation fut confiée à Roland Emmerich, qui vient de connaître à l’époque le succès, en 1996, avec un certain film appelé Independence Day qui a amassé plus de 800 millions de dollars de recettes dans le monde. Matthew Broderick et Jean Reno obtiennent les rôles titres et le nouveau Godzilla est bel et bien décidé à casser la baraque. Mais le film fut une déception, seulement un peu plus de 300 millions de dollars de recettes dans le monde, pas le succès de l’année 1998 donc, la créature sera reniée par les fans japonais car ne la considérant pas comme un « vrai » Godzilla mais comme un monstre inspiré de Godzilla auquel les américains n’ont rien pigé et le film est, d’après moi, une certaine catastrophe artistique, qui ne l’était peut-être pas en 1998 mais aujourd’hui c’est un peu lourd à voir. Et c’est en 2010 que Warner Bros et Legendary Pictures rachètent les droits à la Toho, la maison de production des films Godzilla, pour en faire un reboot qui sera précisément le 29ème film du Kaiju qui sortira en 2014, pour son 60ème anniversaire. Et voilà pour ce (petit) résumé de l’Histoire cinématographique de Godzilla. Maintenant place à la critique de ce tant attendu Godzilla version 2014. D’abord ce qu’il faut savoir c’est que ce film est un reboot, un film reprenant tout à zéro pour ainsi établir une nouvelle franchise de blockbusters. Et à l’heure où j’écris cette critique il se trouve qu’une suite est officiellement envisagée pour 2016 normalement au vu de l’impressionnant démarrage qu’a fait le film lors de son premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis. Avant sa sortie, le film partait avec trois atouts majeurs qui avaient certainement le potentiel de faire de lui LE film de monstre de l’année et le meilleur depuis le King Kong de Peter Jackson en 2005. Premier atout : l’homme derrière la caméra : Gareth Edwards. Réalisateur britannique de 39 ans, Gareth Edwards réalise avec Godzilla son deuxième film. Ce désormais talentueux réalisateur avait été remarqué en 2010 avec le soi-disant très réussit Monsters, film à petit budget salué par la critique et dont le titre dévoile déjà le style : un film de monstre. Le réalisateur était donc tout indiqué pour mettre en scène le grand retour d’un des rois des monstres et ainsi le film partait gagnant d’un certain côté. Deuxième atout : le casting. Afin de faire oublier les pitoyables prestations de Matthew Broderick et de Jean Reno avec ses militaires français qui s’appelaient tous Jean-Luc, Jean-Philippe ou Jean-Pierre de la version 1998, le réalisateur a mobilisé un superbe casting d’acteurs du moment : Aaron Taylor-Johnson héros des films Kick-Ass, Bryan Cranston, l’interprète inoubliable de Walter White alias Heisenberg dans la série culte de chez culte Breaking Bad, Ken Watanabe, excellent acteur japonais aperçus dans entre autre Lettres d’Iwo Jima de Clint Eastwood, Inception de Christopher Nolan ou dans Le Dernier Samouraï d’Edward Zwick, Elizabeth Olsen future super-héros dans Avengers : Age of Ultron de Joss Whedon, l’actrice française Juliette Binoche qui représente notre pays et David Strathairn aperçus dans La Vengeance dans la Peau de Paul Greengrass ou dans le Lincoln de Steven Spielberg. Avec ce casting le film était une deuxième fois gagnant ! Et enfin troisième atout : la campagne promotionnelle du film qui a joué un rôle clef. Ce nouveau Godzilla se faisait patiemment attendre jusqu’à ce qu’arrive la première bande-annonce qui a surprit tout le monde en nous mettant une grosse claque au passage. Nous montrant une scène démente de saut en parachute effectuée par des militaires qui se jettent dans les airs pour arriver sur une ville ravagée par le feu et la peur sous le son de l’angoissant « Requiem » de Gyorgy Ligeti présent dans 2001, l’Odyssée de L’Espace de Stanley Kubrick, les premières images de Godzilla ont bluffé tout le monde car ne dévoilant quasiment pas le monstre et mettant en avant un film ultra-sérieux et très ambitieux. L’excitation est ainsi montée d’un cran et l’attente fut plus présente que jamais sur ce film. La deuxième bande-annonce fut en quelque sorte le coup de grâce, encore plus démente et impressionnante que la première, toujours avec le « Requiem » de Ligeti, accompagnée de répliques qui en disait