Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
3,0
Publiée le 25 novembre 2011
Jean-Pierre Darroussin est très bon, comme souvent. Le cadre : les couleurs, les paysages, sont magnifiques. En revanche, je trouve que, d'une manière apparemment paradoxale, l'idéologie de gauche du film est imposée d'une façon assez agressive. Et surtout, elle est trop caricaturale.
Étonnant ce concert de louanges pour le plus mauvais film de Guédiguian ! Car si les intentions sont là (l'usure des utopies et du couple, le questionnement sur l'orthodoxie syndicale, le besoin urgent de retisser le lien social...), l'exécution est navrante. Tout ici sonne horriblement faux et on ne peut en vouloir aux acteurs d'être si mauvais tant les dialogues atteignent des sommets de ridicule. A trop vouloir souligner les enjeux et à transformer chaque réplique en note d'intention, Guediguian tombe dans les pires clichés du cinéma militant et vide ses protagonistes de toute humanité. Et cela jusqu'au malaise : le cinéaste finit par s'ériger en juge de ses personnages (la mère indigne, le commissaire facho, les enfants égoïstes, etc.), à l'opposé de son discours de tolérance. Film frelaté et indigeste ( voir le naufrage final dans les bons sentiments), "Les Neiges du Kilimandjaro" manque cruellement de respect pour son spectateur.
Une histoire peu crédible qui rassure par ses bon sentiments (ça fait toujours plaisir un film un peu positif) mais qui fait preuve par moment de mauvais gout (une scène incompréhensible de bêtise chez les flics) et s'étire un peu en longueur avec des scènes passablement inutiles. Au final trop de personnages inutiles et une intrigue un peu artificielle qui ne parvient pas a contrebalancer les quelques jolies idées du scénario. A noter aussi la photo du film, assez laide globalement.
Du Guédiguian pur sucre avec les acteurs auxquels il est fidèle et la traditionnelle fresque sociopolitique engagée : pourquoi pas ? Mais c’est un peu poncif dans le genre. Le scénario se tient et on se demande pourquoi on a donné un tel texte « moins vrai que nature » au pauvre Leprince Ringuet : pour couler sa carrière ? Il est un fait que cela sonne faux : en effet, après avoir estourbi et cambriolé le bon Darroussin, voila que Leprince se fait prendre par la police et tance vertement Darroussin qui a pris les coups et culpabilise de l’avoir fait jeter en prison, au motif qu’il est un syndicaliste plein aux as : bof, bof ! Quelques facilités aussi comme cette réflexion pour recevoir Ascaride en plein après midi : « vous ne pouvez pas être assistante sociale, à cette heure ci, elles font la sieste ». Et une fin inspirée des pauvres gens de Victor Hugo qui n’est pas mal du tout : L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin Son bonnet de forçat mouillé par la tempête : "Diable ! Diable ! dit-il, en se grattant la tête, Nous avions cinq enfants, cela va faire sept. Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ? Bah ! Tant pis ! Ce n'est pas ma faute, C'est l'affaire Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds. Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ? C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes. Il faut pour les comprendre avoir fait ses études. Si petits ! on ne peut leur dire : Travaillez. Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés, Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte. C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ; Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous, Cela nous grimpera le soir sur les genoux. Ils vivront, ils seront frère et sœur des cinq autres. Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres Cette petite fille et ce petit garçon, Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson. Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche, C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ? D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.
- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, lès voilà!"
