Aïe aïe aïe ... Comme ma note le laisse sous-entendre, je n'ai pas vraiment accroché avec ce pamphlet sur la condition féminine au cœur de la culture musulmane qui s'inscrit dans la temporalité du printemps arabe. Je dois préciser qu'en général, les films sur le bled me saoûlent. Certes, celui-ci est légèrement différent puisqu'on y aborde plus le rôle de l'Islam et de la place de la femme dans la société. N'étant ni femme, ni maghrébin, ni musulman, il ne fait aucun doute que certaines subtilités m'ont échappé, mais ce film porte la lourde patte de Radu Mihaileanu (et d'EuropaCorp aussi ...) : pour rappel, la réussite de son dernier film ("Le concert") était en grande partie dûe à ses 10 dernières minutes absolument fabuleuses qui avaient éclipsé tout le reste. Malheureusement, "La source des femmes" ne bénéficie pas de cet apport. Dès lors, il reste une galerie de beaux portraits, de belles images du Maroc, et cette lutte des femmes sur fond de grève de l'amour pour leur dignité et leur liberté, ce message fait de tolérance, de leur désir d'émancipation et de respect sur fond de démagogie et d'explication du Coran (ceci dit, pour moi, c'était très instructif : par exemple, Allah n'a jamais donné à l'homme le pouvoir sur la femme - c'est lui qui se l'est arrogé -, le voile était destiné à séparer les femmes vertueuses des esclaves - sauf que l'esclavagisme n'existe plus (quoique ...), que certains revisitent le Coran pour servir leurs intérêts (il y a tant d'histoires à raconter sur le sujet ...)). Tourné dans l'Atlas avec la fine fleur des actrices maghrébines françaises (Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani, Biyouna), ce long-métrage manichéen stigmatise à juste titre les hommes (en même temps, c'est vrai qu'ils n'en font pas lourd ...) alors que ces dames se coltinent les dures labeurs. Plein de naïveté mais manquant de subtilité, cette ode à la femme est une fable humaniste qui méritait mieux, beaucoup mieux ...