Présenté adroitement comme un "conte" se déroulant quelque part entre le Maghreb et le Moyen orient (tuant dans l'oeuf toute possibilité de remise en cause quand à la vraisemblance de l'histoire) "La source des femmes" n'est ni plus ni moins que la mise en image de tout ce qui peut exister en matière de clichés concernant la condition des femmes en Musulmanie Bougnoule.
Car aligner avec une telle régularité cette succession de n'importe quoi, dont le pathos n'a d'égal que la malhonnêteté de l'affaire, ne peut être que le fruit d'une volonté patente de jeter l'opprobe sur une religion et ses adeptes, malgré le postulat habituel de l'auteur soucieux d'attirer l'attention sur des populations qu'en vérité il méprise.
Parce que question fantasmes dans le film, on est carrément dans la quatrième dimension!
C'est qu'elles en prennent plein la tronche ces femmes!
Dès le départ, on les voit marcher péniblement sur un sentier de montagne aride.
Direction la fameuse source du titre.
A ce moment là, si tu ne piges pas qu'on va te bourrer le mou pendant 2 heures, c'est sûr que tu vas avoir du mal à regarder ton voisin rebeu les 30 prochaines années!
Parce que Radu (le type qui a réalisé ce film) il a bien compris une chose: plus c'est gros plus ça passe!
Ainsi donc, telles des esclaves issues d'un péplum, voici nos pauvres femmes souffrir le martyre pendant que les hommes se pavanent à la terrasse du troquet local,
l'une d'elle enceinte allant même juqu'à faire une fausse couche
.
Pas étonnant donc que Leïla Bekthi fasse un peu la gueule lors de la fête donnée à l'occasion de la naissance d'un petit garçon. Ah oui parce que tu comprends, quand une femme met bas chez en Musulmanie, si c'est un garçon tout le monde est content, si c'est une fille on fait pas la fête en chantant la gloire des hommes c'est logique!
Là dessus,
la Bekthi elle réfléchit un peu quand même (ben ouais, c'est la seule qui sait lire vu que son mari qui est instituteur et amoureux d'elle le lui a appris) et dit aux autres femmes "Euh quand même, c'est pas normal de faire des fausses couches pendant que nos maris n'en branlent pas une, tiens si on faisait une grève du sexe pour leur apprendre à ces goujats!
Discours ultra mysogine pour un type prétendant plaider la cause féminine qu'il réduit à leur stricte sexualité!!
Allez comprendre...
C'est donc tout naturellement
que les maris frappent et violent leur femmes récalcitrantes (tiens ispice di counnasse), devant les gosse bien évidemment pour en ajouter dans le misérabilisme et le sordide.
En fait, la liste est tellement longue et grotesque, qu'il est quasiment impossible de restituer l'ampleur de l'imposture, dont le paroxysme est tel qu'il génère des éclats de rire devant tant de connerie (j'ai été mariée de force à 2 ans, mère à 3, grand mère à 5, j'ai eu 52 enfants dont 32 morts en couche...!
Car non content de mêler tout et son contraire, Radu Mihaileanu ne fait que démontrer sa méconnaissance des us et coutumes Musulmans, comme en témoigne ces invocations dirigées pour le Prophète de l'Islam relavant ni plus ni moins que de l'hérésie religieuse quand il ne s'agit pas pour ses personnages de revendiquer un patrimoine Arabe, ces dernières étant manifestement Berbères!!
On passera sur l'absurdité fondamentale de la pseudo cause, certains maris étant visblement disposés à soutenir leurs femmes donc potentiellement capables d'aller à la source eux mêmes (le comble étant quand même le final, puisque les femmes in fine continuent d'aller chercher la flotte pendant que les hommes glandent au troquet!) et sur un final renvoyant directement aux élucubrations d'une Saphia Azzedine et son "confidences à Allah", livre Ô combien racoleur racontant le parcours d'un jeune bergère illettrée ayant fuit un village ressemblant peu ou prou à celui des ces femmes.
On passera également sur la réthorique sournoise consistant à présenter les maris bienveillant sous des dehors bizarrement moins typés que les méchants (le mari de Bekthi ayant carrément des faux airs à Zidane) les petites filles interdites d'écoles (ou comment entretenir l'analphabétisme sciemment!) et la propension néo colonial du réalisateur de donner par l'entremise de son film, des cours de théologie Musulmane, ce dernier n'étant ni Arabe, ni Musulman (puisque Juif Roumain dixit Wikipédia).
Ce qui me fait penser qu'il est particulièrement étonnant qu'un type comme Radu Mihaileanu se fasse le défenseur d'une cause féminine imaginaire (encore une fois, le film n'a aucune réalité objective puisqu'il n'est censé être qu'un conte) quand on sait que dans la vraie vie, des femmes sont discriminées tous les jours au point de ne pas avoir le droit s'asseoir à l'arrière des bus réservés aux seuls hommes, quand il n'existe pas de bus qui leurs sont carrément interdits, comme c'est actuellement le cas pour les femmes Juives à Jérusalem (le réalisteur ayant vécu en Israël donc directement concerné
Je veux dire, tant qu'à dénoncer la connerie, autant balayer devant sa porte avant de balayer devant celle des autres!