Les Survivants de la fin du monde est un des films qui a lancé dans les années 70 la mode des films post-apocalyptique, aux cotés de Mad Max notamment. Honnêtement, il n’a pas les qualités de ce-dernier.
L’interprétation d’abord est peu intéressante. Vincent est ici peu convaincant. Il n’assure que par intermittences, et il est parfois complètement à coté de la plaque, dans le surjeu ou dans l’apathie. A ses cotés ce n’est pas mieux. Peppard est juste correct. C’est peut-être celui sur lequel j’avais le plus d’attente pour emporter un peu le morceau, et au final, il est trop fade, trop détaché du film. Celui qui s’en sort le mieux c’est Paul Winfield, qui aurait je pense clairement du avoir le premier rôle car c’est lui le plus convaincant ici. Dominique Sanda ne livre pas une grande prestation, mais elle fait le minimum syndical, et elle compense par une belle photogénie, et un charme indéniable. A noter aussi Jackie Earle Haley. Il a fait de réels progrès d’acteur depuis, et heureusement.
Au niveau du scénario, Les survivants de la fin du monde aurait pu être une belle réussite. Malheureusement, ce n’est pas au point. Au final il y a peu de rebondissements dans ce film, peu d’enjeux, c’est beaucoup trop linéaire, le film semblant découpé en chapitres. Au-delà des péripéties, on aurait aimé un peu plus de relations entre les personnages pour donner de l’épaisseur à un métrage beaucoup trop lisse. C’est dommage. A noter que l’ensemble ce regarde sans trop d’ennui, grâce à une bonne distribution dans le film des scènes d’action. La fin est bien moyenne, et à l’image du film, elle est beaucoup trop fade.
Visuellement, Les survivants de la fin du monde n’est pas une grande réussite. La mise en scène de Smight n’est pas mauvaise du tout. Elle privilégie beaucoup les plans larges, ce qui donne de l’ampleur au métrage, et valorise intelligemment les décors. Ces-derniers sont d’ailleurs très convenables, et certains mêmes très agréables, compte tenu de l’époque et du budget. La photographie en revanche ne suit pas complètement. Elle manque de personnalité, elle ne créée vraiment ni atmosphère ni tension. En termes d’effets spéciaux il ne faudra pas non plus être difficile. Honnêtement ils ne sont pas du tout au point. L’attaque des scorpions est pitoyable, et je me demande pourquoi le film n’a pas utilisé des monstres à la Harryhausen, qui aurait été nettement plus crédibles. La fin avec l’inondation est un ratage aussi, je ne retiens que le passage avec les cafards. Celui-ci doit néanmoins beaucoup plus sa réussite à la mise en scène que je soulignais plus haut, qui donne de l’intensité, qu’à ses fx. Il y a aussi eu un travail surprenant sur le ciel. Parfois c’est acceptable, d’autre fois c’est d’une laideur confondante. A noter probablement l’un des pires squelettes que j’ai pu voir dans un film et qui fait son apparition dans une voiture, justement dans la scène des cafards. En revanche le véhicule fait son petit effet, et il est un personnage à part entière du film. Je retiens enfin une musique très correcte de Goldsmith. Ce n’est pas sa meilleure partition, mais elle donne un peu de relief cinématographique à un film qui ne dépasse plus guère aujourd’hui l’impression d’une série B bien fauchée.
Pour conclure, ce film est aujourd’hui très limite. Doté d’une prestation peu au point, d’un scénario pas terrible, d’effets spéciaux déjà ringards dans les années 70, il se rattrape avec ses décors, et trouve un bon point dans la mise en scène. Alors j’ai pu lire que ce film avait eu les faveurs de ses producteurs sur Star Wars. Cela est peut-être le cas du point de vue du budget (encore que j’ai trouvé des chiffres contradictoires), mais en fait je pense que les producteurs croyez davantage dans le genre post-apocalyptique que dans le space opera. Seulement lorsque la qualité ne suit pas, le résultat peut vite être un échec cuisant.