Le titre R.I.F. (Recherches dans l'Intérêt des Familles) fait référence au formulaire à remplir pour lancer une procédure de recherche d'une personne majeure disparue. En effet, celle-ci diffère quelque peu de celle à suivre pour les mineures, un individu de plus de dix-huit ans ayant légalement le droit de disparaître sans en avertir sa famille. En choisissant cet acronyme pour titre, Franck Mancuso a voulu souligner le contraste entre la douleur des familles de disparus et la froideur de cette procédure administrative.
Interrogé sur ce qui lui a donné l'idée d'un tel scénario, le réalisateur confie qu'il s'est inspiré d'un fait réel : "C’est une histoire dont j’ai entendu parler et dont j’ai inventé la fin." Ce qui l'a intéressé dans cette affaire, c'est non seulement l'ampleur du problème (on compte plusieurs dizaines de milliers de disparitions inquiétantes chaque année), mais également l'idée de confronter un policier parisien à d'autres méthodes de travail. Soucieux de l'authenticité et de la crédibilité de ses histoires, il reconnaît également ne pas inventer grand-chose mais donner beaucoup d'importance aux faits et aux méthodes d'investigation.
Dans ce long-métrage, Franck Mancuso retrouve Patrick Gimenez, Jean-Pierre Rochette et Agnès Blanchot (sa compagne dans la vie), tous trois déjà à l'affiche de Contre-enquête.
Le producteur Patrick Gimenez est un passioné du milieu carcéral ! En plus d'avoir produit, écrit et réalisé le documentaire "Dans les yeux d'un flic" en 2007, il produit et tient un petit rôle dans Contre-enquête, d'un certain Franck Mancuso.
A l'instar de Franck Mancuso, Yvan Attal et Pascal Elbé ont également une expérience en tant que réalisateurs. C'est pourquoi ils ont bien souvent été tentés de s'impliquer dans la mise en scène."Parfois, on essaie de savoir à peu près comment la scène va être découpée, c'est une déformation professionnelle" , explique Pascal Elbé. Attal, quant à lui, déclare : "Quand je joue, je veux comprendre le plan qu'on fait pour être comme il faut".
Même s'il dit "ne pas avoir fait grand-chose" pour préparer son rôle, Yvan Attal a surpris le réalisateur par son zèle et son implication dans son rôle ! Il a notamment demandé à rencontrer de véritables policiers chargés des personnes disparues à Marseille, mais également à prendre des cours de tirs afin de paraître habitué à tenir une arme à feu. C'est en effet la première fois que l'acteur incarne un policier à l'écran.
Contrairement à la préparation musclée d'Yvan Attal, Pascal Elbé a privilégié une toute autre méthode pour entrer dans la peau de son personnage : "J’ai observé un détail très simple chez de vrais gendarmes : leur démarche. Cette façon particulière et militaire de marcher droit, à grandes foulées". C'est donc sur un détail apparemment aussi insignifiant que la démarche que l'acteur a concentré ses efforts.
C'est la première fois de sa carrière que le musicien Louis Bertignac, guitariste du groupe Téléphone, signe la bande-originale d'un film. Loin de lui laisser carte blanche, le réalisateur a travaillé en très étroite collaboration avec le musicien en le guidant dans son processus de composition. Pour coller à l'ambiance froide du film, tous deux ont ainsi opté pour une orchestration minimaliste, privilégiant la guitare sèche.
Dire que Franck Mancuso s'est appliqué dans le choix de son armurier serait un euphémisme. Ce dernier, Frédéric Cauvy, a en effet une très grande expérience du milieu policier et a notamment fait ses armes pour le petit écran, en travaillant pour les séries Avocats & Associés, Femmes de Loi, Commissaire Valence, Julie Lescaut, R.I.S. Police Scientifique et Les Bleus : Premiers pas dans la police !
A l'instar du film lui-même, le tournage s'est déroulé sur un rythme effréné sur seulement sept semaines, au cours de l'automne 2010. Certaines scènes ont d'ailleurs dû être abandonnées en raison de la tombée rapide de la nuit et du planning de tournage extrêmement serré qui interdisait tout report.
Dans un souci d'authenticité et afin de donner à son film une certaine ambiance, Franck Mancuso a accordé une grande importance aux décors. Ainsi, la station service a fait l'objet d'un choix des plus méticuleux : elle se situe à 50 km de Paris (et non en Lozère, où se déroule l'histoire), et a séduit le réalisateur par sa "dimension américaine". Seules quelques retouches de peinture et un travail sur la lumière ont été nécessaires pour qu'elle dégage une "atmosphère pesante".