Sur le papier, RIF est un film plutôt intéressant, abordant un sujet grave, et le faisant dans une démarche réaliste, qui est plutôt typique du cinéma français. Mais finalement, le résultat laisse à désirer.
Après une ouverture musclée, très en décalage avec le reste du film, RIF tend en effet à passer à côté de l’essentiel. Manquant vivement de suspens, peinant à poser ses enjeux et ses personnages, il y a surtout un gros souci : il n’y a pas d’enquête. En effet, il s’avère qu’il n’y a presque pas de suspects, mais aussi presque pas de preuves, et dès lors, si le réalisateur est en parallèle en difficulté pour nous offrir de la force psychologique et du suspens, et bien on se retrouve avec un film de l’attente, où les rebondissements se font rare. Et malheureusement, ce n’est pas le dénouement aussi rapide que prévisible qui va séduire outre mesure le spectateur. En dépit de cela, tout n’est pas à jeter. Porté par un casting solide, notamment un Yvan Attal peu critiquable qui fait de son mieux, face à un Pascal Elbé trop sobre mais possédant un certain charisme, le métrage parvient à offrir quelques bonnes séquences, et curieusement je dirai que le meilleur reste la première partie, face à un milieu qui vivote, et une fin attendue.
En clair, RIF ne parvient pas à brouiller les pistes, c’est ennuyeux, mais malgré son manque de vitalité ce n’est pas un film foncièrement soporifique.
Quant à la réalisation, elle vaut ce qu’elle vaut. Je ne me mouille pas trop comme on dit, mais force est de constater que le métrage, tout en séduisant par son approche réaliste, n’a pas grand-chose sous le pied. Décors ternes, alors même qu’on est en Lozère, donc en théorie avec des paysages intéressants et une vraie possibilité d’installer une ambiance intriguante, mystérieuse et étouffante, mise en scène pâlichonne, le tout servi par une bande son paresseuse. Franchement, RIF reste un polar très simplet et peu audacieux.
En conclusion, le problème dominant de RIF c’est principalement son incapacité, manifeste, d’établir un suspens, de surprendre, de faire monter la tension, simplement car l’enquête reste très restreinte, et qu’elle se dénoue de façon rapide et attendue. Je crois que dans le genre il vaut mieux une bonne enquête de Barnaby par exemple. 1.5