Avec une esthétique clairement vieillotte, Le Moine plonge un temps dans l'atmosphère mystique et dévote de l'église espagnole du 16ème mais malheureusement Moll n'arrive pas à concrétiser et il perd le fil pour sombrer dans les dérives presqu'évidentes et faciles, sans jamais tenter de voir plus loin, de chercher plus profond.
Un journaliste de libération a écrit au sujet de ce film "Les moyens mobilisés par le film produisent, à l'instar de la complexité de la narration, un effet d'hypnose au ralenti qui vient de l'expressionnisme de Fritz Lang, [...] du meilleur Roman Polanski." pour le coup je suis absolument d'accord avec lui...Mais pour ma part j'ai trouvé que le réveil qui survient à la fin ( qui est pour le moins rocambolesque ) est quelque peu désagréable, et laisse un gout et une impression étrange. Mais c'est tout de même un film à voir, ne serais-se que pour la prestation des acteurs, Vincent Cassel en tête.
Belle surprise que ce Le Moine. Dans un premier temps je tiens à surligner la magnifique photo de ce film qui magnifie chaque scènes. L'histoire est très mystérieuse et on se sent le devoir de découvrir le fin mot de cette histoire. Le sujet qui traite de l'attirance de la chair pour des hommes et femmes qui ont voué leur amour à Dieu est bien traiter, tout en allant peut-être pas assez loin. Le twist final, qui est attendu en partie, est également bien maîtriser. Vincent Cassel est de nouveau magnifique, surtout qu'il est moins dans la spontanéité que dans ses précédents rôles. Plus de retenu, du coup il gagne en authenticité. Déborah François est très bien dans le rôle du pêché et une petite révélation pour Joséphine Japy, innocente et fragile tout en démontrant une certaine force, bonne interprétation. Et une grosse mention à Sergi Lopez, qui rien que pour le confesse du début et la scène finale, éblouit de nouveau de son talent et de son charisme incroyable. La direction d'acteur de Dominik Moll est également bien maîtrisé. La musique est très belle et bien accordé au ton du film. Mais on peut regretter le manque de mordant du film, un peu trop de longueur et un cruel manque de rythme. Mais Le Moine reste un beau film.
bouh ce que c'était long !!! long et chiant ! Vincent Cassel se serait-il trompé de plateau ??? j'ai plutôt bien aimé le début, mais dès que Valerio s'est pointé, la suite a été décevante à outrance.
Vincent Cassel joue bien (mais il ne casse pas des briques non plus) mais la transition entre le prédicateur et le pêcheur est maladroite. Je ne peux pas me baser sur le livre que je n’ai pas lu mais cela manque d’introspection. Evidemment, ça n’a jamais été facile de faire ressentir des pensées à l’écran, hormis par les très bons acteurs mais ça n’est pas le cas ici.
A part ce petit b mol, l’atmosphère, la musique, la photographie semblent justes et contribuent à charger l’atmosphère.
Bien loin du roman avec un Vincent Cassel qui est à la peine dans ce rôle de moine qui ne lui convient pas du tout. Reste le contexte, cette Espagne qui tombe peu à peu en désuétude, en proie à ses vices et ses démons.
Une sombre bigoterie excessivement mal jouée (mention spéciale à Joséphine Japy qui incarne son personnage avec la profondeur d'une mise en scène de terminale L en classe transplantée) les effets spéciaux fantômatiques sont risibles (draps blancs, lampe torche dans le dos) et le tout est soutenu tant bien que mal par un Cassel parfois juste parfois poilant (écoutez la façon dont il dit "oui, le malin est puissant" j'en ris encore). Après The Tree of Life et avant Lourdes... l'intégrisme chrétien sévit au cinéma en réponse à la montée de l'intégrisme d'autres religions comme une barrière de cierges. Ca donne envie de revoir le Nom de la Rose tout ça...
