Après le très joli « le concert » en 2009, le réalisateur-scénariste français, d’origine roumaine, Radu Mihaileanu réalise « La source de Femmes », un bel hommage aux femmes du Maghreb, à leur condition, un film d’actrices. Radu Mihaileanu s’est inspiré d’un fait divers authentique qui a eu lieu en Turquie il y a dix ans. Cette histoire étonnante a nourri le scénario de « la Source des femmes ». Le film a été présenté à Cannes cette année.
Leila est marié avec Sami, elle vit dans un village loin de sa famille. Elle vit avec ses beaux parents, son beau père qui la considère comme sa fille. Sa belle-mère Fatima qui la déteste. Il y a aussi le frère de Sami, Mohamed, sa femme, les enfants, et la soeur de Sami.
Les femmes de ce village doivent travailler, pendant que les hommes discutent et boivent le thé. Elles vont tous les jours chercher de l’eau à la source, le chemin est pentu, escarpé. Les femmes souffrent sous la chaleur, la sécheresse. Elles travaillent beaucoup, doivent s’occuper de la maison, des enfants et aussi d’accomplir leurs devoirs conjugaux au gré des envies de leurs maris. Maris qu’elles ont épousé sous la contrainte de leurs familles, et le plus souvent très jeunes. Elles ont des enfants, font des fausses couches, enfantent des enfants morts nés, n’ont pas le droit de savoir écrire ou lire, et surtout n’ont pas le droit de se plaindre. Les petites filles ne peuvent pas aller à l’école. Leila est une des seules à avoir épouser Sami par amour. C’est par Leila que la « révolution des femmes » arrivent. Leila propose de faire la grève de l’amour tant que les hommes ne les aident pas à aller chercher de l’eau ou faire venir l’eau au village. Elle veut faire bouger les choses, militer contre la condition féminine. Les hommes ancrés dans la tradition et le Coran, ne comprennent pas la situation …
Le réalisateur Ali Benkirane avait réalisé un excellent court métrage, traitant des conditions des femmes au Maroc. Radu Mihaileanu traite le sujet en situant le village, traditionnel, dans un pays situé entre l’Afrique du Nord et le Moyen Orient, même si l’Atlas marocain laisse deviner le Darija, l’arabe dialectal marocain utilisé dans la version originale du film. Le réalisateur rend un bel hommage aux femmes, et a choisi de donner un ton à la fois grave et léger à son film. Le long métrage est une sorte de fable, et un appel à la tolérance. Le scénario est mince, le film est caricatural mais il a le mérite d’aborder un sujet important.
Quant au casting, un casting d’actrices très énergiques, et volontaires. Leïla Bekhti tient le rôle principal, pas vraiment crédible dans son rôle. Sabrina Ouazani joue le rôle de la jeune seour, elle est charmante. Le mari, le premier homme à se rallier à la cause des femmes, est interprété par le (très) beau Saleh Bakri. Biyouna joue le rôle d’une veuve qui aide Leïla à convaincre les femmes de faire bouger les choses, toujours aussi drôle. La très belle Hiam Abbass joue le rôle de la méchante belle mère, ancrée dans les traditions.
http://framboisemood.wordpress.com/2011/11/06/cinema-la-source-des-femmes/