Enfin un film d'exorcisme qui parle de faits sans tomber dans la supposition, l'horreur ou les effets spéciaux grand public !
En partant du principe où vous aurez déjà lu le synopsis, je vais passer au vif du sujet. Ce qui m'a poussé à regarder ce film ? Haha ! J'avoue à demi-mot m'y être intéressée pour Colin O'Donoghue, qui joue le rôle principal du diacre Michael Kovak, aussi connu pour son rôle de Capitaine Crochet dans la série Once Upon a Time : j'étais curieuse de voir s'il se débrouillait aussi bien face à un ponte du cinéma comme Anthony Hopkins et dans un film au sujet aussi sérieux. Et bien franchement, oui ! Aucune déception quant au choix du casting. Il était très convaincant en jeune diacre sceptique, et il met beaucoup d'émotions dans dans son jeu. L'avantage pour lui, c'est que le passé de son personnage, véritable pivot de l'histoire, a été vraiment bien abordé, notamment à travers son rapport avec son père, avec la foi, avec ses hésitation quant à son avenir en règle générale. C'est ce qui fait tout le personnage, et rend la dynamique avec celui de Hopkins si passionnante et réaliste.
A ce propos, parlons du père Lucas. J'hésite à le qualifier de rôle principal, à mes yeux il est plus comme un rôle secondaire très présent. Car ne vous fiez pas à l'affiche du film, c'est bien Michael Kovak le héros ! Bref, son passé est très peu exploité, seulement mentionné : le père Lucas était vraissemblablement médecin avant d'être prêtre, il est tenu en haute estime parmi les prêtres du Vatican, il semble connaître beaucoup de monde et personne ne remet en doute ses techniques "peu orthodoxes" pour reprendre les mots exacts. Contrairement à Kovak, jeune diacre pas encore ordonné qui se cherche encore et semble s'écarter du chemin de la foi, Lucas croit, et surtout, IL SAIT ! C'est ce qui les oppose, mais aussi fait d'eux un duo complémentaire. Le maître Jedi, expérimenté et fatigué mais toujours prêt à se battre, et le paddawan, encore incertain et souvent têtu.
Concernant le scénario, et bien, il s'agit d'un cas de possession presque lambda, comme on peut en trouver dans des films comme l'Exorciste, mais en moins gore et moins dégueu. Ici l'ambiance est aussi tendue que dans Black Swan, le sujet aussi bien renseigné que dans Constantine, le tout présenté d'un point de vue façon Exorcisme d'Emily Rose et Stigmata. Rappelons qu'à l'instar de cette pauvre Emily Rose, Le Rite est aussi basé sur des faits réels.
Là où ça devient impressionnant, c'est quand le démon entre en contact avec Kovak, dont il s'est presque pris d'affection (au sens pervers du terme) et commence à le torturer, profitant de son rejet du mystique et de ses doutes pour tenter de corrompre son âme. Et le bestiau ne manque pas de ressources pour ça, car il connait bien ses proies.
En même temps, c'est un peu le sujet ici donc faut pas s'étonner si, une fois passé les scènes d'introduction, tout le film ne tourne qu'autour de ça...
Cependant, le film est vraiment bien monté ; pas de grosse action et pourtant il vous tient en haleine jusqu'au dernier moment ! Même les scènes les plus lentes ne sont pas des passages à vide, car il y a toujours quelque chose à apprendre, un détail à remarquer... l'intrigue se développe à chaque seconde du film. Et si on est loin du film d'horreur, ça reste un thriller psychologique efficace sur fond de sujet polémique, même au sein de l'Eglise. On croit ou on ne croit pas, les deux points de vue sont abordés, et
le fait que Kovak finisse par trouver la foi à
la fin ne rend pas erronées les hypothèses athéistes et scientifiques.
En somme, ce film est juste génial. Je le recommande chaudement, que ce soit pour développer sa culture cinématographique, ses connaissances en théologie et mythologie, lancer un débat, se rincer l'oeil sur Colin O'Donoghue (mesdemoiselles, pas de scène de nu hélas :D ) ou simplement passer un bon moment. Pour ma part, il rentre dans la liste de mes films préférés !