long sur l’intrigue remettant tout en cause sur le monstre : « - En 1954, nous avons réveillé quelque chose. », « - Tous ces essais nucléaires dans le Pacifique, n’étaient pas des essais. » « - Ils essayaient de le tuer. », le trailer présentait Bryan Cranston comme le héros principal, nous montrait une ambiance réaliste et angoissante et Godzilla plus terrifiant et gigantesque que jamais, présenté comme un fléau destructeur qui va nous « renvoyer à l’âge de pierre » comme dirait Bryan Cranston ! A partir de ce moment là on espérait tous un chef d’œuvre ou un grand film de monstre. Mais voilà, ce Godzilla est loin d’être la si grande réussite fantasmée et attendus. Le film reste très bon mais possède de points négatifs, qui, s’ils avaient été absent ou modifiés je pense auraient contribué à une meilleure réussite. Je suis un peu déçus c’est vrai mais le film possède tout de même des points positifs. Commençons par eux dans un premier temps. D’abord niveau réalisation il faut savoir que le film est une réussite car Gareth Edwards nous livre des scènes d’action spectaculaires et très impressionnantes possédant par ailleurs de superbes effets spéciaux : les monstres sont juste magnifiques et les scènes de destructions massives envoient du lourd. Godzilla doit être un grand copain du Superman de Man of Steel car niveau destructions massive les deux se font une belle concurrence ! Alors certes au départ le spectateur peut être agacé ou déçus que les combats soient tous coupés pour peut-être éviter la surenchère mais quand même on est venue pour ça ! Voir Godzilla foutre une raclée aux MUTO et tout détruire ! Mais nous ne verrons que le dernier combat car le premier sera montrer sur une télévision et l’autre débutera et nous ne verrons que le début car la caméra suit des habitants qui fuient et se réfugient dans un immeuble en fermant les portes et ne nous laissant pas voir l’affrontement qui s’annonce titanesque. Mais heureusement que Gareth Edwards se rattrape avec le combat final car nous en prenons plein la vue et nous voyons pour de bon Godzilla en action et devant nous car il faut savoir que durant tout le film nous ne le voyons pas beaucoup, on voit même plus les MUTO que lui ! Ensuite pour revenir à la mise en scène, le film possède pour moi une scène mémorable et la plus jouissive du film : celle du fameux saut en parachute par des militaires. Superbement réalisée cette séquence sous le son du « Requiem » de Ligeti, bel et bien présent dans le film, est à la fois terrifiante et impressionnante car nous voyons des hommes passer juste entre deux monstres gigantesques qui se battent dans une ville ravagée, détruite où les nuages recouvrent le ciel ce qui donne à la scène une noirceur très profonde. Ensuite la bande-originale je l’ai trouvé très bonne, le générique du film place bien le ton sérieux du film, le son est assourdissant quand les monstres s’affrontent et les rugissements de Godzilla sont à vous faire frémir et vous hérisse les poils ! Finalement le film est techniquement superbe et cela fait ainsi de lui est un très bon divertissement et de grande qualité. Mais alors qu’est ce qui cloche ? Et bien d’abord le point central du film possède quelques petits problèmes : le scénario. Déjà je le dit le scénario est bon mais reste au final assez classique et pas aussi ambitieux qu’on le fantasmait avant la sortie du film. Les trente premières minutes du film sont très prenantes car on entre tout de suite dans l’histoire, différentes intrigues se mettent en place et on veux en savoir plus. Mais le problème ce que quand vient l’éclosion du premier MUTO, le film nous entraîne dans une sorte de chasse au monstre classique, dans la veine du film d’Emmerich en fait mais en dix fois supérieur et meilleur bien évidemment. Les scénaristes, pour complexifier le scénario, ont rajouté le thème du nucléaire qui est très important dans ce film avec les bombes dont l’armée se sert pour attirer les monstres et les éliminer. Mais le point central du scénario qui le complexifie intelligemment et déçois à la fois c’est Godzilla. On découvre que le Kaiju à un rôle assez inattendu quand on a pas lu le synopsis qui révèle qu’il « tente de rétablir la paix sur Terre » donc par déduction on se dit qu’il est du bon côté