Voir Roland Emmerich, roi du film catastrophe et de science-fiction (Il est le réalisateur de Stargate, la porte des étoiles, de Independence Day, de Le jour d'après ou encore du récent 2012), à la tête d'un film sur l'Angleterre Elisabéthaine est pour le moins surprenant. Et, en effet, nos inquiétudes se sont concrétisées.
C’est l’une des plus fascinantes énigmes artistiques qui soit, et depuis des siècles, les plus grands érudits tentent de percer son mystère. De Mark Twain à Charles Dickens en passant par Sigmund Freud, tous se demandent qui a réellement écrit les œuvres attribuées à William Shakespeare. Les experts s’affrontent, d’innombrables théories parfois extrêmes ont vu le jour, des universitaires ont voué leur vie à prouver ou à démystifier la paternité artistique des plus célèbres œuvres de la littérature anglaise. A travers une histoire incroyable mais terriblement plausible, Anonymous propose une réponse aussi captivante qu’impressionnante. Au cœur de l’Angleterre Elisabéthaine, dans une époque agitée d’intrigues politiques, de scandales, de romances illicites à la Cour et de complots d’aristocrates avides de pouvoir, voici comment ces secrets furent exposés au grand jour dans le plus improbable des lieux : le théâtre.
Tout d'abord, notons ce que le film a de plus réussi ; Son aspect artistique. Comme il l'a déjà prouvé à de nombreuses reprises, Emmerich manie à merveille les effets visuels et spéciaux. Et, quand il choisit de mettre ces derniers au profit de l'histoire, il faut bien avouer que le résultat est assez réussi. De plus, les décors et les costumes sont particulièrement beaux et crédibles. Quasiment rien à dire, donc, sur la reconstitution historique. En revanche, le bilan sur le scénario et le rythme est beaucoup plus mitigé. Pas au niveau de l'histoire de Shakespeare en elle-même car, que l'on croit ou non aux théories anti-stradfordiennes, celle évoquée dans le film est relativement crédible. Non, pour le coup, ce qui vient totalement pourrir le film, ce sont les intrigues et les mystères secondaires, dont on se fiche totalement au final. Et, forcément, tout cela vient saccader considérablement le rythme du film. Nous retiendrons cependant la scène d'Hamlet, très belle, la scène finale, émouvante, ainsi que la prestation de Rhys Ifans.
Au final, malgré de bonnes intentions de la part de Roland Emmerich, le film ne reste qu'un énorme gâchis. D'un ennui plat.