Lorsque l'on vous annonce qu'un réalisateur australien jusque là inconnu décide de se lancer dans la réalisation d'un "Slasher Western moderne", il y a de quoi grincer des dents. D'autant plus qu'une pincée d'épouvante et une grosse poignée d'action se mêlent à cette recette ambiguë. Très vite, on comprend pourquoi Patrick Hughes à préférer éviter de projeter son rejeton dans les salles obscures des cinémas, préférant une entrée beaucoup plus discrète par la case "Direct to dvd". Les raisons d'un tel choix sont pas fortuites car l'ensemble fait cruellement penser à un boulot d'amateur. Faut à des moyens trop limités et des sources d'inspirations peu analogues, "Red Hill" se casse assez vite la gueule, rattrapé par ses grossières appétences. Glouton en matière de castagne, les scènes d'actions assez peu crédibles et trop peu succinctes se taillent rapidement la part du lion, laissant gésir une trame scénaristique déjà fluette et clairement pas inspirée. Ces interminables et presque ridicules fusillades tendent à rendre hommage à l'âge d'or des Western Spaghetti... mais Sergio Leone doit certainement se retourner dans sa tombe face à une surenchère narcissique et finalement très peu maitrisée de l'art de l'art du massacre version "Far West". Chaque plan tourne au cliché et même les exécutions (desquelles précède très souvent des implorations inespérées et grotesques) ne réussissent pas à compenser ce manque total de maîtrise. D'autres scènes plus posées vous arracherons un petit sourire tirant plus de l'apitoiement que de la satisfaction (le moment où le héros, ensanglanté, revient à la maison récupérer son flingue qu'il avait oublié (quel cliché là encore) alors que sa femme n'y vois que du feu... vraiment ahurissant). En parlant de scènes pourries, notons l'extrême résistance du héros qui, aussi brave soit-il, garde toujours la frite après des heures passés à marcher, à être traqué ou à pisser le sang ... bravo, même Chuck Norris ne ferrait pas mieux! Je ne parlerais même pas du coup de la panthère,jubilatoire.
Ajoutons à cela des personnages caricaturés à l'extrême: le gentil héros brave, loyal et téméraire, les policiers vérolés et nécrosés par l'ennui et les magouilles, le chef de police salaud et barge ou encore le tueur fraîchement échappé d'une prison et dont la soif de vengeance meurtrière anime des intentions sombres mais finalement très louables. Voilà quelques mots pour décrire ce panel de personnages qui, au même titre que l'intrigue, n'est absolument pas original. L'ensemble du film est extrêmement prévisible (autant dire qu'en fin de pellicule notre intérêt avoisine le néant).
Ne vous attendez pas non plus à des performances chamarrées et professionnelles: le protagoniste principal, campé par Ryan Kwanten, est aussi charismatique qu'un pot de fleur. Les autres personnages lorgnent du côté du médiocre (ils ont même osé appeler la femme de Shane Cooper "Alice"... je ne sais pas si c'est ici un hommage à la star de heavy metal Alice Cooper mais toujours est-il que c'est pas très fin).
Le bilan n'est pas non plus catastrophique, j'ai toujours eu tendance à dramatiser et amplifier mes sensations. Mais le résultat n'est pas joli joli. Si l'on retient les quelques bons points de Red Hill, à savoir des paysages australiens très jolis et une mise en scène qui tient à peut près la route, on ne va pas aller très loin, pas assez pour empêcher ce beau nanar de se vautrer joliment.
Un hommage raté au Western que l'on oubliera malheureusement très vite. 8/20