Ah ça ! Rien à redire sur le travail de restauration qui a du être opéré sur ce vieux film poussiéreux des années 30 : lumière superbe, netteté de l'image splendide, et son très propre. Un travail impeccable. Mais bon, mis à part le fait que l'acteur principal ressemble comme deux gouttes d’eau à Vincent Cassel (oui il en à la gueule, mais il n’en a clairement pas la verve), quel intérêt peut-on avoir à sortir aujourd'hui un film qui laisse derrière lui 90 ans d’expérimentation et d’enrichissement du langage cinématographique ? Alors oui, c'est toujours drôle de voir des fantômes en transparence et des transitions faites au fondu circulaire... Mais sinon – pitié ! – arrêtons la blague un peu deux secondes : ça reste drôle à condition de ne pas se taper toutes les breloques que ce genre de vieux films moisis trimballe avec lui. Je veux bien que Dominik Moll se tape un trip, mais pourquoi alors nous faire boire le calice jusqu'à la lie en ne nous épargnant ni la récitation littéraire interminable (faute d'avoir du langage cinématographique à manier) ni cette intrigue d'un autre âge totalement surannée. Bref ce "moine" c'est vraiment du pur exercice de style égoïste dont moi j'ai personnellement strictement rien à foutre. Un film à renvoyer sur le champ dans son époque ou bien, mieux encore, dans les oubliettes du septième art...
Mais qu'est-il arrivé à Dominik Moll ? Cette adaptation dramatiquement scolaire et sans inspiration du roman gothique de Lewis n'a même pas le charme d'une série Z. Beaucoup trop sage pour en faire un vrai geste cinématographique, beaucoup trop cliché dans son discours pour lui donner une profondeur (évidemment, on peut y disserter sur le conflit entre le corps et l'esprit et sur le libre arbitre, mais pas plus que dans n'importe quel épisode de Don Camillo) et beaucoup trop artificiel dans ses personnages pour lui donner le moindre intérêt dramatique (on est très très loin de l'humanité de "Léon Morin prêtre" de Melville). Des personnages sans âme (le comble !), une mise en scène poussiéreuse et sans ampleur, qui échoue pitoyablement dans ses effets (tant qu'à jouer l'emphase, on se met à rêver de ce qu'un Aronofsky aurait pu faire d'une telle matière). Bref, le ratage total. Y aura-t-il une rédemption pour Dominik Moll ?
Epoustouflant..Je me suis laissée emportée par l'histoire de ce moine..Vincent Cassel est grandiose dans ce rôle..Tirée d'une histoire vraie..Si ce genre de film vous passionne n'hésitez pas vous ne serez pas déçu..
Le problème avec ce genre de sujet, c'est qu'on sait dès le départ que le moine, tout rigide et buté qu'il est, va succomber à la chair. Mais là, en l'occurrence, Dominik Moll dispose en principe d'une histoire qui pousse le sujet jusqu'au scandale. On se serait donc attendu à quelque chose de moins mou du genou, de plus osé que ce film qui tient plus de l'exercice de style ou du film d'ambiance. Ambiance qui tient une bonne moitié du film grâce notamment à une belle photo. On sent également que Mol hésite à traiter le volet fantastique, le plus mal exploité, et pas vraiment incarné par une Déborah François plus crédible avec son masque qu'en manipulatrice diabolique. Vincent Cassel est très bon, comme d'habitude, mais ici il se fait voler la vedette par la jeune Joséphine Japy qui crève l'écran à chaque apparition, par sa beauté, son naturel et son jeu tout en finesse.
Film fascinant et envoutant qui peut aussi être dérangeant. Vincent Cassel a su donner à ce moine torturé entre le bien et le mal une dimension vraiment à mon avis très charismatique. Le côté sombre de l'époque est également accentué par une musique qui colle parfaitement au film. Ambiance particulière qui nous fait passer un bon moment sur un sujet bien sulfureux!