Emilie Jolie est sans conteste l'une des comédies musicales les plus populaires du paysage musical français. Chantée par les plus grands (d'Henri Salvador à Alain Souchon en passant par Johnny Hallyday ou même la toute jeune Vanessa Paradis lors de sa première apparition télévisée), vendue à des millions d'exemplaires et déclinée en de nombreux spectacles et pièces de théâtre, elle n'avait cependant jamais reçu les honneurs du grand écran. Malgré la popularité dont jouit le conte, ou peut-être à cause de celle-ci, le projet des deux réalisateurs a mis près de dix ans à aboutir.
Soucieux de rester fidèle à l'esprit du conte, le réalisateur Francis Nielsen a choisi de ne pas développer son film en 3D, allant ainsi à contre-courant de la tendance actuelle. En effet, la 2D possède selon lui un charme unique collant parfaitement à l’œuvre originale : "[La 2D] permet de créer un univers chaleureux que la 3D a beaucoup de mal à rendre", explique-t-il.
Cette adaptation ne se contente pas de reprendre les mélodies de la version originale, mais y ajoute quatre nouveautés : une nouvelle version de la "Chanson de la Compagnie des lapins bleus" (originellement chantée par Robert Charlebois et reprise par François-Xavier Demaison), et trois chansons totalement inédites ("Quelque chose pour toi", "Chanson de Belzébuth" et la "Chanson du Père", interprétées respectivement par Camille Timmerman, Elie Semoun et Philippe Chatel). Le mélange entre les sept mélodies d’origine et ces quatre créations a représenté un véritable défi pour l’homogénéité de la bande-originale.
On peut s'étonner de la présence au casting de François-Xavier Demaison, qui n'est pas habitué aux films pour enfants, et qui signe ici son premier doublage d'un film d'animation. La raison de son choix est très simple : il s'agit d'un fan de la première heure du conte, qui en connaît toutes les chansons par cœur.
Parmi les nouvelles chansons se trouve la "Chanson du Père", un personnage qui ne chantait pas dans les versions précédentes du conte. Celle-ci est interprétée par Philippe Chatel lui-même, c'est-à-dire par le père qui, plus de trente ans auparavant, écrivit le conte pour sa fille.