Difficile d’éviter les clichés et autres préjugés. Il y a différentes manières de traiter ce thème, c’est certain. Ramzy ne m’a pas convaincu dans ce rôle à mi-chemin entre comédie et satire sociale. J’avais l’impression qu’il ne jouait pas toujours juste ; ça n’engage que moi. De plus son personnage ne collait pas toujours avec le catalogue des clichés : la cité, la sœur voilée, et comme c’est le fils aîné, il a droit de regard sur l’éducation de ses sœurs etc... Il a une profession aisée qui lui permet en principe d’être ouvert. Or, on s’aperçoit, que sa fibre religieuse passe devant ; c’est-à-dire l’intolérance, je n’ai pas peur du mot. Il s’avère qu’il a vécu l’épisode du jambon dans le frigo. Je l’ai lu dans « Secret de tournage » : « Un jour, j’ai ouvert le frigo et j’ai vu un paquet de jambon : ça m’a rendu dingue, j’ai eu une réaction très violente... et j’étais prêt à foutre tous ces efforts en l’air pour une misérable tranche de jambon. » Lui, l’acteur Ramzy, qui a pris le parti de jouer dans des comédies, parfois de mauvais goûts, lui, l’artiste, et par voie de conséquence a un esprit ouvert, a eu un moment de violence pour du jambon placé dans un frigo. Cela signifie que sa fibre religieuse intolérante s’est manifestée soudainement. Certes, il faut différencier l’homme de l’artiste, et ce n’est pas l’acteur qui a mal réagi, et c’est pire ! mais je ne peux m’empêcher encore une fois de penser que si la politique est un sujet qui fâche, la religion est un sujet très sensible au point de devenir bête et méchant !
Voilà un produit sous cellophane, distribué dans les supermarchés, c’est bon, juste bon, il ne fallait pas s’attendre à ce que ce jambon ait du goût. C’est du vite consommé. Il a le mérite d’être l’en-cas d’une soirée cinéma et il démontre que l’on peut aimer son partenaire de confession différente avec des gants de velours pour éviter d’irriter les susceptibilités.