Fallait-il encore nous démontrer la véracité du vieil adage "de bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film"...? Etait-ce vraiment nécessaire ? Pour Delphine Gleize, il semble que oui. Alors c'est quoi l'idée, Delphine ? Un enfant atteint d'une maladie orpheline, son médecin, sa mère, la femme et la remplaçante du médecin, le récit semblant se focaliser sur les relations complexes et fortes liant le médecin à l'ado, on dit bien "semblant", tant le film donne la désagréable impression de se chercher à chaque image. Quête de sens, quête de point de vue, quête de cinéma... Première chose : pourquoi la maladie si particulière du gamin n'est-elle pas davantage exploitée ? Pourquoi avoir choisi cette maladie ? Parce que c'est plus joli qu'une leucémie ? Alors, si c'est plus joli, peut-être aurait-il été intéressant d'en traduire la singularité en langage cinématographique, non ? L'intérieur protecteur toujours, l'extérieur meurtrier le jour ? Non ? Le reste est à l'avenant : des pistes lancées mais jamais explorées, une mise en scène chaotique encombrée d'une insupportable musique boucheuse de trous (comme si la réalisatrice avait peur du silence, ou du simple son direct), un scénario pas clair, pas net, les liens unissant le médecin au gamin demeurant toujours dans le flou (le doc a un fils, donc ce n'est pas filial, par contre le père du gosse s'est barré de la maison, donc y aurait-il transfert, etc, etc...), jusqu'à un final interminable qui ne termine rien. Le seul sujet "exploité" de manière classique, concerne les amourettes du gamin, et c'est traité avec une telle accumulation de clichés que c'en est ridicule. On s'ennuie, on baille, on ne s'intéresse pas, on s'en fout. Et en plus, cerise sur le gâteau (ce qui n'arrange rien) celui qui joue le gosse est mauvais. Bien sûr, Vincent Lindon est impeccable, de même que les femmes qui l'entourent, Caroline Proust, Nathalie Boutefeu et Emmanuelle Devos, toujours plaisante à voir même si elle se contente ici du minimum syndical. Un film pas beau, pas intéressant, pas émouvant... une sorte de téléfilm inutile.