On pourrait se dire que vu que le film a mis des années à sortir une fois le tournage fini, ils ont été perfectionnistes. Ha. Quelle optimiste je fais. Je me demande encore pourquoi comme ça apparaît pendant trois secondes un plan avec le mec debout dans son salon, qui ne sert strictement à rien, ou encore pourquoi on a vingt mille plans de montagnes et de forêts avec des nuages (on se croirait limite dans Sils Maria...). Ça s'appelle du remplissage, et ça casse complètement le rythme (surtout que c'est au prix de certaines incohérences temporelles : le mec a pour la première fois vu la fille, et la minute d'après, tiens, si on se marie ? Par pitié...). Et c'est dommage, puisque déjà sans ces remplissages, au milieu du film il y a un gros coup de mou (au début on découvre les personnages, l'univers, on voit l'évolution, et sur la fin il y a beaucoup de tension et de suspens, et c'est super, quoique la fin est archi, mais archi prévisible, mais bon...), alors ça ne fait qu'accentuer le problème. Et cette redondance se sent aussi énormément dans la musique. Il y en a mais toutes les cinq minutes. C'est pénible. Je déteste avoir l'impression qu'on me force à ressentir quelque chose en me plaquant de la musique comme ça, comme pour me dire "Allez, pleure, vas-y, qu'est-ce que t'attends ?". Alors que les acteurs se débrouillent très bien d'eux-mêmes, et que les scènes les plus émouvantes sont justement celles avec des silences, où la tension est palpable et où les personnages sont à fleur de peau. Heureusement d'ailleurs que le film indéniablement porté par des acteurs investis et talentueux, qui font croire à leur histoire et à leurs personnages, pour ne pas perdre complètement l'attention du spectateur. En somme, voilà, le casting est excellent et il y a des moments franchement intéressants et prenants, mais ça n'en fait malheureusement pas oublier les moments de baisse drastique d'attention et d'intérêt dus à un rythme et un scénario inégaux.