Je suis stupéfait de tant de bonnes critiques pour un si mauvais film. Au début on veut y croire mais très vite on se rend compte que tout sonne faux dans cette mièvrerie. Qq exemples : L’appartement des gosses ouvert à tous vents, la femme (Ariane Ascaride) de Michel, interprété par un Darroussin en petite forme, s’y introduit comme si c’était chez elle, et ces deux gosses qui sont livrés à eux mêmes, où sont les services sociaux ?, et qui n’en veulent pas du tout à ce couple qui a envoyé leur jeune père en prison, ce même père qui crache sa haine sur ce pauvre Michel, lui rit au nez et le traite comme une merde de sois-disant bourgeois qui va profiter de sa retraite, de plus, ce jeune homme que l’on retrouve au commissariat et au tribunal ne donne pas du tout l’impression de quelqu’un qui va passer, au minimum, trois ans de sa vie en prison (et non 15 ans). Si je suis la logique du scénario, il faudrait avoir de la compassion pour ce petit merdeux ? mais des types comme ça il y en a à la pelle et qui détroussent les vieilles dames par dessus le marché (c’est plus facile). Je suis désolé mais Tout dans ce film est mauvais, Tout sonne faux, du scénario qui tient sur un fil et auquel on ne croit pas un instant, en passant par les acteurs, à commencer par un (très mauvais) Darroussin qui par exemple prend (très mal) l’accent marseillais le temps de deux ou trois répliques et qui le perd aussitôt, et son meilleur ami de 20 ans (tout aussi mauvais) qui d’un seul coup devient son ennemi parce qu’il a des remords, et redevient son ami de 20 ans quand il va prendre en charge les deux gosses du jeune père. Jusqu’aux quelques scènes, accompagnées d’une musique ridicule (je ne parle pas du tube de Pascal Danel), et qui auraient mieux fait de s’en passer. Je ne parle même pas de la scène où le commissaire, qui n’a pas du tout la tête d’un commissaire, va prêter sa matraque à Michel et lui proposer d’entrer dans la cellule de son jeune voleur pour le tabasser ! Bref c’est la fête au village, et tout le monde applaudit.
On retrouve le charme des films de Guediguian... Et les convictions bien sur. Joli, assez prenant. Mais je dois reconnaitre que j'ai trouvé le temps un peu long. Et le ton parfois énervant! Ascaride est toujours aussi irrésistible !
Film lent, sauvé par les 20 dernières minutes. Malgré tout le jeu des acteurs est bon, même si l'accent du Sud imposé à Daroussin le rend peu crédible la plupart du temps.
Une fable utopiste, car c'est l'histoire d'humains humanistes au cœur d'une société déshumanisée! Mais cela fait un bien fou de croire ne serait-ce que le temps d'une séance, que des hommes soient capables d'humanité.
Le nouveau Guédiguian est à la fois familier et surprenant. Familier parce qu'on y retrouve les "héros" de l'Estaque, un peu fatigués et vieillissants, mais toujours engagés et solidaires. Surprenant, car le cinéaste remet tout en question le temps d'une scène violente qui fait basculer ses personnages vers la dépression puis vers une lucidité nouvelle avec la conscience que le monde qui les entoure a bien changé et qu'il n'est plus possible de l'ignorer. Les certitudes qui volent en éclat donnent un ton amer et mélancolique au film. Et c'est là où Les neiges du Kilimandjaro séduit en imposant malgré tout une bonté bienveillante qui surmonte les coups du sort et de bambou. Entre les mains d'un autre réalisateur le scénario du film apparaitrait sans doute naïf et angélique. Pas avec Guédiguian dont le positivisme est revigorant et qui trouve toujours la lumière au bout du tunnel. Il est bien aidé par sa petite bande fidèle (Ascaride, Darroussin, Meylan) que rejoignent avec bonheurs des acteurs immédiatement au diapason (Canto, Jolivet, Demoustier, ...). Les neiges du Kilimandjaro est porté par un bel optimisme, peut être un brin utopique, mais pas béat pour un sou. Et ça fait un bien fou.
Robert Guédiguian place son dernier film sous les mânes hugoliens, en disant s'être (librement) inspiré des "Pauvres gens" du grand homme (quand Marie-Claire recueille les jeunes Martin et Jules, approuvée par son mari). Mais ces "Neiges du Kilimandjaro" sont bien loin de l'édifiante solidarité entre "misérables" du poème - question d'époque et de contexte, ce nouveau volet de la saga marseillaise du cinéaste baigne en effet dans une ambiance plus roman-photos que brûlot social, bercée par la rengaine guimauve années 60 de Pascal Danel. L'ensemble est assez laborieux, et seules les bonnes performances des interprètes (habituels ou nouveaux) réussissent à éviter le naufrage, entre invraisemblance (ah, le coup de la BD providentielle !) et pathos.
Guédiguian fait du Guédiguian comme on l’aime avec ce mélange de tendresse, de naïveté et d’engagement de gauche à l’ancienne. Qui mieux que lui sait peindre ces milieux ouvriers pleins de générosité et de solidarité sans tomber dans la caricature militante ? Le couple Darroussin-Ascaride fonctionne à merveille et transmet avec finesse les fêlures d’un bonheur programmé lorsqu’un jeune vient les braquer et les voler. Il en ressort une fable sociale sur justice et pardon qui nous émeut malgré l’énormité de l’utopie humaniste.