Curtains est un film d’horreur qui affichait des ambitions intéressantes, avec une ambition thriller affirmée, mais malheureusement le résultat n’est pas convaincant.
Le casting fait plutôt bonne impression. Je dis bien plutôt, car le casting n’est pas toujours égal, et les acteurs non plus. Ainsi John Vernon maitrise assez bien son rôle, mais parfois il part un peu en cacahuète (le passage dans les toilettes) en surjouant. Malgré tout le casting sympathique, avec pas mal de figures assez connues à l’époque, où connues pour un rôle en particulier, comme Linda Thorson, tout à fait charmante d’ailleurs. Il faut le dire les personnages restent trop basiques en dehors du duo Vernon-Eggar, cette dernière incarnant le personnage le plus intéressant du film, avec Lynne Griffin. En dépit de son doublage français hasardeux, l’actrice s’en sort réellement bien avec le rôle le plus intriguant du film.
Le scénario est catastrophique. Honnêtement je ne vois pas comment on peut passer autant à côté de son sujet. Le film est lent, les meurtres sont totalement loupés, il n’y a pas d’intrigue réelle et Curtains se contentent d’alterner une poignée de meurtres des séances d’audition et quelques discussions banales, c’est d’un vide abyssal. Je ne sais pas trop où le réalisateur a voulu en venir. Visiblement il souhaitait donner un côté un peu « métaphysique » à son film, ou plutôt « métaphorique », en apportant une réflexion sur la créativité, mais en vérité le film est complétement abscons à ce niveau, et manque complétement d’efficacité dans le divertissement. La fin est par ailleurs très prévisible.
Visuellement la mise en scène peine à convaincre. Richard Ciupka offre tout au plus une scène marquante (celle des patins), mais sa réalisation qui cherche continuellement l’effet choc sans le trouver (gros plans sur les regards des agonisants, jumpscare plus que moyens, scènes d’action qui se veulent brusques mais qui sont illisibles, faux raccords comme effets de style déstabilisants) finit par agacer. J’ai réellement le sentiment que Ciupka a voulu faire une sorte de slasher semi-expérimental, et la mise en scène comme l’intrigue le laisse supposer, mais clairement c’était trop costaud pour le réalisateur. On appréciera des décors pas trop mal, et une jolie photographie, malheureusement très déconnectée de l’ambiance d’un film d’horreur. Très peu d’effets horrifiques par ailleurs, en accord avec les meurtres qui présentent peu d’intérêt. La bande son est elle aussi assez agréable.
Non, au final Curtains m’a déçu. Curieusement j’ai senti un slasher ambitieux, c’est indéniable, avec la volonté de réellement construire quelque chose de différent. Le souci c’est que c’est fait avec énormément de maladresse et d’approximation, et que parallèlement en se concentrant sur cet objectif, Curtains a oublié d’assurer le spectacle. Reste un métrage original dans son registre, mais pas franchement passionnant. 1.5.