Robodoc est un film totalement inconnu d’après Allocine, et en fait c’est vrai qu’il n’est pas facile à voir. Il n’est pas parfait, mais il mérite à mon sens le visionnage, à condition d’adhérer à son humour.
L’interprétation est bonne, à quelques cas près. En fait il y a énormément de personnages dans Robodoc, et du coup forcément il y a toujours des loupés. Là, celui que je tiens vraiment à souligner c’est Kenny Babel. Mon dieu ! Pourquoi l’avoir choisi en méchant principal ?! Il surjoue à mort, cabotine comme un décérébré par moment, et plus d’une fois l’envie nous vient de le mettre à la porte ! Pourquoi ne pas avoir privilégié Corin Nemec, nettement plus raisonnable dans son interprétation ? Passons outre ce problème, il y a aussi de très bons acteurs, à commencer par William Haze. Bon certes il joue un robot, donc pas d’expression particulière, mais justement, faut le faire ! Il trimballe continuellement son visage impassible tout le long du film et quelque soit la situation, et c’est assez hilarant. On notera aussi un duo féminin bien trouvé avec Bennett-Knowles. Certes blonde toutes les deux, le scénario joue sur leur contrastes de personnalité, et tandis que l’une apporte un peu de sagesse et de calme dans le film, la seconde en bimbos pur jus renforce au contraire sa dimension délirante et parfois un peu salace. Les deux actrices s’en sortent bien.
L’histoire justement, attardons-nous dessus. Écrite par deux médecins, elle veut très clairement dénoncer les problèmes du système de santé. Ca marche relativement bien, mais nous ne leurrons pas, le film oublie plus d’une fois ses intentions de départ, pour virer à la grosse farce. Le film est en effet une comédie, et ne se prend jamais au sérieux. L’humour lorgne souvent vers les ZAZ, et peut rappeler des films de Leslie Nielsen, néanmoins il est parfois très lourdingue, et doté de blagues un peu salace qui dérangeront surement un public. Pour ma part je ne juge pas, c’est un parti pris qui se respecte, et donc objectivement je ne tiens pas compte de cet aspect dans ma notation. Chacun appréciera selon ses goûts. Je précise quand même que ce n’est jamais outrancier dans la vulgarité, il ne faut rien exagérer. Il y a des gags qui sont quand même vraiment hilarants (les enfants et la pignata, les clients de l’hôpital au début…). C’est globalement dynamique, l’histoire s’enchaine bien, il n’y a rien de particulier à redire de ce point de vue.
Sur la forme, ce n’est pas mauvais non plus. La mise en scène est maitrisée, et même si le boulot à abattre n’est pas très complexe dans Robodoc, le réalisateur nous gratifie de trouvailles sympas. La photographie est correcte, sans plus. Les décors manquent d’envergure c’est certain. Robodoc ne devait pas crouler sous les millions, et donc il ne faut pas s’attendre à un hôpital grandiose. En même temps cela ne fait que renforcer la critique du scénario sur le système de santé ! Malgré tout, jamais les décors ne font tâche. Enfin, la musique. J’avoue qu’elle ne m’a pas marqué outre mesure.
En clair, Robodoc est un film plaisant. Certes il y a quelques acteurs fatiguants (surtout Babel, le passage dans le tribunal avec lui est indigeste !), certes le scénario oublie parfois sa dimension engagée (la critique est quand même pas mauvaise, et dévie aussi vers d’autres problématiques, comme les jeux vidéo ultra-violents), certes sur la forme le film aurait pu être perfectible, mais ne boudons pas notre plaisir. C’est une petite comédie agréable, dynamique, avec des trouvailles originales, et qui montre le milieu hospitalier sous une forme assez attractive ! A rapprocher de La clinique de l’amour du désormais regretté Artus de Penguern.