Avis sur Ciak Mull

Tout premier film d'Enzo Barboni en tant que réalisateur sous le pseudo d'E.B. Clucher qui se fera connaître avec son western suivant On l'appelle Trinita ne signe pas du tout un film comique et c'est même tout le contraire.
J'ai lu que les westerns italiens tirés leur source de la tragédie et c'est bien le cas ici car on est plein récit tragique spoiler: le héros qui a perdu la mémoire devra tuer son propre père et il a été victime d'un complot ourdi par son frère, il est né d'un viol et en plus tous ses potes de cavale (car il s'échappe de prison au début) vont mourir
dommage par contre que la réalisation ne rend pas la pleine puissance de l'histoire qui est pas mal du tout de plus les acteurs ne jouent pas tous de manière très marquante.
Malgré tout Ciakmull dans sa catégorie est à découvrir, certains passages sont plus réussis que d'autres. C'est le cas aussi des décors, certains font un peu cheap comme celui du saloon par contre le village natal du héros a de la gueule.
En tout cas si vous aimez les westerns spaghetti il n'est pas à négliger, les autres passeront leur chemin ; c'est loin d'être du grand cinéma lyrique mais ce n'est pas ce que j'appellerais personnellement un mauvais film.
Riz Ortolani signe une jolie musique qui diffère du style de Morricone qui a inspiré beaucoup de B.O. du western italien.

La veine du western spaghetti a donné quelques bons scenarii comme celui-ci. On ne s'ennuiera pas entre une bagarre de saloon et une bataille de rue. Pas de génie à l'horizon de cette histoire peut-être inspirée d'un grand classique, mais un spectacle qui tient la piste. La fin semblera quand même grandiloquente mais sa résolution était difficile sans faire injure à la justice et à la morale du genre. Certes, les dialogues n'ont rien de shakespeariens, la musique n'est pas de Wagner. Reste une réalisation correcte qui mène ses acteurs correctement.

Un jeune homme s'évade d'une prison qui vient d'être incendiée par une bande de pillards qui volent l'or de la banque. Trois des codétenus vont l'aider à retrouver la mémoire. Il a la réputation d'être un bon tireur et il aurait été payé pour tuer son propre père. Il part en quête de vérité. Sur un scénario banal et insipide tout juste convenable, le réalisateur nous sert un spaghetti classique prétexte à bagarres et tueries habituelles. La musique doucereuse est totalement hors sujet pour un western qui parvient péniblement à distraire. La présence de Woody Strode ne réussit pas à sauver le film. Quant aux autres acteurs, ils sont quasiment inconnus. Enzo Barboni n'a pas laissé une filmographie impérissable et ce n'est pas Ciak Mull qui va relever le niveau.

« Ciak Mull » ou « L'homme par qui la vengeance arrive » ou « Ciak Mull, le Bâtard de Dodge City » (1970) est plutôt une bonne surprise dans l’univers assez mouvant et inégal du western spaghetti. Il a été réalisé par E.B. Clucher, alias Enzo Barboni, principalement connu pour sa réalisation des fameux « On l'appelle Trinita » et « On continue à l'appeler Trinita ». Autant ces deux films lorgnent vers la comédie, autant « Ciak Mull » est de facture beaucoup plus classique avec ses bagarres, ses massacres, ses duels… La réalisation est très correcte, la photo et les décors sont assez soignés et les acteurs plutôt convaincants (pour un spaghetti) avec une mention spéciale pour George Eastman (spécialiste du genre) en desperado roublard. A noté également dans ce film, la présence du vétéran Woddy Strode. « Ciak Mull » est un bon produit italien, pas extraordinaire, mais bien meilleur que la moyenne des spags. Je rêve d’un remake belge au titre alléchant : « Ciak Mull Frites ».

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