J’en termine donc avec la saga Ghoulies, une quadrilogie qui s’achève avec ce dernier film, pour lequel étonnement il n’y a encore ni note, ni critique. Est-ce l’effet Wynorski qui fait fuir le cinéphile ? Bon une chose est certaine, Ghoulies IV accuse une certaine régression par rapport aux deux épisodes précédents, et n’a en fait, pas grand-chose à voir.
L’interprétation nous permet de retrouver Peter Liapis. Celui-ci n’est pas mauvais, mais il manque toujours un peu de charisme, de présence. Ce n’est pas un bon acteur, mais plutôt un laborieux du métier, qui parvient à être correct lorsqu’il s’en donne les moyens. C’est le cas ici. Autour de lui je note surtout un casting féminin attrayant. Barbara Alyn Wood d’un coté, et Stacie Randall de l’autre, qui marque les esprits par sa tenue. Constamment en cuir genre « dominatrice », elle n’est pas sur la jaquette pour rien ! Bon il faut reconnaitre qu’elle a un physique plaisant, et elle semble s’amuser dans son rôle, mais elle ne crève pas l’écran loin de là. Il est certain que ce n’est pas pour son casting que Ghoulies IV va attirer l’attention.
Le scénario lui n’est pas terrible. L’histoire est très moyenne, avec de nombreuses facilités scénaristiques, des incohérences, et surtout un cruel manque de maitrise de tout les ressorts du film. Les Ghoulies ainsi, n’ont aucune utilité dans le film. Elles se contentent de se promener dans les rues (le fait d’être devenu des nains à la place des marionnettes les aident bien !) en nous proposant quelques gags sympas (à noter que les Ghoulies sont gentilles). C’est bien rythmé, mais coté fluidité ce n’est pas tout à fait ca. Il y a quand même des passages bien amusants, et l’ensemble est divertissant.
Sur la forme, bon, c’est inégal. Wynorski est loin de ses pires réalisations, et du coup m’a agréablement surpris. Certes il n’a jamais été un grand réalisateur, mais enfin là il s’en tire pas mal, mieux que le réalisateur du premier épisode c’est certain. Maintenant il n’est pas du niveau des 2 suivants de la saga Ghoulies. Je note quand même que le premier gunfight par exemple a une belle intensité, et montre qu’en se remuant un peu Wynorski peut faire de bonnes choses.
La photographie elle n’offre pas grand-chose à se mettre sous la dent, et les décors ne remplissent pas totalement leur rôle. Encore une fois, ce n’est pas infâme, loin de là, mais c’est sur que l’on sent un affaissement comparativement à Ghoulies 2 et 3 (surtout le 2 de ce point de vue). Niveau effets spéciaux ou trucages, Ghoulies 4 fait donc le choix d’abandonner les marionnettes au profit de nains déguisés. Certains font des critiques acerbes sur ce choix, pour ma part c’est un moyen pas mal de faire évoluer les Ghoulies d’une autre manière. Les costumes ne sont malheureusement pas à la hauteur, avec des masques notamment qui ne rendent aucun mouvement du visage des acteurs, ce qui annihilent finalement une grosse part de ce que permettait originellement des acteurs bien vivants et théoriquement plus expressifs. Sinon les effets spéciaux sont très moyens. Ghoulies 4 est par ailleurs totalement dépourvus d’effets violents. La bande son est sympathique, mais elle s’oublie vite.
En clair, Ghoulies 4 ne conclue pas de façon déshonorante la saga, et pourtant il y avait vraiment de quoi craindre le pire avec ce bon Jim. Il y a beaucoup de critiques qui sur Internet crient au navet, au scandale, pour ma part je ne trouve pas leurs diatribes bien convaincantes à la vue du film. Certes on est loin du chef-d’œuvre, est clairement en dessous des épisodes 2 et 3 c’est indiscutable. Mais c’est un petit divertissement honnête, qui ne se prend pas au sérieux. En clair, autant Critters se vautrait joyeusement dans la nullité, autant Ghoulies après un début très poussif a su maintenir une qualité globalement acceptable jusqu’à la fin.