Avant toute chose, j'aimerai préciser que je n'ai jamais lu les comics Kick-Ass et que par conséquent je suis pas en mesure de dire si, oui ou non, ce second opus est fidèle à la BD dont il est basé (même chose pour le premier film). En revanche, ayant vu une bonne dizaine de fois le long-métrage de Matthew Vaughn, le comparer avec le film de Wadlow sera inévitable, d'autant plus que je l'ai revu juste avant d'aller voir le 2. Et franchement... ça fait très mal.
Mais commençons par le commencement, c'est à dire le début du film, passé une scène d'ouverture courte mais très sympa, nous sommes déjà confronté à plusieurs défauts dont le principal serait d'avoir foutu en l'air une partie du travail de Vaughn sur le premier, et oui rien que ça. Bien que secondaire, la relation entre Dave et Katie dans Kick-Ass était assez intéressante (le tandem Taylor-Johnson/Fonseca fonctionnait très bien en plus) et ne demandait qu'à être approfondi, ce que ne fait pas du tout Wadlow, en 30 secondes montres en main, il te foire tout ça de la manière la plus débile qui soit laissant l'impression que monsieur ne voulait pas se casser le c*l à continuer cette relation surement trop profonde (au lieu de ça, il t'en construit une totalement creuse). Car niveau profondeur des personnages et des thèmes abordés, on se trouve vraiment très, mais très très loin de ce qu'avait réussi à faire le 1er surtout dans sa dernière demi-heure (à partir de la mort de Big Daddy, même un peu avant). J'en viens donc au second gros foirage de ce début de film toujours centré sur le personnage de Dave qui lors de la première "intervention" de sa voix-off, nous explique, qu'afin de protéger les personnes qui lui sont chères, a décidé d'arrêter de sortir combattre le crime, un thème vu et revu dans les films de super-héros mais qui aurait cependant pu être intéressant si seulement 2 minutes plus tard, ce même personnage ne disait pas qu'en fait il se faisait trop ch*er sans, mais b*rdel c'était si compliqué de trouver une autre raison et de la faire intervenir un peu plus tard dans le métrage ??? Mais non, bien évidemment, les scénaristes et le réalisateur n'avait pas le temps pour ça, 1h43, c'est trop court et puis il fallait aussi pouvoir caser les nombreuses scènes d'actions et d'humours. Et c'est comme ça pendant tout le film, ça aborde des thèmes traités avec quasiment tout les super-héros mais sans aucune subtilité, on les voit arriver à 15 kilomètres les questions sur les conséquences de nos actes ou encore sur la recherche de soi en tant qu'adolescent et héros costumés. La palme revient à toute la partie teenage-movie centré sur Hit Girl au lycée qui en plus d'être cliché au possible (les sal*pes superficiels, le joueur de football américains totalement abruti, l'intello un peu mal dans sa peau qui rêve de devenir comme les filles populaires de son bahut, on a le droit à la total), elle est aussi dotée d'un humour gras franchement très mal venu, vous n'aimiez déjà pas American Pie ??? Et bien Kick-Ass 2 n'est pas fait pour vous. Mais ce n'est pas tant la vulgarité des paroles de Mindy qui interpelle, Vaughn nous y avait déjà habitué, de plus, les punchlines sont assez bien tournées et même si ça donne un résultat un peu too much quelquefois (trop c'est trop), le tout reste globalement assez amusant. En revanche on touche le fond lorsque la lycéenne voit pour la première fois un clip des One Direction (ou je ne sais plus quel boys band à la c*n), la scène est inutile et d'une débilité affligeante et comme si ça ne suffisait pas, Wadlow continue de creuser (le pétrole ne doit plus être loin) avec la fameuse scène du vomi qui est d'un extrême mauvais-goût pour ne pas dire à ch*er (pour rester dans la thématique de la séquence). Mais, d'autres exemples aurait pu être pris pour mettre en avant la "bancalité" de l'écriture du scénario. Heureusement, les acteurs rattrapent un peu le coup en s'impliquant à fond dans leurs rôles, Aaron Taylor-Johson assure toujours autant dans le rôle du geek qui n'en est plus vraiment un dans cette opus (il n'y a plus la dimension "no life gavé de comics" du 1er volet) mais reste toujours aussi touchant malgré le scénario catastrophique. Chloe Moretz est égale à elle-même, géniale (pas besoin d'en dire plus). Et enfin Christopher Mintz Plasse est pas mauvais en super vilain mais encore une fois dès que ça devient plus subtil (ou que ça devrait l'être) les scénaristes font tout capoter en ajoutant un humour gras mal venu. Les seconds rôles ne sont pas en restes, mention spécial à Jim Carrey et John Leguizamo, qui ont une présence bien trop minces à l'écran malheureusement, Jim Carrey ne figure sur l'affiche que pour la "mention star" du film car Marty par exemple (le pote de Dave) a une présence bien plus importante que le Colonel Stars and Stripes.
Mais tout les acteurs ont beau faire de leur mieux, ça ne comble jamais les faiblesses d'écritures et encore moins celle de la mise en scène, il faudrait dire à Wadlow que rajouter des bulles de BD pour traduire les sous-titres (bonne idée), de placer des ralentis lors des scènes de combats (mauvaise idée) ou encore de réaliser un bullet time lors de la dernière scène d'action (très mauvaise idée) ne suffit pas à faire de sa mise en scène quelque chose de stylé, loin de là. Globalement et malgré des séquences de combats plutôt bien filmés, Wadlow filme son Kick-Ass comme un téléfilm, c'est très mou dans l'ensemble, ça manque énormément de punch et d'originalité (tout le contraire du précédant volet). Ce défaut se retrouve aussi dans la bande originale, le départ de John Murphy, Marius Vries ainsi que d'Ilan Eshkeri se fait beaucoup sentir, les thèmes du premier sont réutilisés et les autres sont vraiment trop mou.
Kick-Ass 2 est donc une déception, LA déception de l'année 2013 (ce n'est donc plus Dead Man Down), la comparaison avec le premier film est douloureuse, le film de Wadlow nous prouve encore une fois que la recette "plus de tout" (ici, plus de violence et plus de vulgarité) par rapport à son prédécesseur ne fonctionne pas, on n'a donc un film sans âme, fade dont le traitement fait beaucoup penser à celui des X-men dans l'opus de Brett Ratner, c'est parfois fun (la première scène d'action mettant en scène le Motherfucker est bien drôle) mais la maturité qu'avait pu acquérir le long métrage de Vaughn est aux abonnés absentes au profit d'un humour parfois très lourd et de scènes d'actions redondantes mais lisibles.
S'il te plaît Matthew, reviens pour le 3ème opus.