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Caine78
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4,0
Publiée le 3 avril 2020
L'une des plus belles réussites de Ken Loach, bien aidé dans son entreprise par un Peter Mullan remarquable de bout en bout. Du vrai, beau cinéma social.
Socialement, c'est un film assez dur. La misère suinte par tous les pores de ce quartier. Derrière l'énergie de Joe toujours disponible pour les autres, à organiser des matchs de foot, à bricoler chez des amis, il y a le chômage, les formalités administratives, les petits trafics pour survivre, l'alcoolisme, la drogue. A un moment, j'ai eu envie de dire à Joe : "c'est bon, tu as payé ta dette, tu as toujours cette culpabilité en toi mais maintenant il faut aller de l'avant et s'autoriser à être heureux". C'est vrai, quoi. Parfois, c'est bien de penser un peu à soi. Malgré ces belles paroles, il y a toujours ce quotidien gris qui te revient en pleine figure comme un boomerang et dont il est dur de s'arracher. Il y a bien de timides éclaircies comme le dirait un présentateur météo (sa rencontre avec une assistante sociale). Mais ça reste éphémère, compliqué, il y a toujours le poids du passé et je ne suis pas sûr que ces coins de ciel bleu lui apportent plus de bien que de mal. Quand je vois le plan final, il reste de l'espoir. Mais c'est si fragile.
Entre les 5 étoiles de ''Madame de…'' et ces 5 étoiles ici, il y a une incommunicabilité totale qui montre combien le cinéma est riche. Il peut engendrer un film artistique admirable qu'on ne cesse de revoir ou dépeindre une réalité que l'on n'oublie pas mais que l'on ne revoit pas. Dans ''My name is Joe'' tout est réalisme social, les acteurs d'abord, le magnifique scénario d'une justesse absolue de Paul Laverty, dont le nom n'est pas assez mis en valeur dans les films de Loach, et la mise en scène dépouillée au service des deux. Peter Mulan a été justement loué pour sa performance mais je mets Louise Goodall au même niveau, elle passe seulement moins de temps sur l'écran. Il existe de nombreux films sur les addictions, sur la centaine que j'ai pu voir j'affirme que celui ci est le plus juste, donc le plus enrichissant. Pour une fois la police n'apparait pas, c'est bien, car telle qu'elle est aujourd'hui elle n'apporte aucune aide de fond, un voyou comme Joe est bien plus utile à réduire les dommage en faisant le lien entre tous les milieux de la drogue. Les trafiquants sont montrés comme ils sont sans être diabolisés, eux aussi pour la plupart victimes de mauvais choix passés ne peuvent revenir en arrière. Pour qui veut bien le voir tout est dit sur ce sujet et ce film ne peut se terminer autrement qu'il ne le fait à l'inverse de ce qu'attendent la majorité des spectateurs. Une scène à elle seule le résume , elle est admirable. C'est le face à face Joe/Sarah dans lequel chacun dit sa vérité. Au point où ils en sont il est impossible de donner raison à l'un ou à l'autre, c'est trop tard. Il n'y a qu'une solution, c'est de prévoir, de prévenir, d'éviter de se mettre dans des situations qui ne mènent qu'à des impasses. Cette solution passe par l'éducation et aucun film sur ces sujets n'est aussi explicite que celui-ci. On sort de la salle KO mais plus intelligent qu'on y est entré, l'important étant de ne pas oublier cette leçon de vie et cette leçon de cinéma démonstratif efficace.
My Name is Joe est un film, une nouvelle fois immergé dans le social très chère à Ken Loach. Si dans un premier temps on rigole, on déchante ensuite à mesure que l'on plonge dans un monde loin de tout enchantement ... Franchement, j'étais friand du début, j'ai bien aimé l'ambiance, j'ai de suite accroché avec les personnages, la suite m'a en revanche perdu à mesure.
Je comprends ou veut en venir Loach, il en rajoute je trouve bien trop, son besoin de tout dire, tout montrer pèse sur sa démarche très louable mais lourde à force. Il est un excellent réalisateur, il filme des scènes fortes, façonne des personnages qu'il personnifie grâce à une direction d'acteurs très imprégné, mais voilà, toujours à l'excès.
Je suis peut-être dur ? C'est mon ressentit en cet instant.
Film engagé dans l'esprit de toute l’œuvre du cinéaste, qui intègre ici une histoire d'amour dans un scénario classique où l'étude sociale domine. Peter Mullan habite son personnage avec sincérité et modestie. Il mérite à lui seul que l'on voit ce trépidant long-métrage où la trop rare Louise Goodall lui donne une réplique touchante.
Ken Loach tape encore dans le mille. Une description sans concession d'hommes et de femmes dont le quotidien est celui de la poisse et de l'injustice. Sa réussite est de savoir filmer ses acteurs, de nous toucher par une mise en scène qui touche à l'émotion. Peter Mullan porte le film avec intensité, il joue un ami, un père de substitution qui pense aux autres avant de penser à lui. Très beau film malgré un scénario habituel, c'est du Loach tout simplement !
Un de mes films préférés de Ken Loach. Prix d'interpétation masculine mérité à Cannes pour Peter Mullan qui est tout bonnement excellent. Tragique et bouleversant, tout simplement un grand film.
