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    Sandra
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    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 octobre 2023
    Hasard ou coïncidence ? J’ai vu coup sur coup deux films de Luchino Visconti que diffusaient deux cinémas d’art et d’essai du Quartier Latin dans le cadre de deux rétrospectives différentes.

    Je connaissais déjà les principales œuvres de l’immense réalisateur italien : "Senso", "Rocco et ses frères", "Le Guépard", "Mort à Venise"…. Mais je n’avais jamais vu ces deux-là, moins connues.

    "Sandra" est un film en noir et blanc tourné en 1965. Son héroïne, interprétée par Claudia Cardinale, revient avec son mari dans sa maison natale, à Volterra, à l’occasion d’une cérémonie en mémoire de son père déporté et assassiné à Auschwitz. Elle y retrouve son frère, Gianni (Jean Sorel, un physique à la Alain Delon), avec lequel elle a entretenu une relation incestueuse dans son enfance.

    Le cinéma de Luchino Visconti est d’une folle élégance. Ce rejeton de la vieille noblesse milanaise a un temps flirté avec le communisme. Ses premiers films en portent la marque, qui s’inscrivent dans la veine du néo-réalisme italien : "Les Amants diaboliques", "La terre tremble"… Mais avec "Senso", en 1954, son premier film en couleurs, son œuvre tourne le dos au néo-réalisme et prend un tour qu’elle ne quittera plus : elle filme – comme dans "Le Guépard", comme dans "Mort à Venise", comme dans "L’Innocent" – la haute noblesse de l’Italie du Risorgimento confrontée, comme chez Proust, à l’imminence de sa décadence.

    Quelques-uns de ses films se déroulent dans l’Italie contemporaine : "Nuits blanches", "Rocco et ses frères", "Sandra", "Violence et passion"… Mais ils ont le même raffinement que ses films d’époque et racontent des histoires semblables de familles déchirées et pourtant lucides sur leur inéluctable déclin. Le cinéma de Visconti, c’est une fleur en putréfaction : il en a la beauté et le parfum.
    Marty
    Marty

    21 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2023
    Claudia Cardinale est superbe et sensuelle. De l'ambiguïté dans les relations frère-sœur. Beaucoup de conflits non résolus et de zones d'ombre.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    123 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 novembre 2021
    (Spoilers)

    Sandra est un film d'horreur, mais rien à voir avec les monstres ou le giallo. Dans un palais très sombre et délabré peuplé de quelques âmes solitaires, des secrets s'échangent, des billets apparaissent dans d'anciennes cachettes, et un mari sent la tension qui s'installe dans son couple : une force étrange est à l'œuvre. À mesure que l'histoire avance, on se rendra compte qu'il y a bien un monstre après tout : l'inceste, dissimulé dans les cœurs comme une bête dans la pénombre, dont on croit qu'il a disparu à force qu'on le drape de non-dits. Mais il ressurgira, laissant derrière lui une traînée de sang invisible : celui qui s'écoule de souvenirs poisseux et d'adolescences troubles.

    La manière dont le drame familial est ainsi transformé en abomination, jusqu'à faire correspondre l'œuvre aux critères de l'horreur, est magnifique. La photographie pessimiste et le visage hanté de Claudia Cardinale en font l'hybride parfait... ou presque. Il y a un goût d'expérimentation quand même, une impression d'illégitime derrière ces styles d'écriture et de mise en image déformés. Sandra semble payer le prix de sa réussite par sa position de faux film d'horreur, et c'est à travers ce prisme qu'on le voit en partie : ce qui était bizarrement convaincant prend un tour dérangeant. Bien qu'il se rattache bien davantage à la mythologie grecque, il laisse avec le sentiment qu'on a vraiment vu un giallo : les complexes débridés, l'érotisme malsain, l'horreur sans fard qui sert d'exutoire aux frustrations en sont des symptômes qu'il exsude étrangement.

    Sandra est un hybride, oui, mais pas de la manière la plus attendue. Bonne chose ou non ? Je laisserai le loisir de trancher à qui ne déteste pas le giallo.
    Rita L.
    Rita L.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mai 2018
    Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. Pour ne pas spoiler je ne dirai pas ce quels sont les sujets tragiques traités avec intelligence. Ce film vaut tous les livres de psychanalyse.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    160 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2022
    Enfin ! J’ai pu découvrir à l’occasion d’une rétrospective Visconti à la Cinémathèque de Paris ce long métrage tant loué par des personnes que je tiens en haute estime (Anaxagore et Max6m) et que j’attendais de regarder depuis une bonne dizaine d’années. Et je peux dire que le résultat fut à la hauteur de mes attentes. Du titre magnifique (« Vaghe stelle dell'Orsa » - « Pâles étoiles de la Grande Ourse », tiré d'un poème de Leopardi) en passant par le générique de début puis par le film en lui-même, tout concourt à en faire le véritable chef-d’œuvre de Luchino Visconti, soit le film qui condense toutes ses préoccupations artistiques et personnelles, servi par une esthétique exceptionnelle.

