L’envie vous prend parfois de revoir ces petits films ayant marqué, avec plus ou moins de teneur, votre enfance ; dans mon cas, Perdus dans l’espace est l’un d’entre eux, et bien que je n’en conserve pas un souvenir impérissable celui-ci me trottait encore à l’occasion en tête. Et cette modeste adaptation d’une série homonyne de science-fiction, aux allures de téléfilm, constitue encore et toujours un divertissement familial sympathique, mais clairement pas extraordinaire. Pour commencer dans la forme le film s’en tire plus ou moins bien, ses divers effets visuels, vaisseaux spatiaux et cie ayant quelque peu souffert du passage du temps, sans pour autant de réveler indigestes ; dans un même ordre d’idée, la BO se veut très classique dans le genre, pas somptueuse pour un sous mais plus ou moins plaisante. Concernant le fond à présent, Perdus dans l’espace nous livre une intrigue somme toute sommaire, mais intéressante : alors que la Terre se meurt dans le futur, la famille Robinson (tient donc) a pour mission de rejoindre Alpha Prime, afin de finaliser la prochaine colonisation de cette planète propice à la vie humaine ; seulement voilà, leur voyage ne sera naturellement pas de tout repos… Peu d’originalité au premier abord, mais le long-métrage se démarque un peu en traitant de nombreux thèmes, tantôt génériques (comme par exemple la famille), tantôt plus recherchés (le voyage dans le temps…) ; une sorte de fourre-tout donc, qui quoique pas forcément harmonieux assure un bon rythme et des rebondissements variés. Il est toutefois dommage que l’intrigue ne décolle jamais véritablement, dans le sens où Perdus dans l’espace n’est que peu captivant, et peu ambitieux ; côté personnages enfin, le correct ne contrebalance pas la déception d’ensemble, car ceux-ci sont pour la plupart trop caricaturaux, si l’on excepte un Zachary Smith très plaisant car campé par le génialissime Gary Oldman. Et dans un même ordre d’idée, le casting est aussi surprenant que globalement efficace, Matt LeBlanc, Jack Johnson (…) délivrant des prestations agréables ; seul point noir au tableau, et pas des moindres, à savoir l’interprétation lisse de William Hurt que l’on aura connu dans des meilleurs jours. Pour conclure, Stephen Hopkins ne signe pas là le film de science-fiction par excellence, mais un divertissement familial honnête et sympathique, et vraisemblablement mesestimé ; et puis, il est toujours savoureux d’observer Gary Oldman dans un rôle de méchant…