My name is Joe (1998) est le genre de comédie dramatique qui vous redonne goût à la vie, grâce à des personnages hauts en couleur et attachants ! A commencer par Joe, ancien alcoolique et qui aime rendre service & Sarah, assistante sociale qui va tomber sous le charme de ce dernier. Comme toute vie de couple, leur relation va connaître des hauts et des bas, on les suit pas à pas dans leur nouvelle relation. Le réalisateur de It's a Free World (2008) nous dévoile au grand jour les défauts de notre société (un thème cher à lui, à en voir sa filmographie). L’histoire est captivante et les acteurs attendrissants, à noter ici l’excellent choix des comédiens où l’on retrouve entre autres : l’excellente Gary Lewis, aux côtés de Anne-Marie Kennedy et de Peter Mullan (Billy Elliot - 2000).
Ken Loach, connu et reconnu pour son gout d'engager des non-acteurs dans ses films, et un certain talent légitime. Ainsi My Name is Joe reprend sa recette habituelle, ce qui inclut aussi les défauts que sont: les ficelles scénaristiques très peu dissimulées d'un scénario convenu qui ne nous épargne rien, un jeu d'acteur par moment frisant le néant, le football, une mise en scène inégale. Je souligne aussi que parfois la musique est parfaitement ringarde ce qui donne un aspect comique à cette puissante tragédie humaine, je parle bien entendu des moments où la bande son ressemble à celle de Blade Runner, sauf qu'on est 15ans plus tard dans un univers réaliste, pitoyable. De mon point de vue My Name is Joe est loin d'être un chef d'oeuvre tant il est bancal, mais cependant le film fonctionne au moins sur quelques scènes et notamment celle où Joe, qui vient de se remettre à boire, dit à Liam ce qu'il a sur le coeur. Cette scène est de loin la meilleure, et la plus tragique, plus tragique encore que son dénouement. Bref. Mention Bien
Très bonne cuvée de Ken Loach : un film noir, réaliste et parfois drôle, dans la misère de Glasgow. Passées les premières minutes, on s'habitue à l'inimitable accent écossais et on s'immerge totalement dans cette atmosphère British où alcool, drogue, chômage et misère se volent successivement la vedette... C'est sûr que l'originalité n'est pas franchement de mise, si l'on compare "My name is Joe" à d'autres films de Ken Loach. Les thèmes, les décors sont les mêmes, les scénarios se ressemblent parfois beaucoup. Peu importe, il en faut certainement autant pour explorer le contexte social de la Grande-Bretagne des années 90... Ici, le casting est très bon et parvient à nous faire passer du rire aux larmes sans jamais nous ennuyer, malgré le rythme somme toute assez lent de cette intrusion dans le quotidien de personnages à l'avenir bien sombre.
Le défaut que l'on peut trouver à certains films de Ken Loach, c'est leur scénario trop décousu. Et si j'en parle c'est que "My Name is Joe" est en plein dedans. Par exemple que certains éléments secondaires, comme le fait que le protagoniste dirige une équipe de football minable, soient plus exploités pour donner plus de vie à l'ensemble. Cela aurait été nettement plus efficace qu'une suite de situations pas toujours cohérente. Heureusement, le film contient un élément en or : la présence de Peter Mullan dans le rôle principal. Son énergie et son talent, ce dernier qui n'exclue pas l'humour, réussissent à insuffler de l'intérêt à l'ensemble.
Film poignant sur les drames sociaux quotidien dans ces milieux très durs. Peter Mullan est excellent, le côté mélo sort un peu de l'habituel pour Ken Loach mais cela reste bien dans son style.
Au travers de cette plongée brute dans la misère sociale glaswégienne, on ne peut qu'être attendris par la spontanéité a priori naïve incarnée par les personnages, qui se démènent pour survivre dans un contexte économique pour le moins agressif et offrir un peu de beauté à leurs vies de galère. Semblables à des enfants pour l'innocence de leurs expressions et à des truands quant à leurs actes, tous rappellent la rudesse à laquelle doivent faire face les exclus de la société, ceux qui ne disposent pas des moyens de répondre aux codes d'intégration qu'elle exige. En découle une histoire dramatique et captivante, sans surjeu ni tire-larmes, parfaitement maîtrisée par Ken Loach, dont transpire ici l'affection qu'il éprouve pour cette ville et ses habitants.
Je peux comprendre qu'on accroche pas du tout ce film, cela a failli être mon cas. Il faut faire abstraction de tout et se laisser prendre par le réalisme saisissant du film. Tantôt cynique, tantôt touchant, en passant par le rire, les larmes et le sourire. Alliant tous les styles avec un talent que seul les anglais peuvent avoir (et quelques français ou européens). Loin des critère hollywoodiens se film raconte une histoire, certes d'une mais une histoire qui est emprunt de douleur, de plaie, de blessure, mais comme un peu tout le monde. Ken Loach nous apporte presque un documentaire sur les bas quartiers de Glasgow. on doit cet "effet documentaire " aux acteurs incroyable, Peter Mullan en entraîneur du équipe de foot pas comme les autres, Louise Goodall en assistante sociale. Mais je retiens surtout David MacKay. A voir !