Comme Juno, le nouveau film de Jason Reitman a été écrit par Diablo Cody. On y retrouve le même ton grinçant, avec une bonne dose de cynisme en plus. Ce n'est pas pour le meilleur, Young Adult est un film relativement plat avec une scène de déballage attendue qui aurait pu être drôle. Aurait pu. Reitman compense le manque d'épaisseur du film et son irrépressible langueur par un montage parfois accéléré, procédé déjà utilisé dans In the Air, avec plus d'acuité. Fondamentalement, l'histoire de cette femme de 37 ans, bloquée dans ses années lycée, qui tente de reconquérir l'amour de son adolescence, n'a pas un énorme intérêt. Le cinéaste ne fait rien pour rendre son personnage attrayant, la fait boire et dire des insanités, jetant son mépris à la face de la petite ville miteuse qu'elle a depuis longtemps abandonné. Le portrait de cette 'miss pétasse schizo", dixit une de ses anciennes camarades, est accablant, mais celui des habitants de ce trou paumé du Minnessota n'est pas très charitable non plus. Elle est une narcissique péteuse, ils sont des péquenauds sans ambition. Cruelle et condescendante vision d'une génération d'américains. La relation entre l'héroïne et un type qu'elle ignorait dans le passé, physiquement diminué, n'est pas inintéressante, sauf que le parallèle entre le caractère dépressif de ces deux handicapés de la vie reste un peu grossier. Reitman ajoute quelques éléments de psychologie sur la fin de Young Adult, qui viennent bien tard, et n'ont d'autre but que de nous préparer à une conclusion très Positive Attitude. Mouais. Néanmoins, le film a un sacré atout dans sa manche, la dénommée Charlize Theron, jamais aussi bonne que dans le délabrement mental (voir Monster). Elle est trop belle pour le rôle, soit, mais sa prestation impudique et culottée rachète en partie les insuffisances du film. Il lui en faut du talent pour rendre cette pathétique créature un tantinet humaine et presque, oui presque, émouvante.