et je pense que ça gâche un peu la surprise et le suspense car on pourrait penser que c’est lui le destructeur qui vient détruire notre planète mais qu’il devra se battre contre des monstres qui veulent, eux, se reproduire. C’est vrai que je pensais m’attendre à voir les MUTO comme des expériences scientifiques qui se sont retournées contre l’Homme, son créateur, et peut-être même Godzilla, qui, à la fin choisira son camp en quelque sorte en décidant de protéger la Terre par exemple. Ici on a un peu de ça mais le problème c’est que Godzilla est directement amené comme une aide et non pas comme une menace, comme le montrait la bande-annonce, et ça détruit un peu la mythologie car la créature n’apparaît plus comme « l’incarnation de l’apocalypse » et le destructeur ultime semant le chaos sur son passage mais comme un protecteur de la Terre remettant la nature dans son droit chemin en affrontant les MUTO qui veulent détruire le monde. Dans ce sens Godzilla paraît plus complexe mais est un peu décevant car dans le film, il apparaît peu au début et que vraiment à la fin, et il est ainsi relayé au rang de second rôle alors que les humains sont au premier plan avec le côté humain du film car Godzilla se révèle être une tragédie familiale, dont certains évoquent un côté spielbergien, et ce côté humain a pris le relai sur le côté monstre je trouve mettant Godzilla en second rôle. Le pire c’est qu’on verrait même plus les MUTO que Godzilla chez les monstres ! Mais pour revenir au scénario c’est vrai qu’il déçoit un peu car on s’attend à quelque chose de plus original aux vus des trailers et le personnage de Godzilla est devenu un allié et n’est plus la menace, ce qui est assez frustrant en fait. Après le film possède des dialogues assez simplistes je trouve, ils manquent de richesse. Ils sont simplets et je pense que le film prend un peu sur son grade à cause de ça, peut-être est-ce la faute au doublage français aussi et que la VO est bien meilleure. A vérifier en tout cas. Ensuite quelques chose qui m’a déranger, c’est le fait que les protagonistes appellent Godzilla par justement Godzilla. Je pense qu’ils auraient dû ne pas l’appeler comme ça, j’ai l’impression que ça lui enlève une certaine crédibilité de l’appeler par un prénom car il doit rester un monstre mystérieux et puissant, pas une sorte de chienchien auquel on fait appel en cas de grave crise. Seul le film en lui-même doit s’appeler Godzilla mais le monstre devrait être appeler autrement, dans ses futures suites pourquoi pas lui donner ce nom mais pour ce premier film il aurait fallut le nommer « la créature » ou avec un nom scientifique. Et enfin le dernier point négatif que j’ai a évoquer et qui m’a déçus sur ce film c’est finalement un de ses atouts de début : le casting. Un casting superbe certes mais très mal utilisé. Le formidable et brillant acteur Bryan Cranston dans son premier gros film post-Breaking Bad et qui était amené à être la tête de la future franchise Godzilla, détient finalement un rôle très court car son personnage de Joe Brody disparaît au bout de trente minutes laissant ainsi la place à Aaron Taylor-Johnson dont le personnage très lisse à un peu de mal à porter le film. L’utilisation de Bryan Cranston m’a énormément déçus puisque le pire c’est qu’il était très juste durant toutes ses scènes tout comme l’actrice française Juliette Binoche dont son rôle ne se résume qu’à être un simple caméo car mourant dans les dix première minutes du film. Après, Ken Watanabe j’ai la sensation qu’il n’est pas très à l’aise dans son personnage, ça passait pas bien avec lui lors de ses scènes je trouve, Elizabeth Olsen est peu présente elle aussi, David Strathairn est pas mal mais il y a eu mieux en amiral de l’armée américaine. En bref le casting est sur le papier superbe et alléchant mais certains acteurs étant très mal utilisés et d’autres n’étant pas au meilleur de leur réputation, le film déçois sur ce point de vue là. Pour conclure, Godzilla est un très bon divertissement avec de très bonnes choses mais avec des moins bonnes malheureusement qui font qu’il est un peu décevant et ne se résume qu’à être un blockbuster de divertissement et pas le grand film de monstre attendu par les fans et la critique. Néanmoins j’ai hâte de voir la suite !