    Un peu de contexte d’abord : Visconti est l’héritier de l’une des plus anciennes familles aristocratiques d’Italie. Il fut donc aux premières loges de la décadence progressive de cette caste, minée par les transformations sociales, économiques et militaires. Ses films portent ainsi la marque de cette grandeur en perdition, dépassée par les évènements, sonnant comme la fin d’un monde, du « Guépard » en passant par « Les Damnés ». Deuxième information de taille pour comprendre sa filmographie : il était homosexuel. Son œuvre porte donc la marque de la honte, du non dit, de la culpabilité, à l’image des « Damnés », encore, ou de « Mort à Venise ».

    « Sandra » rassemble tout cela : il est question d’un frère et d’une sœur, héritiers d’une riche famille italienne, dont le père, Juif, mourut à Auschwitz, et dont la mère est psychologiquement instable. A ces tourments, s’ajoute une trame scénaristique tragique, puisque la sœur, Sandra, est victime de l'amour incestueux et possessif de son frère depuis leur adolescence. Fort heureusement, Visconti ne s’attarde pas sur les détails sordides d’une telle histoire, tout au contraire, avec beaucoup de retenue, de pudeur et de suggestion (des valeurs qui semblent totalement impensables par la plupart des cinéastes, voire des artistes d’aujourd’hui), il se penche davantage sur les sentiments douloureux de ses personnages.

    Visconti joue beaucoup sur le temps qui passe et qui charrie son lot de souvenirs inconsolables. Un temps qui semble d'ailleurs arrêté dans le palais familial des Luzatti, lieu austère et inquiétant, alors que paradoxalement on entend tout du long le tic-tac d'une horloge, qui vient matérialiser ce temps si cruel pour notre héroïne. Dans ce long métrage, Luchino Visconti dépeint des sentiments subtils, contrariés, abimés, tel un scientifique ou un fin psychologue examinant des êtres humains se débattre dans la toile du destin, à l'image des héros de la tragédie grecque antique. Le cinéaste italien disait d'ailleurs se référer dans ce film aux personnages d'Electre ou d'Oreste. Il montre également combien il peut être difficile de s'extraire d'un passé éprouvant, lorsque le présent ne se tourne pas vers le futur mais sans cesse vers ce qui a été.

    Il est terrible de voir tout le remord de Sandra, tout ce qu’elle endure sous la coupe de son frère, pervers et manipulateur. Mais ces évènements ne seraient pas ce qu’ils sont sans l’esthétique époustouflante de ce long métrage, de loin le plus beau visuellement parlant de toute la filmographie de Visconti… et sans la beauté envoûtante de Claudia Cardinale, absolument magnifique dans ce long métrage, avec une présence physique extraordinaire, presque animale et proche de la statuaire grecque. Le noir et blanc de la photographie y est contrasté et renforcé par de somptueuses prises de vues de Genève et Volterra, une petite ville de la Toscane italienne, ainsi que de la nature environnante (ces arbres qui ploient sous le vent…).

    Véritable astre noir, traversé sur la fin d’un mince rayon d’espoir, « Sandra » est un film choc, aussi bien sur le fond que sur la forme, avec une économie de moyens qui force le respect. Heureusement tout de même que le dénouement apporte un peu d’air, car la majeure partie du long métrage s’avère étouffante, entre ces sentiments refoulés, cette culpabilité oppressante, cette menace sourde, une noirceur tout de même contrebalancée par la luminosité des prises de vues. Nous sommes donc loin de la grandiloquence et de l’académisme des œuvres ultérieures du cinéaste italien, injustement préférées et plus connues que ce chef-d’œuvre crépusculaire qui mériterait enfin une sortie en DVD digne de ce nom !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 juin 2017
    Superbe film, immense metteur en scène, grands acteurs, super histoire, musique qui alimente l'émotion. Merci à la filmothèque du quartier latin de nous permettre de voir de tels chefs d'oeuvre. A ne pas rater si on en a l'occasion. Mention particulière à Claudia Cardinale belle et grandiose et Jean Sorel un acteur pas suffisamment connu
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 août 2016
    Vu il y a fort longtemps et peu apprécié à ce moment-là. Une nouvelle vision s'imposait. Après la splendeur du Guépard, Visconti revient au noir et blanc et filme une histoire très sombre dans une villa toscane. Atmosphère morbide, tragédie grecque à base d'inceste, de trahison et de dégoût, Sandra exacerbe les défauts (moins voyants dans d'autres films) du cinéaste, en particulier un certain formalisme et un excès d'effets mélodramatiques. Il y a cependant quelque chose de fascinant dans ce ratage (pas d'accord avec certains viscontiens prétendent qu'il s'agit d'une de ses oeuvres majeures), comme un écho aux thèmes du film et à la personnalité trouble du personnage de Sandra, que Claudia Cardinale joue avec une sensualité, euh, troublante.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 164 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 juillet 2016
    Sandra (Claudia Cardinale), retourne avec son mari américain dans son village d’enfance de Toscane et dans la maison familiale. Son père est mort dans un camp d’extermination nazi et sa mère (Marie Bell), remariée spoiler: (son mari aurait dénoncé le père de Sandra)
    , souffre de troubles psychiatriques. Elle retrouve son frère (Jean Sorel) pour qui elle éprouve un amour incestueux. C’est bien joué, bien filmé et photographié mais on a du mal à s’intéresser à l’histoire.
    Schwann
    Schwann

