Je ne m'attarderai pas sur les qualités du film, que les autres ont déjà pu exprimer. Je me suis plusieurs fois assoupie durant la première heure et demie. J'ai ensuite quitté la salle quand je me suis dit qu'il me restait encore 3h de quasi torture...
Très beau film, la première partie est merveilleuse d'enchantement esthétique tandis que la deuxième déploie des astuces scénaristiques qui donnent un tout autre tournant au film. Bref à voir dans son intégralité, sans crainte aucune car vous en resortirez enthousiastes !
Raoul Ruiz nous avait habitué à des films plutôt tortueux et énigmatiques. D'où une petite surprise de le voir déployer ici une narration au long cours, d'une parfaite limpidité. S'embarquer pour une croisière cinématographique de plus de quatre heures peut effrayer de prime abord, mais le voyage s'avère très agréable. La superbe photographie, baignée d'une lumière automnale, n'y est pas pour rien. Ce film, dans lequel les destins s'entrecroisent tels des fils soyeux sur un canevas feuilletonnesque, n'est cependant pas exempt d'un certain classicisme. Mais quoi qu'il en soit, c'est de la bien belle ouvrage.
Véritable tour de force narratif, le film de Ruiz retrouve la puissance feuilletonnesque de la fresque à épisodes dans le cadre d'un long métrage de cinéma. On y gagne en ampleur romanesque et en complexité narrative, on y perd en tension dramatique. Le film aurait gagné à être scindé en deux épisodes. Mais quel plaisir de retrouver intact le pouvoir d'évocation de Ruiz, d'avantage magicien des images et compteur céleste que cinéaste.
Assurément l'un des plus beaux films de l'année, déroulant une toile feuilletonesque de personnages dont on découvre progressivement les liens qui les relient, leurs passé, leurs "mystères". Le film est réalisé avec toute la maestria d'un cinéaste que je découvre, où la caméra est constamment en mouvement comme pour mieux nous ensorceler, où les hors-champs se dévoilent peu à peu pour faire apparaître de nouveaux personnages, où la succession de longs plans séquences nous ramène au monde du théâtre (un théâtre de souffrances avant tout). Ces mystères de Lisbonne nous ramènent surtout au monde d'un cinéma que l'on pensait enfoui sous les décombres, celui des grandes épopées classiques étiquetées "films à costumes". Et si Raoul Ruiz fait preuve d'un académisme de haute tenue, cette grande fresque est moins pompière que véritablement fascinante.
Un gros bouquin qu'on ouvre et qu'on ne lâche plus jusqu'à la fin de la dernière page... Superbe mise en images..Comédiens impeccables... Quel plaisir !
C'est un film qui pour une durée si longue s'avère vraiment moyen et ne parvient pas à captiver le spectateur jusqu'au bout. L'apect film d'époque est intéressant (les costumes, les personnages) mais ça tombe vite dans la surdose de romanesque. Même si la fin du film rétablit la cohérence du scénario, ça reste "too much" !
Très bonne première partie, la seconde est plus lente, Pedro devient adulte et très insipide. On reste sur sa fin quant à l'évolution de certains personnage dont le père Dinies, qui tient le film. 4h qui passent très vite, belles prises de vues, belles lumières. Une belle saga comme on en aimerait plus souvent.
Le fait de considérer ce film comme un chef d'oeuvre semble être une affaire très personnelle tant ses partis pris (durée, direction des acteurs, lumières, cadragres, intrigue de feuilleton, etc.) peuvent être interprétés et appréciés de manière diffèrente.
Pour ma part, c'est un chef d'oeuvre total, je suis resté sans voix. J'ai adoré me laisser porter pendant 4h30 à un rythme différent de celui de la vie de tous les jours, me laisser hyptoniser par la photographie superbe.
Il est vrai qu'il y a une grande différence entre la première et la deuxième partie, peut-être que la coupure centrale nous sort de notre hypnose et aussie le passage du portugais (si bien vocalisé par les acteurs dans la première partie, chapeau!) au français. Mais la deuxième partie n'est absolument pas mauvaise pour autant, bien au contraire. Bravo à Clotilde Hesme et Léa Seydoux, toujours dans les bons coups, et au casting portugais (le père Dinis surtout).