Difficile tâche que d’adapter la vie d’un personnage étendue sur une si longue durée : de sa toute jeunesse jusqu’à sa mort. Surtout basée sur un personnage avec une vie aussi riche et mouvementée que J.Edgar Hoover, patron tout puissant du F.B.I., alors n’y allons pas par quatres chemins, le film est une grand réussite, ici on rentre quasiment dans la peau du Big Boss, DiCaprio est de toute les scènes, le film est entièrement reposé sur ses épaules, son interprétation est magistrale jusqu’à dans l’intonation et l’accent vocale. Le film explore pas seulement les faits historiques mais surtout son parcours personnel expliquant sa personnalité torturé et qui fait qu’il soit devenue l’homme qu’il fût : autoritaire, egocentrique, mythomane, raciste, tyrannique, narcissique, homosexuel … Et on en ressort attristé, avec de la pitié pour cet homme qui pouvait mettre le monde à ses pieds et qui s’est finalement remis son destin entre les mains de son seul ami et amant Clyde Tolson. Le film est tout sauf rose, il y’a quelque chose de vraiment pessimiste dans ce film, une vision d’une certaine Amérique pas si glamour que ça, et d’un destin finalement plus que tragique malgré toute sa réussite professionnelle, et surtout un profond sentiment de solitude et de malaise que le personnage inspire. Réussir à faire ressentir ces sentiments relève tout de même de l’exploit de la part d’un cinéaste saut si on a le talent de Clint Eastwood où son « Million Dollar Baby » ainsi que « L’Echange »m’avaient procurés de semblables émotions à la différence que les personnages interprétées par Hilary Swank et Angelina Jolie étaient plus sympathiques au contraire de celui campé par Dicaprio. Le petit bémol du film reste le maquillage, qui pourtant à y regarder de près ressemble à s’y méprendre à de vrais rides, de vrais taches de vieillesse, et pourtant, il est impossible de ne pas penser ou deviner le jeune Leonardo, le encore plus jeune Armie Hammer qui interprète Tolson, ainsi que Naomie Watts en secrétaire deJ.Edgar qui se cachent tous à derrière ces maquillages contrairement à un Brad Pitt vieillissant à l’envers dans la peau numérique de « Benjamin Button ».Mise à part ce détail technique, ce film confirme bien que Clint aime fouiller dans la psychologie du personnage pour donner plus d’épaisseur, plus d’envergure, ce qui est un rêve pour tout comédien d’interpréter de tels rôles car peu de cinéastes vont chercher aussi loin pour extirper autant d’émotions. Clint Eastwood serait il c’est comme le vin, plus on attend, meilleur c’est. Puisqu’il n’est pas prêt de prendre sa retraite, espérons que l’avenir ne démentira pas l’adage.