    10 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2013
    Visconti brille avec Vague Stelle dell'Orsa (vers emprunté au poète italien Leopardi). Il défait les verrous de son scénario petit à petit, et également ceux de la société. A l'instar d'un Thomas Mann (Sang réservé par exemple), il magnifie la relation entre Claudia Cardinale et Jean Sorel, dans une atmosphère d'après-guerre dans un petit village italien. Loin d'être son plus connu, il mérite d'être vu.
    Michel H
    Michel H

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 février 2013
    Ben quoi ! Ils sont joué au docteur quand ils étaient p'tits.
    Film démodé ; les acteurs sur-jouent.
    Je mets tout de même 2,5 parce que c'est Visconti.
    stillpop
    stillpop

    83 abonnés 1 444 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2012
    L'histoire d'une belle fille qui vient dans une belle voiture dans une belle demeure retrouver son beau frère, enfin, son frère qui est bô.

    Les films de cette période paraissent sulfureux car il parlent d'une morale qui a éclaté dans les années Gainsbourg, hélas les années moralistes laïques d'aujourd'hui sont encore plus angoissantes sur la liberté de nos perversités. Donc on pourrait sourire du scandale entendu, mais ça ne fonctionne pas car c'est d'actualité.

    Contrairement aux aficionados, ce n'est pas le film où La Cardinale est la plus belle, mais suave et sensuelle, sans aucun doute. Pourtant le frère lui vole presque la vedette, du niveau de Trintignant ou Delon.

    Le scénario se porte mollement sur les révélations successives dans une fausse atmosphère capiteuse. Le noir et blanc correspond bien au sujet, cependant le traitement et le grain son trop lourds pour donner une merveille comme “Mort à Venise”.

    Certes, c'est beau, mais tellement elliptique et un peu surrané dans les dialogues que le film fait daté.

    Il reste une certaine intensité dramatique, une belle photographie et de magnifiques acteurs, de quoi combler un dimanche après-midi de cinéphile.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 mai 2012
    Ils sont beaux, ils sont jeunes, leur demeure est magnifique... mais leur passion est interdite. De très beaux plans, dans un noir et blanc limpide.
    Jean-françois Passé
    Jean-françois Passé

    122 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mai 2012
    Tout l'univers de Visconti dans ce drame familial ou à l'occasion d'une commémoration et avec l'aide d'un tiers , le mari , tout remonte à la surface , l'amour , l'inceste , la trahison , la folie ...une réussite peu connu en France das l'oeuvre de ce cinéaste majeur
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 mai 2012
    La plus belle femme du monde dans son rôle le plus troublant. A voir ou à revoir sans modération.
    gemini-hell
    gemini-hell

    26 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2012
    Drame familial et relations troubles entre un frère et une sœur au sein d’une famille provinciale particulièrement aisée en Toscane. L’atmosphère du film est oppressante et le choix du noir et blanc souligne cet étouffement. Les déambulations des protagonistes au sein de cette immense demeure, comme figée dans le temps, évoquent des figures fantomatiques irrémédiablement embourbées dans leur passé névrotique, à l’exception du mari de Sandra, spectateur impuissant face au conflit qu’il découvre. La caméra de Visconti scrute au plus près les réactions de ses personnages dont les interactions ne peuvent que susciter l’affrontement. Claudia Cardinale endosse ici avec une force intérieure rare un personnage extrêmement complexe ; le méconnu et superbe Jean Sorel compose un Gianni des plus ambigus. Pas forcément séduisant, « Sandra », rarement diffusé tout autant que son successeur « L’Etranger », mérite le détour et la curiosité du cinéphile et admirateur de l’oeuvre du Maître italien.
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